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Anne-Elisabeth Blateau (Mère indigne) : « C’était une expérience difficile... »

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Rédacteur - Expert TV & Cinéma
Publié le 04/12/2023 à 20:11

La série Mère indigne, disponible sur France TV Slash, met en scène Rachel, une femme essayant tant bien que mal de mener sa vie de mère après un divorce. Créatrice, réalisatrice et actrice principale de la série, Anne-Elisabeth Blateau s’est entretenue avec Toutelatele sur le message porté par ce scénario et son rôle d’Emma dans Scènes de ménages.

Ewan Maleszka : Comment vous est né le scénario de Mère indigne ?

Anne-Elisabeth Blateau : Quand je suis devenue maman, je me disais qu’être mère, c’était cool, qu’on pouvait vivre la maternité comme on l’entendait. Je me suis finalement rendu compte, de par mon expérience et celles d’amies, que c’était assez complexe. Il y a du jugement si on est décalées, il y a toujours plus de pression sur les mères que sur les pères. Quoi que l’on fasse, ce n’est jamais assez, la charge mentale n’est pas un mirage.

J’ai voulu écrire l’histoire de Rachel, une maman très « rock » qui va vivre ça de plein fouet. Il est difficile de se dire, à 40 ans ou plus, qu’une formidable nouvelle vie de célibataire s’ouvre à soi. Rachel essaye de retrouver sa vie d’avant, mais ça ne passe pas. Elle est jugée par ses voisins, par les autres mères de l’école, elle ne peut pas faire comme si elle partait de zéro.

Vous co-réalisez cette série avec Romain Fisson Edeline, était-il difficile pour vous d’en laisser la charge à quelqu’un d’autre ?

La réalisation est un métier qui me fascine, mais ce n’est pas ma compétence première. Je savais que je ne pouvais pas le faire seule, j’avais besoin d’un technicien à mes côtés. Après avoir porté le projet pendant trois ans et connaissant tous les personnages par cœur, je voulais choisir les comédiens, les décors, les accessoires et ce à quoi allait ressembler la série dans son intégralité. Très vite, je me suis dit qu’une co-réalisation était l’idée la plus sensée.

« L’idée n’était pas d’écrire une femme antipathique »

Il s’agit de votre première expérience de réalisation, comment avez-vous abordé ce challenge ?

C’était difficile. Je devais préparer mon rôle, mais aussi être à toutes les réunions, au repérage, à la préparation, c’était un travail énorme. Les tournages de Scènes de ménages continuaient, j’ai fait beaucoup d’aller-retour entre Paris et Marseille !

En tant qu’actrice, vous êtes-vous préparé différemment à jouer ce personnage que vous avez écrit ?

Même quand on a écrit le personnage, on se rend compte en le jouant qu’il y a des choses que l’on n’avait pas vues. J’ai pris un coach, il m’a montré des choses dont je ne me rendais pas compte sur le personnage. J’ai beaucoup travaillé, mais je me suis entourée de gens de confiance qui ont porté la série avec moi.

« On a déjà des pistes pour une saison 2 de Mère indigne »

Quel regard portez-vous sur votre personnage, à la dérive, mais attachant malgré tout ?

Si l’on ne s’attache pas au personnage principal d’une série, c’est compliqué de fidéliser les gens. L’idée n’était pas d’écrire une femme antipathique, elle n’a juste pas les moyens de se sortir des situations dans lesquelles elle se met. Elle n’a pas un mauvais fond, mais a rarement de bonnes idées. Elle est touchante, car on comprend d’où elle vient. Elle est parfois excessive, car nous voulions aller au bout des situations.

Une saison 2 de Mère indigne est-elle envisagée ?

Oui, on a très vite proposé des pistes pour une saison 2. Les aventures de Rachel peuvent continuer et on a de bonnes idées pour la suite, si la série conquiert son public. Le but est de faire une deuxième saison, une troisième, et de creuser encore plus les personnages.

Vous jouez le rôle d’Emma dans Scènes de ménages depuis douze ans, prenez vous toujours autant de plaisir ?

Le succès de la série dans la durée est assez exceptionnel, je crois qu’il est dû au fait qu’on ne se lasse pas de nos personnages. Ce n’est pas devenu une sorte d’usine où l’on vient en pensant tous savoir. On travaille toujours autant, en amont et sur le plateau. On ne lâche rien, et les gens sont toujours au rendez-vous.