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Bruce Toussaint : « Le téléspectateur veut que C dans l’air ne ressemble pas aux chaînes d’information en continu »

Paul Gratian
Publié le 17/07/2017 à 17:34 Mis à jour le 14/10/2019 à 20:45

Toute cette semaine à partir du lundi 17 juillet, Bruce Toussaint prendra les commandes de C dans l’air, talk qu’il anime déjà tous les vendredis et samedis. L’occasion de revenir sur sa première année à la tête de l’émission et sur son actualité chargée.

C dans l’air a enregistré de très bons résultats d’audience cette saison. Comment l’expliquez-vous ?

Pour tout vous dire, j’aimerais bien avoir une explication. Je pense que c’est un exemple très intéressant où l’émission est plus forte que tout. Je ne fais pas de fausse modestie en disant cela mais c’est un constat. Le programme est plus forte que ces présentateurs. C’est d’ailleurs un avertissement pour Caroline [Roux] et moi (rires). Au bout de 15 ans, les gens se sont tellement appropriés C dans l’air qu’il est presque devenu secondaire de savoir qui le présente.

Comment s’est déroulée votre arrivée dans cette émission le vendredi et le samedi ?

Avec Caroline, on est arrivé sur la pointe des pieds et on a essayé de respecter ce que les gens aimaient dans ce programme en ne changeant rien. En termes de rythme par exemple, on a décidé de laisser le même temps aux invités. D’une certaine façon, j’ai l’impression que ce sont les téléspectateurs qui nous ont adoptés.

On peut tout de même noter une forte féminisation des experts. Est-ce difficile à imposer ?

C’est essentiel. Le système médiatique avait installé des hommes dans de nombreux domaines donc c’est difficile de casser cela. Il a fallu installer des femmes sur le plateau. Je ne dirais pas que c’est difficile de trouver des femmes compétentes sur les sujets abordés mais il faut que ces personnes soient capables de se fondre dans l’émission et dans sa mécanique. On ne s’en rend pas forcément compte mais le rôle d’expert à la télévision est très complexe.

« Cette année, il me manquait ce rythme du quotidien et l’adrénaline de l’info du matin »

C dans l’air propose un traitement de l’actualité avec beaucoup de recul et sans céder à l’urgence, est-ce un travail opposé à ce que vous avez pu faire sur I-Télé ?

C’est totalement l’inverse. J’ai eu la chance de travailler dans une chaîne d’info à la télévision et je serais aux commandes de matinale de France Info à la rentrée donc cet alliage est très intéressant pour moi. Sur une chaîne d’info, les séquences doivent durer 20 à 30 secondes donc tout doit aller très vite. Avec C dans l’air, la longueur et la lenteur de l’émission font que cela fonctionne. Les experts viennent car ils savent qu’ils vont avoir le temps de réfléchir et de développer un raisonnement. Le téléspectateur veut que C dans l’air ne ressemble pas aux chaînes d’information en continu.

Appréhendez-vous l’exercice simultané de ces deux traitements de l’actualité tout au long de la semaine ?

L’année prochaine, je serai la semaine à France Info où je pourrais me nourrir de l’actualité chaque jour. Le week-end, je vais vraiment pouvoir prendre le temps d’utiliser tout ce que j’ai appris dans la semaine. Je suis assez impatient de débuter cela. J’ai l’impression que ces deux exercices sont complémentaires et qu’ils vont me permettre de m’épanouir totalement. Cette année, j’ai eu beaucoup de chance sur France 5 mais il me manquait ce rythme du quotidien et l’adrénaline de l’info du matin.

En plus de cette actualité chargée, vous préparez également une collection de documentaires incarnés sur France 5. Sur quoi porteront les enquêtes ?

Il faut que ce soit de gros événements récents pour qu’on puisse revenir à leur origine et expliquer leur apparition. Les sujets peuvent être variés. Si on prend cette année, des exemples de sujets pourraient être l’affaire Fillon, la victoire de Macron, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche… Je suis très content car je n’ai jamais fait ce type de format de 70-90 minutes.