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Au coeur de Paris Berlin avec Isabelle Giordano

Emilie Lopez
Publié le 12/06/2008 à 14:44 Mis à jour le 15/07/2008 à 13:37

En cette soirée de mai, rendez-vous est donné à 19h45 à la Cité des Sciences. Lieu incongru pour assister au tournage d’une émission, et pourtant... Depuis quelques mois, Paris Berlin, lorsqu’elle est tournée en France, y a installé ses plateaux. En toile de fond, l’incontournable Géode donne un cachet particulièrement original au programme franco-allemand, décrit comme « un débat constructif », selon les propres termes de François Pécheux, producteur de l’émission. Parmi les 13 sociétés de production en compétition, Arte a choisi celle montée, il y a dix ans, par l’animateur de W9 avec ses deux acolytes, Stéphane Meunier et Jérôme Caza, 2P2L.

De prime abord, le concept de Paris Berlin semble assez simple : autour d’une animatrice, des invités débattent d’un sujet choisi. Un programme comme on pourrait en voir sur toutes les chaînes... Mais Arte n’a pas manqué d’ajouter sa touche particulière, rendant l’émission unique : alterner les tournages en Allemagne et en France, et mêler des invités des deux pays, afin de confronter les points de vue de deux pays différents.

Ainsi, alors qu’outre-Rhin, Théa Dorn encadre les débats, en France le choix s’est porté sur Isabelle Giordano. L’ex-miss cinéma de Canal+ ajoute ainsi une corde à son arc, et prend les commandes de l’émission, tous les deux mois en moyenne. Si son homologue allemande semble ne pas faire l’unanimité, trop occupée à « se mettre au milieu » des invités plutôt que de les guider, la Française, pour sa part, est qualifiée de « très sécurisante » par François Pécheux. « Je la pousse même à être plus elle-même, à oublier son rôle de maîtresse de cérémonie », précise le producteur.

Du côté du public, l’animateur de W9 a préféré innover : « Je voulais des gens qui ne soient pas relâchés, et qu’il y ait une écoute attentive. » C’est pourquoi, autour du plateau, les éventuelles chaises ont été remplacées par des barres horizontales, auxquelles s’adosse le public. Une position qui peut, de prime abord, être assez inconfortable, ce à quoi François Pécheux répond « Je ne sais pas, il faut demander aux gens qui passent l’émission autour du plateau ! »

Nul besoin de faire cet effort, puisque pour la première fois depuis le début de l’émission, un léger contretemps intervient : le public prévu ne s’est pas présenté en cette soirée de mai ! Il faudra donc aux personnes présentes sur place, composé essentiellement de membres du staff technique, s’installer autour du plateau ! L’occasion d’en apprendre un peu plus sur « Les droits de l’homme », sujet du débat du soir...

Autre caractéristique de Paris Berlin : le déroulement de l’émission. Alors qu’habituellement, les invités commencent à « discuter » tous ensemble autour de la table, François Pécheux, pour sa part, a préféré tenter une nouvelle approche : « Pour commencer, un point de vue est exposé, souvent le plus pertinent et le plus pointu. Les autres invités sont assis à part, et nous les filmons en train d’écouter. » Ainsi, seule à sa table avec son invité, Isabelle Giordano pose le débat, et questionne l’invité principal sur les grands axes de son avis... « Alors, le téléspectateur se dit « là, il va se passer quelque chose ! » ». Effectivement, au bout de quelques minutes, les autres invités sont « lâchés sur le plateau, et le débat peut commencer... »

S’il avoue avoir énormément regardé l’émission de Frédéric Taddéï sur France 3, Ce soir (ou jamais !), et avoir « beaucoup parlé avec ceux qui la font », François Pécheux a tout de même trouvé une formule inédite, qui a déjà séduit de nombreux Français. Néanmoins, l’homme regrette le rythme de tournage déstabilisant : « Le problème, c’est que quand on tourne une fois tous les deux mois, on a rapidement le temps d’oublier les erreurs à ne pas faire ! » L’idée d’un programme bimensuel commence donc à faire son chemin dans son esprit. Ne reste qu’à espérer l’accord de la chaîne.