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Christophe Beaugrand (Secret Story 10) : « Aujourd’hui Big Brother en tant que tel ne marcherait pas en France, car le public est beaucoup plus exigeant »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 26/08/2016 à 19:07

TF1 lance la nouvelle saison de Secret Story à 23h25, après Koh Lanta, le vendredi 26 août. Ensuite, l’ensemble du dispositif sera programmé sur NT1, y compris les émissions hebdomadaires. Christophe Beaugrand revient sur les spécificités du format à l’occasion de de ce 10e anniversaire de la télé-réalité phare.

Benjamin Lopes : Vous rempilez à la présentation de la 10e saison de Secret Story sur TF1 et NT1. Alors que la société a évolué, comment expliquez-vous que ce format continue de fonctionner partout à travers le monde ?

Christophe Beaugrand : Je ne sais pas s’il y a un attrait essentiel pour l’enfermement, mais en France, le concept est extrêmement fort en proposant à des anonymes de se retrouver sur le devant de la scène. Une partie du public se reconnait dans les personnages qu’ils voient à l’écran. Je pense qu’aujourd’hui Big Brother en tant que tel ne marcherait pas en France, car le public est beaucoup plus exigeant. On a une télévision qui est de bien meilleure qualité en termes de production artistique et de contenu que beaucoup de télévisions européennes. Le public veut du jeu et de l’action, et c’est ce que l’on propose avec Secret Story.

Outre les secrets, l’envie de transformer Secret Story en véritable jeu est-elle une forme de démarcation ?

Ce n’est pas juste une pure émission de télé-réalité où les candidats sont enfermés dans une maison et où l’on met des caméras. Il y a forcément une partie de plaisir voyeuriste de voir des gens vivre à travers son écran. Au-delà de ça, Secret Story est un vrai jeu avec des épreuves et énormément de rebondissements et de coups de théâtre. Les gens sont ravis de voir cette émission à la fois comme un jeu et un feuilleton tous les soirs.

Le pari n’est-il finalement pas de séduire encore et toujours les plus jeunes alors que l’émission existe depuis dix ans ?

Secret Story est une grande famille. On touche le jeune public, c’est vrai. Beaucoup d’adolescents de 14-15 ans sont fans et nous suivent. Sur la première saison, ils avaient 4-5 ans et ne nous regardaient pas. La nouvelle génération s’est intéressée au programme, car on a su le faire évoluer. Chaque année, on apporte des nouveautés et une fraîcheur au niveau du casting. C’est l’un des atouts essentiels. Les participants savent qu’il faut faire le show, mais encore aujourd’hui, on est à la recherche de candidats frais.

« Le public veut du jeu et de l’action, et c’est ce que l’on propose avec Secret Story »

À l’inverse des versions internationales où l’on peut retrouver des seniors au casting, la version française de Secret Story a pris le parti de sélectionner des participants très jeunes. Quelle en est la raison ?

C’est un choix de production. Secret Story touche un public relativement jeune, mais pas uniquement. Il y a eu des tentatives avec des candidats plus âgés il y a quelques années. Je pense que ça dépend aussi des profils que l’on a. Les candidatures sont jeunes et je ne suis pas persuadée qu’une mamie de 70 ans serait très à l’aise dans Secret Story. Mais ils ne sont pas tous si jeunes que ça. Leila Ben Khalifa a 35 ans (rires).

Quel aspect négatif de la saison 9 avez-vous souhaité corriger cette année ?

L’heure de diffusion des émissions hebdomadaires sur TF1 m’avait un peu frustré l’an dernier. On a parfois commencé à 23h58, c’est difficile, et on se demandait qui il y avait encore des gens devant la télévision. Je me disais qu’on se coupait de toute une partie du potentiel public de Secret Story. Je suis donc ravi que l’on arrive sur NT1 en prime time. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’on a dévalué l’émission en la transférant sur NT1. On sera en première partie de soirée et les enjeux sont encore plus importants. C’est un challenge qui est intéressant pour nous. On sera encore plus dans le jeu et le show.