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Clara Sheller 2 > François Vincentelli revient sur le changement de casting

Tony Cotte
Publié le 19/11/2008 à 15:47 Mis à jour le 04/06/2010 à 16:43

C’est depuis le Cap Corse sur le tournage de son prochain long métrage que François Vincentelli accorde encore des interviews à quelques jours du lancement de Clara Sheller 2. Cet exercice, il le pratique depuis de long mois à travers les différents festivals, pour la présentation de la série. Rarement une fiction n’a en effet fait l’objet d’un tel buzz dans les médias. Attendu au tournant, l’acteur revient pour Toutelatele.com sur le changement intégral de casting de cette deuxième saison.

Tony Cotte : Jamais une fiction française n’a eu droit à autant de communication avant sa diffusion. Comment vit-on, de l’intérieur, toute cette effervescence autour de la deuxième saison de Clara Sheller ?

François Vincentelli : On le vit très bien. Je suis fier de ce film d’auteur de 6 heures. C’est toujours plaisant de parler de quelque chose que l’on aime et de le représenter dans les festivals. J’ai fait plein d’interviews mais je peux en accorder encore d’autres. Je ne m’en lasse pas...

Avez-vous suffisamment de recul pour expliquez tout ce buzz ?

Ne faisant pas partie du casting initial, je pense en avoir. Je sais, du moins, pourquoi Clara Sheller fonctionne : c’est une série originale qui ne va pas essayer de se calquer sur une production américaine. Il y a une vraie « french touch ».

La question a dû être posée fréquemment, mais ne craignez-vous que les téléspectateurs soient déstabilisés par le changement intégral de casting pour cette deuxième saison ?

Ce sera le cas, cela me parait évident ! Quand on m’a proposé de faire Clara Sheller, j’ai trouvé l’idée stupide. Quitte à changer tout le casting d’une série qui fonctionne, pourquoi ne pas lui donner un nouveau titre ? Mon agent a insisté pour que je lise le scénario et j’ai trouvé cela extraordinairement bien écrit. C’est la seule raison qui m’a poussé à accepter le projet au final. Je sais que nous sommes attendus au tournant, mais je reste très serein : nous avons fait ce que nous souhaitions. Clara Sheller peut toujours devenir une espèce de nom propre : Mélanie Doutey en était une, Zoé Felix en est une autre...

Avez-vous regardé la première saison et les performances de Thierry Neuvic, votre prédécesseur ?

Je n’ai toujours pas regardé. Après la proposition pour ce rôle, j’en ai profité pour ne pas le faire, je ne souhaitais pas être influencé par son jeu. Maintenant que j’ai vu le résultat de notre saison, je pense être prêt pour la première.

Avez-vous rencontré Thierry Neuvic ?

Je l’ai déjà croisé, mais nous n’avons jamais vraiment parlé du rôle. Je souhaitais avant tout m’assurer que son absence dans ces nouveaux épisodes était bien une volonté de sa part. Entre collègues, c’est la moindre des choses ! Il est hors de question que je prenne la place de qui que ce soit.

Vous comparez souvent le personnage de Gilles à celui de Charles Ingalls. Le parallèle est-il réellement possible ?

Souvent on se rêve d’être quelqu’un d’absolument parfait. Charles Ingalls est fascinant : c’est un père de famille parfait, un mari idéal et un travailleur hors paire. Cet homme ne peut exister (rires) ! Quand on fantasme d’une vie de rêve et d’une famille parfaite on s’imagine automatiquement La petite maison dans la prairie et son romantisme absurde. C’est le cas du personnage de Gilles. C’est un grand sensible qui rêve de fonder une famille avec Clara. J’imagine que son héros préféré doit être Charles Ingalls.

Vous parliez d’un « film d’auteur de 6 heures » pour Clara Sheller. En quoi cette fiction se rapproche de ce genre ?

Attention, la notion de « film d’auteur » peut être rédhibitoire pour certaines personnes (rires). La série en est un à mon sens car elle a été écrite intégralement par un seul auteur, Nicolas Mercier. Ce n’est pas une commande, ce n’est pas un produit qui doit absolument plaire en prenant les mêmes ingrédients que dans une série américaine...

Clara Sheller reste une demande de France 2, diffusée en première partie de soirée et donc destinée à plaire à un certain nombre de téléspectateurs...

Je fais davantage allusion à la genèse de la série. La première saison était un véritable ovni à l’époque. Bien sûr, le succès a un rôle à jouer et même si une troisième saison est à ce jour envisagée, cela dépendra beaucoup de l’audience.

Accepteriez-vous de reprendre le rôle de Gilles si on vous le propose pour cette hypothétique troisième saison ?

Si l’écriture est bonne, il n’y a aucun soucis. Elle n’a d’ailleurs aucune raison de ne pas l’être. A moins que Nicolas Mercier ait un accident cérébral, la saison 3 sera tout aussi excellente.