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Cyril Féraud (Slam / Le Grand spectacle interceltique) : « J’ai la chance de faire partie des gens sur lesquels la chaîne mise donc je ne vois pas l’intérêt d’aller ailleurs »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 13/08/2017 à 18:17

Ce dimanche 13 août, Cyril Féraud présentera pour la troisième année consécutive le grand spectacle interceltique de Lorient. Rencontre avec l’animateur de Slam qui ne cesse d’enchaîner les succès sur France 3

Benoît Mandin : Ce dimanche 13 août, vous présentez pour la troisième année consécutive le Festival Interceltique de Lorient. Avez-vous eu des appréhensions ?

Cyril Féraud : La seule appréhension était la pluie. Pour cela, nous tournons l’émission sur deux soirées différentes afin de proposer aux téléspectateurs un mixte des plus belles images possible. On a fait bien puisqu’on a eu la pluie le premier soir. Le public pourra donc retrouver un rendez-vous sans goutte d’eau et K-way (rires). C’est un réel plaisir de retrouver Lorient chaque année. Il y a une vraie ambiance de fête, toutes les nations sont rassemblées pour transmettre leur amour de la culture et de la musique celte. Dans des temps un peu sombres avec les attentats, cela fait un bien fou de se retrouver avec des gens de cultures différentes.

Comment avez-vous préparé cette émission ?

Lorsqu’on m’a confié la présentation de ce rendez-vous il y a trois ans, je ne connaissais rien à l’univers celtique. Je me suis donc beaucoup documenté comme un journaliste et j’ai appris ce qu’était un bagad, un pipe band ou encore une gaïta. J’ai découvert les traditions des différentes nations celtes que sont l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande, l’île de Man, la Cornouaille, la Bretagne et la Galice. Je me suis régalé à rencontrer plein de gens qui m’ont expliqué cet univers et à traduire tout cela pour les téléspectateurs. Chaque année, on retrouve de nouvelles choses à apprendre au public sur les tenues de certains groupes de danse, la façon dont on joue d’un instrument et les chorégraphies. Mon but est de rendre le spectacle plus riche en contenu.

Quelles nouveautés le public pourra-t-il découvrir cette année ?

Il y aura des incontournables comme les claquettes irlandaises, représentées par les groupes les plus talentueux du monde qui gagnent toutes les compétitions. Ce qui est génial c’est qu’ils ont entre 16 et 22 ans. On a tendance à penser parfois que tout ce qui est traditionnel, est ringard alors que pas du tout. C’est vraiment super de voir tous ces jeunes partager et transmettre cette passion. Cette année, l’Écosse est à l’honneur et ça va être un grand moment. Ils ont une façon très militaire de se déplacer et cela rend le show encore plus grandiose. Les téléspectateurs pourront également découvrir un étonnant duo de jeunes qui jouent de la guitare à la façon d’Incroyable Talent.

« La bande originale Christophe Colomb jouée par 500 personnes comme ça dans un stade devant plus de 15.000 spectateurs, ça vous donne des frissons incroyables »

Qu’évoque pour vous la musique celtique ?

Je connais cet univers par cœur maintenant. Mais il est vrai que lorsqu’on me parlait de musique celtique, je pensais Alan Stivel, Nolwenn Leroy et La tribu de Dana du groupe Manau. Puis, je suis entré dans la tradition celtique et ses instruments. Ces derniers sont très particuliers, on y retrouve notamment la bombarde, la cornemuse, le tambourin, la trompette et la gaïta. Ils nous permettent de redécouvrir des tubes. Lors du final cette année, tous les groupes reprendront la bande originale du film Christophe Colomb. Un morceau joué par 500 personnes comme ça dans un stade devant plus de 15.000 spectateurs, ça vous donne des frissons incroyables.

En juin dernier, vous avez présenté de Musiques en fête sur France 3. Comment avez-vous vécu le fait de succéder à Claire Chazal ?

Cela faisait deux ans que j’avais très envie d’incarner Musiques en fête parce que je le trouve comme le plus beau prime de France 3 de l’année. En terme d’animation, je me doutais que c’était quelque chose de génial à vivre. Présenter une émission en direct devant 10.000 spectateurs et en gérant les aléas du direct, c’est un beau cadeau que France 3 m’a fait cette année. J’ai énormément bossé, car je ne suis pas un spécialiste de l’opéra et de la musique classique. J’ai beaucoup discuté avec les artistes présents sur scène et je crois qu’on a réussi à donner une touche plus divertissante à Musiques en fête sans pour autant de sortir du cadre spectacle vivant. Je suis très fier d’avoir fait équipe avec Alain Duault, qui était là pour guider le public sur le domaine classique.

Cyril Féraud pourrait-il être considéré comme le nouveau visage des grands événements de France 3 ?

Cela est très flatteur puisque j’ai la chance de faire le festival du cirque de Monte-Carlo. Depuis quelques années, on a réussi à lui donner une dimension différente en expliquant ce qui fait sa difficulté. On a réalisé des interviews d’artistes en coulisse et fait entrer les téléspectateurs derrière la scène. Comme j’aime le dire, il faut donner du biscuit au public en leur apprenant des choses. On l’a aussi fait sur Musiques en fête et le Festival Interceltique de Lorient. Si on me propose de nouveaux primes de spectacle vivant, je suis super partant parce qu’on me laisse apporter mon style.

Cette saison, Slam a enchaîné les succès d’audience en se classant régulièrement devant TF1. Comment l’expliquez-vous ?

Je pense qu’il y a une ambiance souriante et espiègle sur le plateau de Slam. Je crois qu’on a su donner à l’émission une couleur plus divertissante en plus d’être un jeu intelligent. Le concept est une bombe atomique parce que lorsque vous tombez sur une grille de mots fléchés à moitié remplie, je pense que n’importe qui a envie de jouer. J’espère que ma façon d’animer l’émission, de mettre à l’aise les candidats, de les taquiner parfois et tout ce qu’on a réussi à créer avec le public comme lien depuis huit ans continueront de faire perdurer avec les téléspectateurs.

« Slam est la seule émission à un moment de la journée qui hisse France 3 devant TF1. J’en suis fier, mais ce n’est pas une finalité en soi, il faut sans cesse se renouveler »

Slam, c’est un peu votre deuxième famille…

Oui, c’est comme une vraie famille, je parle tous les jours de ma grand-mère Simone et on m’écrit pour me demander des nouvelles. Les candidats viennent maintenant sur le plateau avec des cadeaux pour elle (rires). Je n’hésite pas à raconter le jour où je suis enrhumé, super excité et même à danser avec les candidats. On a inventé plein de gimmicks comme le bisou magique, allé m’asseoir sur les genoux des gens du public et la vache Marguerite. Aujourd’hui, on ne vient pas que jouer quand on regarde l’émission. Au bout de la huitième saison, l’audience ne fait que de grimper et de nouvelles personnes se disent chaque année que c’est un jeu pour eux, car Slam n’est pas un jeu intello !

On imagine votre fierté de permettre à France 3 d’être leader TF1…

Slam est la seule émission à un moment de la journée qui hisse France 3 devant TF1. J’en suis fier, mais ce n’est pas une finalité en soi, il faut sans cesse se renouveler, car il n’y a rien de plus simple dans un jeu que de s’endormir sur ses lauriers. L’émission n’a jamais aussi bien fonctionné cette saison et pourtant on change le décor et l’habillage à la rentrée parce qu’il faut toujours proposer de la nouveauté aux téléspectateurs. Mon objectif est qu’ils ont tous à la fin de l’émission l’envie de venir rejouer le lendemain.

Vous êtes qualifié de gendre idéal et de chouchou auprès des personnes âgées. Comment le vivez-vous ?

Quand on fait ce métier, l’important est de trouver son public. Au début, tout le monde me chambrait sur le chouchou des mamies, sauf que quelle que soit l’heure de la journée, le public présent en masse ce sont les plus de 50 ans et plus de 60 ans. Ce n’est pas un sous public, car ceux qui les considèrent comme cela n’ont rien compris à la télévision. Il faut savoir que c’est un public qui est très difficile à séduire et à fidéliser parce qu’ils sont beaucoup plus exigeants que les 15/24 ans. Le succès de Slam s’explique aussi par le fait que l’on a fait venir des ménagères de moins de 50 ans des chaînes privées, d’enfants et de collégiens, qui sont contents d’apprendre dans une émission présentée par quelqu’un qui pourrait être leur grand frère.

Slam fêtera ses dix ans en 2019. N’exprimez-vous une quelconque lassitude ?

Aujourd’hui, il n’y a pas de lassitude, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas demain. Je n’ai pas de lassitude parce que je m’amuse toujours et, car j’arrive encore à me renouveler au bout de huit ans. Dans un jeu quotidien, où s’est compliqué, c’est qu’on tourne six émissions par jour pendant sept à huit jours par mois. Il faut garder toute la journée l’énergie, le sourire, avoir la bonne vanne et la bonne répartie au bon moment. Tous les animateurs, comme Christophe Dechavanne et Jean-Pierre Foucault, s’accordent à dire que ça fait partie d’un genre difficile à animer à la télé.

« On a cette envie avec France 3 de faire un jeu d’aventure. On souhaite qu’il colle à l’image de la chaîne à travers le patrimoine et le dépassement sportif »

Dana Hastier, patronne de France 3, a récemment évoqué un projet de jeu d’aventures dans la veine de Des racines et des ailes. Avez-vous été sollicité ?

Après avoir débuté à Fort Boyard, qui m’a donné envie de faire de la télé, j’ai un rêve de présenter un jeu d’aventures depuis dix ans. Effectivement, on a cette envie commune avec France 3 de faire un jeu d’aventure, donc on réfléchit, à différents concepts. On souhaite qu’ils collent à l’image de la chaîne à travers le patrimoine et le dépassement sportif.

En 2016, Personne n’y avait pensé a été arrêté malgré de bonnes audiences. Comment l’avez-vous vécu ?

J’ai été déçu parce que je m’étais énormément investi dans la production de ce jeu. Les chiffres étaient très bons lorsque le jeu s’est arrêté, mais Dana Hastier avait envie de tester de nouveaux formats de jeux avec des femmes le week-end. Lorsque vous êtes animateur, à ce moment soit vous boudez, car on vous a arrêté votre jeu, soit on voit plus loin et on le comprend. Elle a bien fait puisque Trouvez l’intrus et 8 chances de tout gagner ont permis de révéler Églantine Eméyé et Carine Teyssandier dans ce rôle là. Personne n’y avait pensé est toujours dans les tiroirs et j’espère qu’il reviendra un jour sur l’antenne de France 3.

Comment s’est passée votre récente participation à Fort Boyard ?

C’est toujours un plaisir de retrouver le Fort, à 17 ans j’étais stagiaire dans cette émission et elle m’a ouvert plein de portes. La possibilité d’y retourner et de retrouver l’équipe, qui est toujours la même, est un moment émouvant. En même temps, cela est flippant, car ils savent de quoi exactement j’ai peur donc j’ai le droit aux nouvelles épreuves à base de bestioles. Lorsque je me suis retrouvé cette année dans une baignoire avec soixante rats, ça allait beaucoup moins bien. Mais quand c’était avec soixante serpents d’eau, j’ai eu une sacrée peur.

Pourrait-on imaginer Cyril Féraud comme un personnage de l’équipe de Blanche ?

On me l’a déjà proposé. J’y ai beaucoup réfléchi avec la production et la chaîne, mais on a trouvé que ça ferait bizarre de voir un animateur de France 3 devenir un personnage de Fort Boyard, émission de France 2. Je préfère aller là-bas pour en baver en tant que candidat (rires).

Vous participez régulièrement à Vendredi tout est permis et Le Grand blind test. Aimeriez-vous évoluer sur une grande chaîne comme TF1 ?

Je n’y pense pas du tout, car je suis tellement bien sur France 3 aujourd’hui. J’ai une quotidienne et une hebdo qui marchent bien, plus quatre ou cinq primes dans l’année dont certains en direct. J’ai la chance de faire partie des gens sur lesquels la chaîne mise donc je ne vois pas l’intérêt d’aller ailleurs où je serais noyé au milieu d’autres animateurs très talentueux qui ont déjà beaucoup de place.

« Cyril Hanouna a réussi à refaire ce qui ne s’était pas fait depuis des années, faire de son émission une récréation géante ! »

Vous n’avez jamais caché votre envie de participer à Danse avec les stars. Avez-vous été approché pour la saison 8 ?

J’ai été approché et oui j’adorerais le faire. Je ne peux pas, car je suis lié par une exclusivité à France 3 et à cause d’un emploi du temps chargé entre les tournages de Slam, du Grand Slam, des primes et la tournée Age tendre et tête de bois. Danse avec les stars est vraiment un travail à plein temps.

Le public a aussi pu vous voir en tant qu’invité dans Touche pas à mon poste. Lors de la diffusion de Slam, Cyril Hanouna ne tarit pas d’éloges à votre sujet…

Je suis flatté, car Cyril Hanouna dit ce qu’il pense même quand il n’aime pas quelqu’un. Je le remercie, car c’est une personne que j’aime beaucoup à travers son talent dingue. Il a fait bouger plein de codes de la télé et je trouve qu’il a réussi à refaire ce qui ne s’était pas fait depuis des années, faire de son émission une récréation géante ! Il n’a pas crée puisque Christophe Dechavanne l’a fait avec Coucou c’est nous !, où tout pouvait arrivé en direct, mais chapeau !

Aimeriez-vous animer un talk-show ?

Même si la question ne se pose pas vu qu’il n’y a pas de place sur France 3, j’aime bien l’esprit de bande. J’aime bien créer une ambiance souriante donc peut-être qu’un jour je serais aux commandes d’une émission comme ça.

Avez-vous envie de plus vous tourner vers le prime time cette saison ?

On discute de différents projets avec France 3, dont le jeu d’aventure. L’idée serait de le faire revenir plusieurs fois dans l’année, mais il nous faut déjà trouver le bon concept parce qu’il y a eu La carte aux trésors et d’autres jeux d’aventure qui ont beaucoup moins marché. J’ai cette chance sur la chaîne de très bien m’entendre avec Dana Hastier et Emmanuel Garcia, directeur des jeux. On se parle énormément et il m’arrive d’évoquer des projets où je me permets de leur dire ce que je pense vraiment. C’est un luxe d’avoir des patrons qui vous demandent votre envie !