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Églantine Émeyé (Trouvez l’intrus) : « Pour l’instant, le jeu est en hebdo ; s’il devenait quotidien, ce serait bien ! »

Léopold Audebert
Publié le 31/12/2016 à 16:27

Notamment connue des téléspectateurs de France 3 pour sa participation régulière dans Midi en France, Églantine Émeyé a fait, depuis le 29 octobre dernier, ses premiers pas à la tête d’un jeu, Trouvez l’intrus. L’animatrice, également comédienne et écrivaine, est revenue sur son nouveau programme hebdomadaire produit par Nagui, avant d’évoquer ses projets personnels.

Léopold Audebert : Aux commandes de votre premier jeu depuis le 29 octobre dernier, dans quel contexte la proposition de présentation de Trouvez l’intrus est-elle arrivée jusqu’à vous ?

Églantine Émeyé : Nagui avait ce jeu en tête depuis un moment. Ne pouvant pas tout faire lui-même, il cherchait quelqu’un pour l’incarner. Il a alors pensé moi, et m’a contacté, en me demandant si j’avais envie de faire ce genre de chose. Sur le coup, ce n’était pas une idée à laquelle j’avais pensé. Mais je me suis dit « Pourquoi pas » ! J’aimais bien le jeu, le concept tel qu’il me le présentait : de la culture générale, à la fois habituelle et un peu différent dans la forme. Je trouvais amusant de m’essayer à ce nouveau genre.

À l’occasion de la rentrée des programmes, Dana Hastier, directrice exécutive de France 3, annonçait sa volonté de « féminiser la chaîne », notamment dans son offre de jeux. Est-ce important pour vous de contribuer à cela ?

Je n’ai aucune volonté féministe précise. Femme ou homme, la personne qui incarne le concept est celle qui est le mieux dans ce domaine. Ce n’est pas une question que je me pose. Je ne me dis pas « Je vais faire ce programme parce qu’on a besoin d’une fille dans un jeu ». La chaîne ne m’a pas dit « On te prend parce qu’on a besoin d’une femme ». Un producteur est venu me chercher avec un jeu en me demandant si le projet m’intéressait. On a ensuite testé pour voir si cela fonctionnait. Personnellement, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de femmes à l’antenne, mais il est vrai qu’il y en a peu dans les jeux. Si la chaîne a cette volonté, pourquoi pas, c’est une bonne chose.

Depuis son arrivée sur la grille de France 3, Trouvez l’intrus enregistre régulièrement des audiences dans la lignée de Personne n’y avait pensé (Cyril Féraud). Selon vous, quels éléments contribuent à l’engouement des téléspectateurs pour votre jeu ?

Je pense qu’il s’agit du mélange de plusieurs ingrédients. D’abord, le contenu. Les questions sont d’un bon niveau de culture générale, et dans lesquelles on donne plus d’informations après les avoir posées. Le téléspectateur peut donc jouer et apprendre quelque chose, ce qui correspond bien au public de France 3. Peut-être que la mécanique crée aussi un peu de suspens et amène à avoir envie de suivre le programme jusqu’au bout. Tout comme le fait de retrouver les gagnants de semaine en semaine.

« Je ne me dis pas ‘Je vais faire ce programme parce qu’on a besoin d’une fille dans un jeu’ »

Votre style d’animation contribue-t-il également à ce succès ?

Que ce soit Carinne Teyssandier (8 chances de tout gagner, ndlr) ou moi, je crois que nous n’en faisons pas des tonnes, que nous sommes nous-mêmes. Cela doit plaire et fidéliser. L’idée est de prendre les gens par la main, sans les forcer à entrer dans un registre particulier. Je pense que nous sommes toutes les deux plutôt conviviales, chaleureuses, et vraiment nous-mêmes.

La mécanique de Trouvez l’intrus, clairement mise en lumière par son titre, est très simple. N’avez-vous pas eu peur que cela déroute les téléspectateurs avant de vous lancer dans l’aventure ?

Non car j’ai tendance à croire que plus l’idée est simple, plus il est facile d’adhérer. En tant que spectatrice, lorsque les règles sont trop compliquées, je m’y perds un peu, ce n’est pas évident. Toutefois, le côté plus répétitif m’a fait peur, et me fait toujours peur. C’est la première fois que j’anime ce type de programme, et il est vrai qu’un jeu est très répétitif. En terme d’animation, cela demande beaucoup d’énergie. L’idée est donc de se renouveler tout en se répétant en permanence.

Concernant la scénographie de l’émission, pourquoi ne pas gravir physiquement les différents étages de la pyramide lors de la finale ?

Nous avions commencé en gravissant les étages. Il s’agissait du principe de départ. Mais, finalement, cela s’avérait trop lourd et trop long du point de vue de la mise en scène. La mécanique était trop lente. On avait l’impression que le téléspectateur attendait trop et que le jeu perdait du rythme. L’ascension a donc été arrêtée ; désormais, on ne bouge plus, les portes s’ouvrent seules et chaque étage se soulève pour accéder à l’autre.

« En terme d’animation, un jeu demande beaucoup d’énergie. L’idée est donc de se renouveler tout en se répétant en permanence »

À la vue des audiences satisfaisantes, un passage de Trouvez l’intrus d’une fréquence hebdomadaire à une programmation quotidienne a-t-il déjà été évoqué ?

Je n’ai eu aucun écho par rapport à cela. Mais, bien sûr, il existe une envie que nous avons tous, les producteurs et moi-même, de se dire : pour l’instant, le jeu est en hebdo ; s’il devenait quotidien, ce serait bien ! Honnêtement, je trouve qu’un jeu hebdomadaire n’est pas évident pour le public. Le gagnant doit aussi attendre une semaine avant de rejouer et de savoir s’il va gagner la cagnotte ou pas. Je trouve l’attente un peu longue, que cela mérite plus une quotidienne. L’idée se justifie assez bien pour tous les jeux, dans les mécaniques actuelles. Mais le programme fonctionne bien aujourd’hui, donc on en est déjà très contents !

Après avoir fait vos premiers pas à la présentation d’un jeu, vous imaginez-vous à la tête d’autres programmes de ce genre dans le futur ?

Honnêtement, il est encore un peu tôt. On enregistre plusieurs numéros durant une seule journée : ce n’est donc pas quelque chose que j’ai l’impression d’avoir beaucoup fait. Je ne me pose pas encore la question. Je démarre dans une aventure toute neuve.

Avez-vous aujourd’hui de nouveaux projets en discussion avec France 3 ?

Pour l’instant, rien n’est prévu dans ce sens. Je suis déjà sur la quotidienne de Midi en France. On verra au fur et à mesure !

« J’aimerais beaucoup écrire de nouveau, je vais m’y remettre ; donnez-moi deux ou trois ans ! »

Vous êtes également comédienne. Le 25 décembre dernier, seuls les visages de France 2 figuraient au casting de Un chapeau de paille d’Italie. Il y a quelques années, vous aviez contribué à plusieurs reprises à l’aventure théâtrale annuelle des animateurs de France Télévisions. Auriez-vous souhaité participer de nouveau à cette expérience ?

Je le regrette vraiment, car j’ai vécu à chaque fois une très belle expérience. C’était également très chouette pour les animateurs : on travaille sur le même groupe ou les mêmes chaînes, mais on se croise finalement assez peu. J’en ai gardé des liens très forts avec des animateurs que je n’aurais jamais eus sinon. Dites-leur que c’est vache de nous avoir laissés de côté ! (rires)

Côté écriture, le public se souvient notamment de votre livre Le voleur de brosses à dents. Quand peut-on désormais espérer découvrir un nouvel ouvrage ?

J’ai beaucoup aimé écrire, et j’écris toujours des tas de choses. Cela reste important pour moi. Un jour, je m’y remettrai. Pour l’instant, je cours un peu partout et je n’arrive pas à trouver le temps d’écrire… Mais ce n’est pas la volonté qui me manque ! J’aimerais beaucoup, je vais m’y remettre ; donnez-moi deux ou trois ans ! (rires)