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Bref. La série populaire et branchée

Claire Varin
Publié le 04/04/2012 à 15:21 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Succès surprise de la rentrée 2011 sur Canal+, Bref. est devenu en quelques mois un phénomène. Diffusée deux fois par semaine dans l’émission en clair, Le Grand journal, la série a atteint 2.5 millions de téléspectateurs en octobre dernier. Bref. se consomme également sur internet. À ce jour, la page Facebook de la série dépasse les 2.3 millions de fans.

Starifié par deux couvertures des Inrocks, fin 2011, Kyan Khojandi confiait au magazine son “impression d’être devenu une meuf hyper bonne”, “tous les mecs se retournent sur mon passage”, précisait-il dans le rire. Bref, il l’a créé à un moment de sa vie où il vivait de stand-up et du RSA. Dans cette période de doute et de remise en question, il s’associe à Bruno Muschio, coauteur et coréalisateur, et au producteur Harry Torjman (My Box Productions). Côté casting, ils s’entourent de la jeune génération de comédiens venus de la scène, plus ou moins en galère. Bérengère Krief, Kheiron, Baptiste Lecaplain. Et à ceux-là, Bref offre un début de notoriété.

Shortcom d’environ 2 minutes, Bref. c’est bon comme de la junk food. Elle met en scène “je”, incarné par Kyan Khojandi, un trentenaire célibataire et chômeur, dans des séquences du quotidien. Plutôt lâche et un peu loser, il est le monsieur tout-le-monde (comme l’indique le bien nommé “Bref. Je suis comme tout le monde”) à qui tout le monde s’identifie. Chacun aura ses épisodes préférés selon son vécu. Les situations familières déclenchent le rire. Colocation, plan cul régulier, beuverie, histoire sentimentale, amitié, famille, jobs alimentaires et Ikea... Dans l’air du temps, la série se fait générationnelle. La fameuse Génération Y, dont les médias parlent. Sa forme visuelle répond aux influences du clip et de films hollywoodiens tels que Fight Club et Snatch. Bref est un concentré de références à la culture pop. Jouissif.

Côté bonus, le coffret DVD propose, notamment, un documentaire de 37 minutes - déjà diffusé sur Canal+ - sur l’impact de la série (mention de plusieurs parodies). Les créateurs confient, sous la couette, quelques anecdotes et les comédiens récurrents évoquent leurs personnages et leur vision du succès de Bref. Tandis que quelques fans énumèrent des qualificatifs : “satire sociale”, “chronique de trentenaire parisien”, “original”, “frais”, “amitié et tendresse”, “tout le monde peut s’identifier”, etc. On aborde aussi l’importance du montage - partie intégrante de l’écriture - et de sa musicalité. Les curieux découvriront sur ce DVD un making-of des effets spéciaux. Les deux réalisateurs parlent de leur rencontre avec le responsable VFX, Damien Maric, et de la grande qualité de son travail, s’attardant sur le tournage de l’explosif “Bref. J’étais à côté de cette fille”, quarantième et dernier épisode surnommé par l’équipe, l’épisode “non, on peut pas”, parce qu’il accumulait les contraintes techniques.

Les quarante épisodes, composant cette saison 1, sont commentés par Kyan Khojandi et Bruno Muschio. L’intérêt des propos est relatif au temps imparti pour le commentaire. Deux minutes chrono. Mais, parfois, le duo prend la peine d’évoquer ses références. Concernant l’inventif épisode “Bref. J’ai dîné avec cette fille” - et ses clins d’oeil à Casino, Sixième sens et Koh Lanta -, on apprend qu’ils ont mixé le jeu de société Coup d’un soir au Monopoly, Attrape souris et d’autres. Pour le reste, les fans retrouveront un teaser avec Michel Denisot, la parodie des Guignols avec DSK au Sofitel et un sketch de 8 minutes de Kyan et Navo.

Comme mentionné plus haut, Bref est un produit adapté au net. Les auteurs s’en félicitent eux-mêmes, puisque la toile nourrit son succès. D’ailleurs, elle s’adresse, en premier à une génération qui ne consomme plus de DVD. Les bonus de ce coffret ne sont pas rares. Ce qui le rend dispensable. Pourtant, l’avoir chez soi, c’est être branché.