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Amour, Gloire et Beauté > Rencontre avec Hunter Tylo (Taylor)

Claire Varin
Publié le 02/08/2012 à 23:26 Mis à jour le 17/04/2014 à 16:36

Lors du Festival de Monte Carlo 2012, Hunter Tylo a fait la promotion d’Amour, Gloire et Beauté. Toutelatélé a rencontré l’interprète de Taylor Hayes. L’actrice évoque ici son personnage, l’avenir du soap opera et de Melrose Place...

Claire Varin : Vous avez quitté Amour, Gloire et Beauté plusieurs fois, mais vous revenez toujours. Seriez-vous un élément essentiel au feuilleton ?

Hunter Tylo : On peut dire cela. Taylor est revenue il y a deux ans. Certes, elle n’est pas une Forrester, mais elle est très importante, car elle est émotionnellement connectée à chacun des membres de la famille. Je crois que cela tient à la manière dont Bill Bell, Sr. a créé le personnage. C’est une psychiatre, portant un intérêt particulier aux sentiments et aux émotions... C’est comme cela que Taylor est devenue un puissant membre de la famille.

Vous incarnez ce personnage depuis de nombreuses années. En tant qu’actrice que représente-t-elle pour vous ?

Elle fait partie de moi. On peut dire que Taylor est une extension de moi-même. Lorsque Bill Bell, Sr. a créé ce feuilleton - qui est un succès depuis si longtemps - les acteurs devaient être proches des personnages. Et au fil des années, ils ont appris à connaître les personnalités de chacun pour pouvoir continuer à écrire des histoires.

C’est donc un personnage qui vous ressemble ?

Je pense que Taylor a toujours été comme moi. Au début, elle était un peu trop bonne et toujours parfaite. Ma personnalité est un peu plus fougueuse et folle. Mais, au fur et à mesure, ces traits de caractère ont déteint sur elle. Et aujourd’hui, je me sacrifie moins pour les autres. Je suis beaucoup plus tenace et j’ai espéré que les scénaristes s’en inspirent. Taylor a longtemps été influencée par Stéphanie et aujourd’hui, elle se rend compte que Stéphanie n’était pas un si bon modèle que ça.

Vous avez quitté le feuilleton en 2002. Était-ce, pour vous, une nécessité de rompre avec le personnage ?

Brad Bell ne savait plus quoi faire de ce personnage. Taylor était tout le temps parfaite. C’est impossible de maintenir un personnage comme ça aussi longtemps. Il faut qu’il commette des erreurs. Mais Brad ne voulait pas changer Taylor et il ne pouvait pas demander conseil à son père, car Bill Bell, Sr. était atteint d’Alzheimer (Il est décédé en 2005, ndlr). Brad a donc choisi d’en finir avec ce personnage. Je ne pouvais qu’accepter sa décision. Il m’a raconté plus tard qu’un jour, son père regardait Amour, Gloire et Beauté et il s’est écrié « Où est Taylor ? » Brad lui a expliqué ce qu’il s’était passé. Son père a dit que Taylor devait être dans le feuilleton. Et à cette même période, les fans ont commencé à se plaindre de son absence. Brad m’a alors demandé de revenir. J’ai supposé que c’était pour un nouveau personnage. Il a dit « Non, ce doit être Taylor ! » (rires)


Le triangle amoureux entre Taylor, Ridge et Brooke est un élément crucial à l’histoire. Pensez-vous que Ridge aurait préféré être mormon ?

Ridge veut toujours le beurre et l’argent du beurre (rires). Oui, je crois qu’il aurait facilement pu épouser Taylor et Brooke et les garder toutes les deux. Ridge était un play-boy avant. Mais il a dû faire un choix. Je crois que s’il pouvait devenir mormon, il le ferait (rires).

Amour, Gloire et Beauté a récemment célébré son 25e anniversaire. Les conditions de tournage sont-elles devenues plus difficiles ces dernières années ?

Oui, car nous avons dû resserrer les plannings de tournage pour faire des économies. Sans cela, un feuilleton comme celui-ci ne pourrait pas survivre. Il devenait trop cher à produire. Avant on pouvait tourner jusqu’à quarante-cinq semaines par an. Nous passions énormément de temps en studio. Aujourd’hui, nous ne tournons plus que vingt-sept semaines. Cela nous permet aussi d’avoir de vraies vacances en famille et pouvoir passer du temps avec nos proches. C’est le bon côté des choses, mais le rythme de tournage est vraiment très intense. On filme deux, voire trois scénarios par jour. On travaille dur, mais ça ne me dérange pas. J’aime l’adrénaline que cela procure.

Êtes-vous inquiète pour l’avenir du soap opera ?

Si les soap operas disparaissent, c’est qu’ils ne sont plus intéressants ou que le public n’en veut plus. Je ne vois pas ça pour Amour, Gloire et Beauté et Les Feux de l’amour pour la simple raison qu’ils appartiennent à la famille Bell (Bell-Phillip Television Productions, ndlr). En revanche, pour les networks, ce sont des programmes très couteux et très compliqués à coordonner, avec des montagnes de dialogues et beaucoup d’acteurs. Les budgets peuvent très vite être dépassés si l’on ne fait pas attention. Il faut des gens qui comprennent le genre et qui soient capables de gérer les dépenses.

En 1996, vous avez été remerciée de Melrose Place en raison de votre grossesse. Les conditions des femmes à Hollywood se sont-elles améliorées depuis ?

Oui, les choses se sont améliorées. Mais peu importe dans quel milieu vous évoluez, il faut se battre pour vos droits. Je l’ai fait. (Elle avait intenté un procès à Aaron Spelling pour discrimination, ndlr.) Peut-être que cela a déplu à certains. Peut-être que ça m’a empêché de travailler un temps. Mais ça n’a pas d’importance. Il faut se battre pour ce en quoi vous croyez. Les gens vont vous respecter pour ça. J’espère avoir inspiré des gens en leur montrant qu’il ne faut pas avoir peur. Je n’ai aucun regret. Je reçois encore des lettres de personnes qui me remercient parce que mon histoire fait écho à la leur. J’en suis très fière.