Toutelatele

Daniela Lumbroso

Joseph Agostini
Publié le 10/03/2003 à 00:24 Mis à jour le 14/03/2010 à 16:16

Fille du soleil, Daniela Lumbroso rayonnait, en cette belle matinée d’hiver. Son retour sur France 2, en septembre 2001, a été triomphal. Son magazine Y’a un début à tout a doublé l’audience du dimanche soir, et un nouveau numéro de La chanson N°1 se prépare pour le 15 mars prochain. Daniela, belle comme au premier jour, m’a reçu avec un sourire unique dans l’histoire de l’esthétique télévisuelle ! Entretien.

Joseph Agostini : La chanson N°1 rend hommage à Michel Berger, le 15 mars, lors d’une émission exceptionnelle. Quel en sera le principe ?

Daniela Lumbroso : A la différence de celui de Georges Brassens, par exemple, le répertoire de Michel Berger se prète particulièrement à des interprétations nouvelles. France Gall, Françoise Hardy, Véronique Sanson, et plus récemment Lââm, ont créé de très belles reprises. Le 15 mars, treize titres de Michel Berger seront en compétition, et les téléspectateurs devront choisir leurs favoris. Créée en avril dernier, La chanson N°1 est une véritable émission de variétés en direct et en public. Après des émissions thématiques et chronologiques, nous aimerions désormais consacrer des soirées à des auteurs-compositeurs, en laissant carte blanche à des interprètes de styles et d’horizons différents.

Quelle est la chanson de Michel Berger qui vous touche le plus ?

J’aime vraiment tout son répertoire, mais j’adore par dessus tout La minute de silence, une chanson que je trouve magique. J’aurais voulu la chanter pendant l’émission, mais toute l’équipe m’a justement demandée de garder le silence ! (rires)

« Coco Boer » s’est-elle tue à jamais (Daniela Lumbroso a enregistré un disque sous ce nom dans les années 80) ?

Avec mes trois filles, nous allons prendre des cours de chant à domicile ! A part ça, j’ai définitivement renoncé à la chanson. Je suis trop admirative des chanteuses à voix.

Qui écoutez-vous en ce moment ?

Je suis très chanson française, sensible aux voix de Françoise Hardy, de Carla Bruni, de Natasha Saint-Pier... En général, j’écoute un titre en boucle pendant trois mois ! Laurent Voulzy et Vincent Delerm étaient les derniers sur la liste. Je les écoutais en permanence.

Ness est la nouvelle animatrice de variétés qui monte sur France 2. Il serait trop facile de vous monter l’une contre l’autre sous prétexte que vous êtes deux femmes, mais la chaîne vous écoute-t-elle comme l’an passé ?

Nous avons multiplié par deux l’audience du dimanche soir, malgré la concurrence très rude du film de TF1. La chanson N°1 continue et la Spéciale Raymond Devos, à la fin de l’année dernière, a réalisé 24% de part de marché, le samedi, en première partie de soirée. Quant à Ness, elle travaille avec d’autres producteurs, dans la même maison que moi. Je ne vois pas pourquoi je serais en rivalité avec elle !


Y’a un début à tout a subi de très nombreux changements de formule depuis le mois de septembre. Avez-vous enfin trouvé vos marques ?

L’émission est davantage basée sur l’actualité et les faits de société que l’année dernière, lorsque je l’animais avec Nathalie Corré, le mardi soir. Florian Gazan, Philippe Vecchi et d’autres chroniqueurs m’entourent désormais, avec des regards plus informatifs, plus grinçants. Modifier le contenu d’un magazine, ce n’est pas simple ! Il nous a fallu du temps pour trouver notre rythme de croisière.

Vous avez été la rédactrice en chef du service culture de LCI. Cela ne vous arrive-t-il jamais de regretter ce temps révolu ?

J’ai passé sept années formidables sur LCI. J’aimerais animer des émissions davantage tournées vers les arts, dans des créneaux plus confidentiels, ou bien encore de grosses émissions hommages autour d’invités prestigieux, comme je l’ai déjà fait avec Raymond Devos. Cela dit, Y’a un début à tout est un magazine qui allie divertissement et qualité. Je n’éprouve aucune lassitude à l’animer.

Dans votre livre, Et Marcello n’est pas venu (Grasset, 1998), vous aviez comparé vos interviews à des fresques, pour lesquelles vous ne faisiez que tenir les chevalets. L’aboutissement de ces années d’entretiens télévisés ne réside-t-il pas dans l’écriture ?

Je n’en éprouve pas le besoin pour le moment. Mais un jour viendra peut être où je ferai en livre de mes rencontres dans Y’a un début à tout. Par cette émission, je me suis rendue compte que tout se jouait dans l’enfance et l’adolescence ! Les confidences de mes invités m’ont toutes montré que les destins se dessinaient à cette période charnière de la vie. Pourquoi pas un livre jalonné de débuts de toutes sortes ?

Daniela Lumbroso, vous avez fait vôtre le précepte nietzschéen « On devient ce qu’on est ». Choisissez parmi ces trois destins : Devenir Michel Drucker, devenir l’actrice fétiche de Woody Allen ou devenir une contemplative dans un monastère, ou sur Arte par exemple

Sans hésiter, devenir Michel Drucker, avec ma chienne Zaza à mes pieds ! (rires) Sérieusement, une carrière pareille ne se refuse pas. Toutefois, j’aimerais un jour revenir à la culture, un domaine qui me passionne toujours autant.