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Avant F2, mise en orbite de Veronica Mars sur 13ème Rue

Tony Cotte
Publié le 08/03/2006 à 00:10 Mis à jour le 01/07/2008 à 15:35

Elle a les deux pieds sur terre mais vit à Neptune. Elle, c’est Veronica Mars, adolescente rusée et à l’esprit caustique. A l’occasion de la journée de la femme, la série éponyme entre en orbite sur 13eme Rue pour deux épisodes inédits tous les mercredis, dès 20h50.

Neptune, riche communauté californienne, est dirigée par d’importants hommes d’affaires dont la prospérité permet d’éclipser tous les péchés. Lorsque la jeune Lilly Kane se fait assassiner, Keith Mars, shérif de la ville, accuse le père de la victime. Son geste envers un des hommes les plus influents lui coûtera sa place. Licencié, il décide alors de créer sa propre agence de détective privé : Mars Investigations, à laquelle sa fille Veronica, interprétée par Kristen Bell, est dévouée.

Palmiers, billets verts et fourberies ne seraient suffisants pour cataloguer la série comme une énième production pour teenagers où la morale, « il ne suffit pas d’être riche pour être heureux », vient régner sur un scénario insipide. S’il y a des clichés dans Veronica Mars, c’est avant tout ceux issus de son appareil photo. Filature, mise en scène et résolution d’enquête résument le quotidien de cette lycéenne qui doit assurer en parallèle ses études à Neptune High, établissement scolaire et véritable allégorie de la société. Les stéréotypes y règnent en maîtres absolus et tous les coups sont permis aux « fils à papa » pour suivre l’exemple du patriarche et écraser les minorités. C’est là que notre apprentie détective intervient. Dotée d’un sens de la logique aiguisé, sa priorité au milieu de ses fonctions coutumières reste d’élucider le meurtre de sa meilleure amie Lilly, fil rouge de la première saison.

Un synopsis qui n’est pas sans rappeler celui d’une célèbre série de David Lynch (Twin Peaks). Les fans déchus de Buffy contre les vampires y trouveront également leurs comptes, le côté fantastique en moins. Mais au delà de ces références, cette production de Rob Thomas n’est pas un succès d’audience pour autant. Avec seulement 2.5 millions de téléspectateurs en moyenne outre-Atlantique la première année, Veronica Mars rejoint Jack & Bobby, entre autres, au titre des programmes encensés par la critique mais désertés par le grand public. Cependant, la petite blonde s’en sort avec honneur. UPN, son diffuseur, croit en son potentiel et la renouvelé pour une deuxième saison depuis le mois de septembre. Mieux encore, une opération exceptionnelle a été mise en place. Ainsi, quatre d’épisodes clés de la saison un ont été rediffusés sur CBS, chaîne la plus regardée au pays de l’oncle Sam cet été dans le but d’attirer de nouveaux téléspectateurs pour les inédits de la rentrée. Veronica Mars peut également compter sur le soutien des médias. En effet, depuis son lancement la critique est dithyrambique jusqu’à la classer parmi les meilleures séries de l’année, notamment par l’American Film Institute aux côtés des mastodontes Lost, Grey’s Anatomy, et autres 24 !

Mais c’est discrètement que Veronica Mars entre en collision dans l’hexagone. Prévue à l’origine sur France 2, la chaîne publique a cédé ses droits de première diffusion à 13ème Rue. Ce n’est pas la première fois que la chaîne du câble et satellite acquiert ainsi l’exclusivité en matière de séries télévisées. En septembre 2004, Le monde de Joan faisait son apparition avant une programmation sur TF1. Pour le coup, souhaitons un avenir plus propice à la Jessica Fletcher en herbe que celui rencontré par la Jeanne d’Arc des temps modernes.