Toutelatele

Au coeur d’On va s’gêner

Aurélie Demarcy
Publié le 05/04/2010 à 20:15 Mis à jour le 01/10/2010 à 11:56

Rendez-vous pris à 20h45 devant le Studio Gabriel pour assister aux joutes verbales, version cathodique sur France 4, de la bande à Ruquier dans On va s’gêner. Alors que je m’approche du lieu, un groupe de quidams, le souffle court et le pas alerte me devance. Un empressement me laissant présager que l’endroit du tournage n’est plus très loin...

Gagné ! Le groupe en question s’engouffre dans le hall d’entrée, et je lui emboîte le pas. Tandis que le public s’agglutine sur les marches conduisant au plateau, c’est guidée par l’attachée de presse que j’entame une visite des locaux. L’affiche ornant sur l’un des murs du rez-de-chaussée ne laisse aucune place au doute, des visages bien connus du secteur télévisuel, dont celui de Michel Drucker, ne trompent pas, nous sommes bien au Studio Gabriel.

Direction la salle de régie, puis le plateau encore partiellement occupé. La raison de cette désertion temporaire se trouve au cœur de la cantine de l’établissement. Dans cet espace culinaire, arborant des allures de banquet, une partie des techniciens, attablée avec Gérard Miller, Caroline Diament ou autre Jérôme Bonaldi discute autour d’un plat de pâtes. L’atmosphère décontractée est de mise avant les longues heures d’enregistrement qui se préparent...

L’endurance est, en effet, de mise pour participer à l’émission de l’animateur des secondes parties du samedi soir sur France 2 : « Le précédent tournage à duré plus de quatre heures » m’informe l’attachée de presse. Bref, autant dire qu’On n’est pas couché !

Bientôt, le coup d’envoi devient palpable. Le public prend place sur les gradins, les caméramen se postent derrière leurs lucarnes, quant à la régie, elle s’apprête à lancer le fameux : « On tourne ! »

Mais avant cela, le chauffeur de salle s’attache à donner quelques consignes à l’assistance : « Soyez naturels, spontanés, faites de beaux sourires ». Armé d’un enthousiasme manifeste, l’intéressé crée une ambiance conviviale, où applaudissements et bonne humeur constants insuffleront vie et proximité au programme.

A son tour, le maître de cérémonie, alias Laurent Ruquier, débarque sur le plateau, non sans une salve d’applaudissements. Et selon les dires de l’animateur : « spontanéité et enthousiasme » seront de rigueur pour ce nouvel opus, dont il espère l’enregistrement un tantinet plus court que le précédent !

Rapidement rejoint par ses comparses : Jérémy Michalak, Steevy Boulay, Fabrice Eboué, Gérard Miller, Caroline Diament, Pierre Bénichou, Claude Sarraute, Titoff, l’animateur, face caméra, entame les hostilités...


C’est donc avec humour, voire cynisme, que la joyeuse troupe exécute un passage au crible de l’actualité du mois. Des faits divers, en passant par la politique, l’insolite ou les médias, chaque rubrique, proposant deux sujets au choix, est débattue avec passion par des chroniqueurs hauts en couleur. Georges Frêche, Jean-Pierre Treiber, au même titre que la championne de France de SMS, font alors, l’objet d’échanges vifs et railleurs.

Ainsi, l’invité de la thématique Média, Célyne Durand, fraîchement débarquée de Zulu Nyala, n’échappe pas au franc parlé de l’équipe. Cette dernière, affirmant que sa participation à La Ferme Célébrités avait comme unique but d’aider une association, s’attire aussitôt les foudres des intervenants bien déterminés à lui faire admettre son intérêt pour un éventuel étalage médiatique. Seul Gérard Miller vient à sa rescousse déclarant face au regard négatif sur le programme de real tv : « Je trouve extraordinaire que l’on s’indigne de telles émissions alors que les gens les visionnent, ceux qui font la ferme sont plus malins que ceux qui regardent la ferme ! »

Et pendant que Gaspard Proust enchaîne avec son billet d’humeur, lequel laissera place à la séquence « Tendances », emmenée par Jérôme Bonaldi, je retourne prendre la température côté régie...

Suivant avec amusement les répliques acerbes qui fusent sous les projecteurs, les préposés au montage scrutent la moindre prise de vue. Usant de leur savoir-faire, ces derniers ont déjà une idée des scènes à couper : «  Bien que ça soit du quasi direct on va couper les débats politiques qui s’éternisent, par exemple. Il faut rester dans le ton du divertissement propre à l’émission » m’explique Florence Sebaoun, la conseillère programme. Une mise en boîte qui se fera dès la fin de l’enregistrement, diffusion le lendemain soir oblige !

Après une brève pause pour l’ensemble des participants, permettant aux chroniqueurs de converser avec le public et au chauffeur de salle de lui redonner du baume au cœur, le tournage reprend de plus belle, sans jamais connaître d’essoufflement. L’enthousiasme originel ira même crescendo avec un bouquet final. Aussi, au rythme de la mélodie Stranger in the night, le doyen, Pierre Bénichou, découvre un gâteau d’anniversaire concocté pour l’occasion, sous les acclamations d’un public en liesse qui, vu l’heure tardive, ne laissera pas le temps à la technique de réaliser une ultime prise.

Le plateau, alors, bientôt déserté plonge le studio dans une ambiance feutrée. Avant de quitter les lieux, je croise un Laurent Ruquier aussi exténué que comblé par ces quatre heures de tournage. Une attitude largement partagée par tous les membres de l’équipe, ayant œuvré dans l’ombre ou la lumière...