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Christophe Josse, commentateur Foot sur Canal +

Antoine Morin
Publié le 30/09/2007 à 13:07 Mis à jour le 14/03/2010 à 17:42

Sept ans après avoir rejoint France Télévisions, Christophe Josse fait son retour sur Canal+. Après avoir commenté le championnat d’Angleterre pendant trois ans pour TPS, ce supporter de Saint-Étienne retrouve la Ligue 1 et la Ligue des Champions. Pour Toutelatele.com, il livre ses impressions sur le championnat français et revient également sur les circonstances de son retour au sein de la chaîne cryptée...

Antoine Morin : Vous avez fait votre retour au sein du service des Sports de Canal+, 7 ans après l’avoir quitté, y a-t-il beaucoup de changement depuis votre premier passage sur la chaîne ?

Christophe Josse : Le principal changement, c’est moi. Depuis que j’ai quitté Canal+ en 2000, il y a eu un long tour de France médiatique, jalonné de nombreuses étapes, France Télévisions, TPS, M6. Ensuite au niveau du service des Sports, j’ai retrouvé beaucoup de têtes connues, mon intégration n’en a été que plus facile. Il y a toujours l’enthousiasme et la passion du football au sein de l’équipe. Ca occupe 90% de nos discussions.

Avant la fusion entre CanalSat et TPS, vous imaginiez vous revenir un jour à Canal+ ?

Non, je n’ai pas fait de plan de carrière, cela aurait été trop aléatoire. De plus, il y a beaucoup de changement dans ce milieu là. Avec la nouvelle répartition des droits, on ne peut pas prévoir à l’avance comment les choses vont évoluer. C’est ce qui s’est passé pour la coupe du monde 2006. M6 a profité de ma présence au sein de TPS pour assurer le commentaire des matchs que la chaîne avait achetés, en compagnie de Christophe Dugarry. Concernant mon retour sur Canal, ça s’est fait naturellement, suite à la fusion.

Commenterez vous uniquement la L1 ou il vous arrivera de commenter des matchs de championnats européens ou de Ligue des Champions ?

Je commente la Ligue 1 ainsi que la Ligue des Champions. On se partage les grosses affiches avec Grégoire Margotton.

Vous prenez en quelque sorte la place de Denis Balbir, parti sur France Télévisions ...

Je ne remplace pas vraiment Denis Balbir, car mon retour était planifié avant que lui ne prenne la décision de partir. Et je ne sais pas ce qui était prévu s’il n’avait pas rejoint France Télévisions.

Sur Canal+, vous retrouvez Christophe Dugarry, mais quel consultant vous a le plus marqué ?

Il est difficile de sortir un nom comme ça. Il est vrai que notre association avec Christophe Dugarry pendant le mondial a vraiment bien fonctionné. On s’est bien trouvé, on a le même âge, des caractères assez proches. Il faut dire que l’événement était particulier. C’était la Coupe du Monde, sur une chaîne hertzienne donc forcément ça marque un peu plus. Il y aussi eu ma longue collaboration avec Charles Bietry, mais c’était différent. Il était mon patron tout en étant consultant...


Votre nom a souvent été associé à celui de Charles Bietry, notamment pour des critiques négatives, comment l’avez vous vécu ?

J’assume ! Il y a eu certaines critiques sur notre association, certaines étaient peut être fondées, d’autres moins. Il y a aussi eu des choses proches de la diffamation, mais aussi des remarques constructives. Et celles là que j’ai retenues pour continuer à progresser.

Pendant 3 ans, vous avez commenté le championnat d’Angleterre, quelles sont les principales différences entre la Premier League et la Ligue 1 ?

Pour moi, la principale différence est structurelle, elle réside dans la qualité des stades. Entre les stades allemands - que j’ai vus pendant le mondial - et les stades anglais, très modernes, on s’aperçoit lorsqu’on rentre en France qu’au niveau des infrastructures, nous avons 30 ans de retard. En ce qui concerne le jeu, je dirai que la L1 manque de stars déclarées. On a un championnat pourvoyeur de grands joueurs en devenir. Cela entraîne une qualité de jeu perfectible car ce sont des joueurs perfectibles. Ensuite, il est vrai que la mentalité en Ligue 1 est un peu plus frileuse que chez nos voisins européens avec des équipes venant jouer le nul à l’extérieur quand en Allemagne ou en Angleterre, elles viennent pour gagner. L’Italie avait ce problème, ils ont entamé un virage, la France va peut être suivre. En tout cas, le niveau général de la L1 est bon.

Quel stade vous a le plus impressionné ?

Il y en a un qui est absolument somptueux, c’est l’Allianz Arena de Munich. Ce stade est une vraie réussite, il s’agit du top en matière de stade de football. Ensuite, Old Trafford est très impressionnant. Je ne suis pas encore allé à Wembley, mais il est évident les stades anglais sont très modernes. Sauf peut être Anfield, mais c’est l’ambiance qui est particulière, même s’il commence à être vieux. Le nouveau stade, le Stanley Park, sera magnifique.

Il y a quelques années, vous aviez commenté le Tour de France cycliste, seriez-vous intéressé de commenter d’autres sports que du football ?

Oui, cela me plairait ! C’est pour cela que j’avais commenté le Tour, mais aussi le ski alpin lors des Jeux de Salt Lake City. Ces trois sports m’intéressent. Le ski parce qu’en tant que savoyard je l’ai pratiqué étant jeune à un bon niveau, ensuite le cyclisme et le football. Mais ce n’est pas prévu dans le cadre de mon retour sur Canal+. J’ai beaucoup à faire avec le football donc je me concentre sur ce sport là pour l’instant.


Sur TPS Foot, vous avez animé Le Monde est Foot, un talk show. L’exercice vous a-t-il plu ?

Oui beaucoup. C’était intéressant et surtout amusant. Au début on m’avait proposé d’animer Dimanche Soir Football (la version TPS de L’Equipe du dimanche diffusée à 19 heures), mais cela ne me tentait pas vraiment car ça ne me permettait pas de continuer le direct. Les intervenants étaient croustillants (Roland Courbis, Daniel Bravo, Daniel Riolo). Présenter ce talk-show était un exercice très particulier, mais on n’avait pas d’ambitions particulières si ce n’est se faire plaisir tout en parlant ballon rond. C’était une expérience courte en raison de la fusion, mais on le savait avant et c’était très enrichissant.

Voudriez vous renouveler ce genre d’expérience ?

Ca fait partie de mes aspirations aujourd’hui. Présenter une émission ou un talk show m’intéresserait si je peux l’aménager dans mon agenda, car ma priorité reste le direct. Animer une émission à la radio aussi pourrait me plaire parce que c’est un média que j’affectionne également.

Quels sont pour vous les éléments les plus importants pour être commentateur sportif efficace ?

La passion, l’enthousiasme, la rigueur. Etre lucide et honnête. Quand le match est mauvais, il faut le dire. Et dans ce cas là, il faut être encore plus rigoureux pour trouver des choses à dire et pour argumenter. Mais pour cela, il faut avoir bien préparer son match.

Et comment prépare-t-on le commentaire d’un match ?

En se documentant, en trouvant des infos. Il faut se tenir informer de la situation des équipes, du classement, quelques statistiques. Il faut aussi se renseigner sur le contexte du match. Passer quelques coups de fil à des entraîneurs à certains joueurs, ceux qui seront sur le terrain mais aussi d’autres intervenants qui peuvent avoir des informations ou des éclairages sur le match à venir. Je suis partisan d’un commentaire épuré. « Machin passe à Truc, qui dribble bidule... » Ensuite, on peut broder autour de ça mais c’est plutôt le rôle du consultant. Le tout, c’est de trouver l’équilibre.