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Ce jour où... TF1 arrêta le Club Dorothée et les sitcoms AB

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 26/01/2019 à 16:16

Sous l’impulsion de Jacqueline Joubert, Dorothée s’impose comme le visage phare des rendez-vous jeunesse dès la fin des années 70. Après avoir portée Récré A2, l’animatrice rejoint TF1 en 1987. Celle qui a enchaîné les succès avec des tubes tels que « Hou la menteuse ! » et « Allô Allô monsieur l’ordinateur » s’attache les services d’Ariane, Jacky et Corbier.

Un succès triomphal

Le Club Dorothée est officiellement lancé à la rentrée 1987. Tout en devenant directrice de l’Unité des programmes jeunesse de TF1, Dorothée se voit confier le mercredi et le dimanche matin de la Une. Le succès est immédiat, poussant la chaîne à basculer Dorothée et ses amis en quotidienne dès 1988. Pour alimenter jusqu’à trente heures d’antenne par semaine, le producteur Jean-Luc Azoulay fait émerger de nouveaux formats en France : les mangas et les sitcoms. Le créateur d’AB Productions exporte alors Dragon Ball, Nicky Larson, Les Chevaliers du Zodiaque, Olive et Tom... tout en donnant naissance à Salut les Musclés, Premiers baisers, Hélène et les garçons, Les filles d’à côté ou encore Le miel et les abeilles. Les séries, diffusées en avant-soirée, rassemblent des millions de téléspectateurs.

... et des polémiques

Alors que le Club Dorothée affiche des parts d’audience allant jusqu’à 60 points auprès des quatre ans et plus, Dorothée est secouée par une série de polémiques. Son émission est sanctionnée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel en 1991 suite à la diffusion de scènes de « sadisme et de violence » dans Dragon Ball Z. Tandis que les chroniques et sketchs des complices de Dorothée sont plébiscités par le public, la série japonaise Très chère frère... est rapidement déprogrammée suite à une polémique autour de ses thèmes allant du suicide à l’orientation sexuelle. L’animatrice vedette de TF1 est alors sommée de se rendre au 20 heures pour présenter ses excuses. Le développement de séries japonaises dans le Club Dorothée provoque des remous dans la classe politique. Ségolène Royal part en guerre contre l’émission et ses mangas, jugés « trop violents ».

Une fin précipitée

Dès 1995, le Club Dorothée montre des signes de faiblesses. TF1 supprime la quotidienne de Dorothée et ses amis, le rendez-vous du mercredi après-midi réduit sensiblement sa présence et les émissions du week-end disparaissent petit à petit. Parallèlement, AB Productions lance son bouquet satellite et fait concurrence à TPS, propriété de TF1. La Une voit d’un très mauvais oeil cette initiative de Jean-Luc Azoulay et réduit de manière drastique le temps d’antenne du Club Dorothée. Malgré une formule axée sur le « cyber » à la rentrée 1996, Dorothée fait face au départ de son complice de toujours : Corbier. Au fil des mois, l’animatrice perd tour à tour ses émissions. Au printemps 1997, la Une entreprend de se séparer de ses figures historiques traversées par des polémiques : Jean-Marc Morandini, Dorothée, Jacques Pradel et Philippe Bouvard. Pendant qu’AB Productions et ses sitcoms sont remerciés, Dorothée apprend son non-renouvellement à la rentrée 1997 dans la presse. Après dix ans de succès, le Club Dorothée s’arrête le 30 août, laissant derrière lui toute une génération orpheline de son rendez-vous jeunesse...