Toutelatele

Alexis Trégarot

Joseph Agostini
Publié le 24/09/2004 à 00:06 Mis à jour le 04/05/2011 à 16:51

Depuis le 12 septembre, On ne peut pas plaire à tout le monde, l’émission vedette de Marc-Olivier Fogiel sur France 3, fait peau neuve. Exit la petite bande Massenet/Trégarot/Blakowsky qui a fait le succès du talk show le vendredi en seconde partie de soirée, place au duo Guy Carlier/Marc-Olivier Fogiel. Tandis que Ariane Massenet prépare son come back sur Paris Première et que Stéphane Blakowsky joue les mauvaises langues chez Michel Denisot, Alexis Trégarot cumule les casquettes d’animateur sur France 3 Ile de France et de rédacteur en chef sur M6. Entretien.

Joseph Agostini : Comment s’est déroulée votre rupture avec Marc-Olivier Fogiel, en juin dernier ?

Alexis Trégarot : J’y suis allé cash. Je voulais évoluer dans l’émission. J’ai tout naturellement fait part de mon voeu à Marco. Hélas pour moi, il a modifié On ne peut pas plaire à tout le monde en supprimant la bande de chroniqueurs qui l’entourait et en resserrant le concept sur lui et ses questions aux invités.

Joseph Agostini : Sa décision vous semble-t-elle judicieuse ?

Alexis Trégarot : On ne peut pas encore juger. Je n’en veux pas à Marco, qui doit trouver un concept avec un potentiel d’audience plus important depuis que l’émission est programmée le dimanche, à 20h50. Mais, quand il est arrivée sur France 3, la bande que nous faisions avait contribué en grande partie au succès de son talk show...

Joseph Agostini : Que pensez-vous de Guy Carlier dans les habits d’Ariane ?

Alexis Trégarot : Ariane Massenet était là pour adoucir, compléter, installer une atmosphère de canaillerie. C’est qui faisait le ton d’ONPP ! Carlier, lui, a un rôle de sniper. Il représente une promesse d’imprévu pour les téléspectateurs. C’est un autre concept ! Moi, je reste nostalgique de la bande que nous formions le vendredi soir...

Joseph Agostini : On vous retrouve depuis le mois d’avril sur France 3 Ile de France aux commandes de Troisième rappel...

Alexis Trégarot : Je suis très heureux d’animer ce magazine culturel. Je vais à la rencontre des artistes à leurs sorties de scène. C’est la télévision qui se déplace et pas l’inverse ! Troisième rappel se distingue des autres talk shows. Dans les coulisses de son spectacle, un artiste est sur ses terres. Il se confie autrement, avec beaucoup plus de facilité. Je préfère animer ce type de programmes que présenter une chronique n’importe où.

Joseph Agostini : Vous pensez à votre ancien compère Stéphane Blakowsky, chroniqueur chez Michel Denisot sur Canal + ?

Alexis Trégarot : Pas du tout ! Je ne peux pas juger ce qu’il fait dans la mesure où je n’ai vu qu’une émission et que nous ne nous sommes pas rappelés depuis...


Joseph Agostini : Vous devenez aussi le rédacteur en chef adjoint de Soyons Directs, le nouveau magazine d’Emmanuel Chain sur M6. Après Ardisson et Fogiel encore un autre talk show dans la même veine ?

Alexis Trégarot : M6 n’a pas de talk shows de la sorte sur son antenne. Ce que nous voulons faire avec Emmanuel Chain s’éloigne des autres émissions. Chain n’a pas une vocation de bateleur. Il s’inscrit plutôt dans le registre de l’explication et de la bienveillance. Dans Soyons directs, nous allons privilégier le face-à-face, avec plus d’intimité, de confidence. Cela n’aura rien d’un Barnum !

Joseph Agostini : Les invités, eux, seront les mêmes. Vous allez vous arracher tous ceux qui sont en promo au même moment...

Alexis Trégarot : Nous avons une règle et nous allons la respecter. Si un invité fait Fogiel ou Ardisson, il ne fera pas notre émission. Et cela, même si elle sera diffusée le vendredi soir, avant les deux autres.

Joseph Agostini : L’échec de Merci pour l’info, l’an dernier, ne vous inquiète-t-il pas ?

Alexis Trégarot : Emmanuel Chain change de chaîne, d’horaire et le concept n’est pas le même non plus. Nous voulons installer un climat plus concernant que celui de Merci pour l’info, qui abordait l’actualité au quotidien, sans le recul d’une hebdo.

Joseph Agostini : En comparaison avec Marc-Olivier Fogiel, par exemple, on vous sent moins excité par la présentation...

Alexis Trégarot : Je n’ai pas l’âme d’un entertainer. Marco a une revanche à prendre sur la vie. Il veut tout péter, tout bouffer... Il adore se surpasser pour montrer aux autres de quoi il est capable. Ce qui nous distingue, c’est précisément cette ambition. Moi, j’ai une vie à peu près sympa... Même si j’aime la télé pour les sensations qu’elle me procure, même si j’apprécie d’être dans le buzz parce que c’est là que ça se passe, je ne sacrifierai pas ma vie.

Joseph Agostini : On ne vous verra donc jamais à la place de Marc-Olivier Fogiel ?

Alexis Trégarot : Je ne suis pas capable d’animer de gros plateaux comme ça. Ce que font Marco ou Ardisson, c’est compliqué ! Je veux être présent, mais avec une certaine retenue.