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Christiane Ludot (Premiers baisers) : « Pourquoi Les Mystères de l’amour n’ont pas repris Marie Girard »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 23/02/2019 à 17:19

Dans les années 90, Christiane Ludot est successivement apparue dans Premiers baisers et Les années fac sur TF1. La comédienne se confie sur son passage chez AB Productions et explique pourquoi elle n’a pas souhaité reprendre son rôle de Marie Girard dans Les Mystères de l’amour, série diffusée chaque week-end sur TMC.

Benoît Mandin : Comment êtes-vous arrivée dans Salut les Musclés et Premiers baisers ?

Christiane Ludot : Mon agent de l’époque m’a envoyé passer des essais. Pour la cohérence, ils ont fait des épisodes où j’apparaissais dans Salut les Musclés, mais je les ai tournés au moment de Premiers baisers. Je n’avais jamais travaillé avec AB. On a juste fait des épisodes pour le lien des séries autour de la famille Girard (Justine Girard, héroïne de Premiers baisers, est la nièce de Framboisier des Musclés, ndlr). J’ai vraiment passé les essais pour Marie Girard. D’ailleurs, ils cherchaient une blonde, et moi, je suis brune (rires). Mon arrivée chez AB est vraiment un pur hasard.

Après Salut les Musclés, Premiers baisers a connu un succès immédiat. A quel moment en avez-vous pris conscience ?

Dès qu’ils ont passé des pilotes, il y a eu comme un raz-de-marée. Mon répondeur a été submergé de coups de fil. Je pense que cela a été assez rapide, car la série a tout de suite conquis le cœur du public.

Dans la foulée de Premiers baisers, vous êtes apparue dans Les années fac. Quel regard portez-vous sur cette période ?

Les années fac était la continuité. On l’a tournée à la suite de Premiers baisers. Cela a fait partie du même parcours (rires). J’ai beaucoup appris au cours de ces années. C’est une partie de ma vie qui est terminée. Je suis comédienne, j’ai toujours fait des choses différentes. J’ai justement lutté contre le fait de m’enfermer dans un tiroir spécial. J’ai fait de la pub, du théâtre privé et public… Dans ce métier, j’ai toujours prôné la diversité. Par rapport à l’ensemble de ma carrière, AB ne représente que quelques années.

« Après cinq ans de Premiers baisers et d’Années fac, j’avais envie de passer à autre chose »

Comment s’est déroulée votre collaboration avec les autres comédiens ?

Cela se passait bien. Il y avait des gens qui avaient plus ou moins de métier, mais ils l’ont acquis par la suite. Les gens s’entendaient plutôt bien. Après, c’est un métier donc quand on sort du travail, on a sa vie privée. Le tournage était quand même intense puisqu’on a tourné pendant de nombreuses années sur une activité assez soutenue. Mais les parents étaient moins présents que les ados. Il y a eu beaucoup d’épisodes où j’intervenais peu. Tout dépendait de nos disponibilités et des scénarios de Jean-Luc Azoulay.

Pourquoi avoir décidé de quitter Les Années fac en 1997 ?

Je suis partie six mois avant la fin de la série. Après cinq ans de Premiers baisers et d’Années fac, j’avais envie de passer à autre chose. On apprend beaucoup sur la durée, mais on peut se scléroser quand c’est toujours la même routine.

Pensiez-vous que Marie Girard allait autant marquer le public ?

Non, mais c’est tombé dans un moment où on était dans les débuts des sitcoms. Marie Girard était comme la mère idéale. Un peu jeune, elle laissait ses enfants l’appeler « Marie ». Premiers baisers n’était pas non plus les bisounours, mais une vision un peu idéalisée de la famille. Beaucoup d’enfants et d’adolescents se sont projetés en espérant avoir une maman comme ça.

« Lors de mon départ des Années fac en 1997, j’ai tourné la page AB »

Après votre passage chez AB, avez-vous rencontré des difficultés lors de castings ?

Les jeunes ont été plus confrontés que nous à l’étiquette AB. Hélène Rollès, Anthony Dupray… n’avaient pas de carrière avant AB. J’avais fait du théâtre, déjà joué au cinéma et à la télévision. Il y a une interruption, mais j’ai repris ce parcours normalement. Je n’ai pas autant souffert que les jeunes comédiens qui ont débuté avec AB.

Comment s’est passée votre après-AB ?

J’ai travaillé dans Boulevard du Palais et j’ai participé à un Avocat & Associés sur France 2. J’ai fait des téléfilms, dont Le train de 16h19 de Philippe Triboit. J’ai aussi joué dans Profilage, Un flic et plus récemment Plus belle la vie. J’ai fait et continue de faire du doublage. Ça m’intéressait aussi, mais ce n’est pas mon activité principale. Quand on est comédien, il vaut vraiment avoir une palette très variée (rires).

Vous parle-t-on encore de Marie Girard ?

Cela arrive beaucoup moins (rires). A l’époque, c’était un peu compliqué, car on était arrêté souvent dans la rue. Les gens ont toujours été sympathiques, mais quelquefois ce n’était pas évident. Le public me reconnaissait facilement dans le métro parce qu’à travers la télévision, on rentre chez eux. Il n’y a pas la distance du cinéma. On fait partie de leur décor et de leur vie. Premiers baisers a marqué toutes les générations.

« Je ne renie pas et j’assume totalement cette période de ma vie »

Pourquoi ne pas avoir repris votre rôle dans Les Mystères de l’amour, série portée par votre fille de fiction, Hélène Girard ?

Lors de mon départ des Années fac en 1997, j’ai tourné la page AB. Jean-Luc Azoulay (producteur des Mystères de l’amour, ndlr) m’a encore appelé il y a quelques mois pour me demander de revenir, mais je n’ai pas envie de retourner en arrière. On fait ce métier pour faire aussi d’autres rencontres et s’enrichir. Si je reviens en arrière, cela ne va pas dans le sens d’un développement. Je n’ai pas envie de refaire la même chose, le même personnage, le même produit… Je ne renie pas et j’assume totalement cette période de ma vie.

En 2013, Bruno Le Millin, interprète de Bruno Girard, votre mari de fiction dans Premiers baisers, est apparu en couple avec Magalie Madison, l’interprète d’Annette, la meilleure amie de Justine Girard. Avez-vous été surprise par l’ampleur prise par ce tel événement ?

Je n’ai aucune opinion là-dessus (rires). Je ne me sens pas du tout concernée dans la mesure où je ne suis pas Marie Girard (rires). C’est plus un choix d’écriture qui appartient à Jean-Luc Azoulay.

Pourriez-vous cependant accepter de faire une apparition dans Les Mystères de l’amour en guise de clin d’œil ?

Non, Jean-Luc Azoulay me l’a déjà demandé plusieurs fois. Même pour un petit clin d’œil, je ne le ferais pas.

Quels sont vos projets ?

Au théâtre, l’actualité est Le Jardin d’Alphonse. C’est une pièce de Didier Caron où on est neuf comédiens sur scène. Après avoir joué en 2017 et 2018 au Théâtre Michel à Paris, on est actuellement en tournée. On a encore des dates en région parisienne et en province. Depuis quelques années, j’écris et je réalise aussi. J’ai fait deux courts-métrages et là je développe un court et un long métrage.