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Aurélie Casse (Non Stop 9h/12h) : « BFMTV est une machine de guerre ! Il y a des moyens incroyables »

Paul Gratian
Publié le 27/08/2017 à 18:48

Fréquemment présente à l’antenne de BFMTV, Aurélie Casse remplacera Roselyne Dubois pendant son congé maternité pour la tranche Non Stop 9h/12h dès le lundi 28 août. Retour sur le parcours de cette journaliste passée par trois chaînes d’information en continu différentes.

Paul Gratian : Comment êtes-vous devenue journaliste ?
Aurélie Casse : Après le bac, j’ai fait une prépa HEC puis quatre ans de droit. J’avais toujours en tête l’envie d’être journaliste, mais je savais qu’il fallait avoir un bagage et une épaisseur donc j’avais choisi de prendre ce chemin-là. Je ne voulais pas faire d’école de journalisme à l’origine, et j’ai fait un stage à Capa au sein de l’équipe de l’Effet Papillon. Tous m’ont dit à ce moment-là que faire une école de journalisme était un passeport obligatoire. Ils ont eu raison puisqu’en sortant de mon école, j’ai tout de suite eu un stage pour LCI.

Après LCI, vous avez travaillé pour I-Télé puis pour BFMTV. Pourquoi avez-vous cette attirance vers la télévision ?
Quand j’étais plus jeune, j’écrivais beaucoup et je me voyais plus en presse écrite. La radio me faisait rêver, mais il est très difficile d’y rentrer. Je pense qu’il faut plutôt commencer sur des antennes locales et gravir les échelons. Ce n’est pas le chemin que j’ai pu prendre. Mon école avait un stage à LCI donc, je me suis dit que c’était une belle chaîne. La télé n’était pas un rêve.

Comment se sont déroulés vos premiers pas dans une chaîne d’information à l’époque ?
J’ai découvert les chaînes d’information à LCI et je n’ai pas été déçue. Je trouve que c’est une super école. J’ai tout fait là-bas : le bandeau, j’ai assisté des présentateurs en leur préparant des textes, j’ai été chef d’édition (parler à l’oreillette du présentateur)… On apprend très rapidement. J’aime bien le fait que les chaînes d’info aillent très vite. Il y a une adrénaline assez forte, car il y a toujours la possibilité d’une dépêche qui pourrait tout changer.

« J’essaie d’être la plus naturelle possible en me disant que le plateau est mon salon et que je parle aux gens comme si la caméra était une fenêtre »

Est-ce facile de passer d’une chaîne à une autre ?
J’ai passé cinq ans à LCI donc j’avais vraiment l’impression de quitter une famille quand je suis partie. On garde toujours une affection particulière pour sa première rédaction. À BFMTV, j’ai vraiment senti un changement, car cette chaîne est une machine de guerre. Tout fonctionne parfaitement et l’organisation est très bien huilée. Il y a des moyens incroyables et on sait qu’on peut répondre à une actualité forte tout de suite. En arrivant, je m’attendais à ce que tout le monde se tire dans les pattes, mais l’ambiance est très familiale. La chaîne change de dimension, mais j’espère que cela ne changera pas.

Est-ce difficile d’avoir sa propre personnalité et une spécificité d’animateur sur une chaîne d’information en continu ?
Il ne faut surtout pas chercher à en avoir une. J’essaie d’être la plus naturelle possible en me disant que le plateau est mon salon et que je parle aux gens comme si la caméra était une fenêtre. Il ne faut pas essayer de jouer un rôle.

Plusieurs articles vous présentent comme l’étoile montante de l’info, une future star du paf… ressentez-vous une quelconque pression face à ce statut ?
Non pas du tout. Il n’y a pas de pression à avoir, mais ça fait toujours plaisir de lire des choses sympas sur soi (rires).

« Franchement, si j’avais voulu être une star, j’aurais fait un autre métier ! Je ne cherche pas à avoir de l’antenne à tout prix et il m’est arrivé de refuser des tranches »

Rêvez-vous d’être une ‘star de l’info’ comme Ruth Elkrief par exemple ?
Ruth est vraiment une super femme, on l’appelle « la reine ». Il y a ce côté star que l’on peut voir, mais elle est sympa avec tout le monde. La rédaction est assez hétérogène, car il y a des personnes qui sont plus connues que nous, mais on ne sent pas de fossé entre nous et les stars de l’info. Je pense que, si je voulais être une célébrité, ce n’est pas le bon métier à faire. Franchement, si j’avais voulu être une star, j’aurais fait autre chose !

Depuis que vous animez des émissions, avez-vous développé une certaine notoriété ?
Oui, on le sent assez vite. Les gens qui viennent nous voir dans la rue sont ceux qui nous aiment bien donc cela est plutôt sympathique. Il y en a même qui prennent des photos avec nous et je me demande toujours l’intérêt d’avoir une photo avec moi dans son téléphone (rires). Mais cela me touche beaucoup et c’est toujours intéressant d’avoir leur regard sur l’info. Cet été par exemple, j’ai animé la matinale pendant plusieurs semaines et des personnes que j’ai rencontrées m’ont expliqué qu’ils ne regardaient pas la télévision le matin, mais qu’ils l’écoutaient et qu’ils se rapprochaient de l’écran quand il y avait plus de bonne humeur. Ces commentaires sont très constructifs et aident à repenser certaines choses.

Vous avez exercé plusieurs remplacements au sein de BFMTV. Auriez-vous envie d’avoir votre propre émission ?
Pour tout vous dire, il m’est arrivé au cours de ma carrière de refuser des tranches. Je ne cherche pas à en avoir à tout prix et ça ne m’intéresse pas de faire de l’antenne pour dire d’en faire. Je suis assez contente de jongler entre le terrain et la présentation, car cela donne une force. Dans ma façon de réfléchir, je ne pense jamais au coup d’après.

« Les quatre chaînes d’information en continu ont toutes des couleurs différentes. J’ai l’impression que tout cela se complète assez bien »

Dès ce 28 août, vous animerez la tranche du 9/12 heures en duo avec Damien Gourlet. Est-ce difficile de partager l’antenne avec quelqu’un ?
C’est sur qu’il faut bien s’entendre, car si on doit présenter avec quelqu’un qu’on déteste, ça peut vite devenir l’enfer ! À BFMTV, tout le monde est très professionnel donc ce problème ne se pose pas. J’ai déjà travaillé plusieurs fois avec Damien Gourlet et, en plus de notre bonne entente, c’est un bonheur de travailler avec lui, car c’est un très grand journaliste.

Il y a désormais quatre chaînes d’information en continu gratuites sur la TNT. N’est-ce pas trop ?
Finalement, on voit qu’elles ont toutes des couleurs différentes. En hard news, j’ai l’impression qu’il n’y a que BFMTV. LCI se veut plus dans le magazine et France Info essaie d’avoir un regard décalé sur l’actualité. Je ne sais pas dans quelle catégorie mettre CNews. J’ai l’impression que tout cela se complète assez bien. En tout cas, on peut voir que BFMTV n’a jamais été aussi regardée.