Toutelatele

Elisabeth Buffet, la Samantha Jones française

Emilie Lopez
Publié le 22/04/2009 à 13:25 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Le temps de trois émissions, dont la première aura lieu ce mercredi 22 avril, Paris Première accueille sur sa grille Elisabeth Buffet, l’une des comiques montantes du moment. Pour L’anthologie de l’humour, la grande copine de Florence Foresti s’improvise animatrice, et lancera ainsi les magnétos de ses « confrères ». A cette occasion, Toutelatele.com a eu le bonheur de rencontrer l’humoriste, aussi « trash et truculente » à la scène qu’à la ville. Sans langue de bois, et avec énormément d’humour, elle revient sur son parcours, et sur cette nouvelle expérience télévisée.

Emilie Lopez : Ce 22 avril, vous présenterez, sur Paris Première, une série de trois émissions intitulée La grande anthologie de l’humour. Comment vous êtes-vous retrouvée dans cette aventure ?

Elisabeth Buffet : La boite de production me connaissait parce qu’on avait déjà eu quelques projets ensemble. Paris Première cherchait quelqu’un d’« atypique », et la prod’ s’est tournée vers moi. J’ai accepté car je ne connaissais pas ce genre d’exercice, c’était la première fois que j’animais une émission.

L’expérience a-t-elle été concluante ?

Je me suis régalée ! C’est complètement différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Je savais que je ne devais pas faire l’« animatrice » un peu mignonne, je ne suis pas du tout dans ce registre là. Du coup, j’ai pu amener mon personnage un peu rigolo et truculent.

Aviez-vous déjà eu l’idée de faire de la télévision ?

C’est vraiment un hasard. Je suis comédienne à la base, donc je préfère être sur scène, voire, pourquoi pas, au cinéma ou à la télévision. Mais l’animation d’émission n’était pas un but dans ma vie. Donc c’est rigolo que ça se soit fait. Et c’est même mieux, car du coup on y va complètement dégagé, en toute tranquillité et sérénité, et les choses se passent forcément bien.

Avez-vous participé au choix des sketchs ?

Pas du tout ! Je n’ai pas eu de responsabilité sur le contenu de l’émission. C’est génial de faire un job sans responsabilité ! (rires)

Vous êtes vous dit, pour certains, qu’ils n’avaient pas leur place ?

(Elle éclate de rires) Je ne répondrai pas à cette question, parce qu’effectivement ça a été le cas ! Pour quelques uns, je me suis dit « Je n’ai pas envie de présenter cette personne-là ! » mais je n’ai pas eu le choix ! (rires) Et, bien évidemment, je tairais les noms !

De nombreux best-of de sketchs ont déjà été proposés à la télévision. En quoi La grande anthologie de l’humour se démarque-t-elle ?

Je suis bien d’accord, les magnétos d’humour sont fréquents. C’est sans doute pour cela qu’ils cherchaient une animatrice un peu différente. Ils ont, de plus, voulu faire quelque chose d’assez exhaustif, parce qu’il y a beaucoup d’extraits et d’univers humoristiques différents. A part ça, je ne pense pas qu’il y ait une originalité particulière ! (rires)

Vous avez une façon toute personnelle de « vendre » votre programme !

Je l’avoue, j’étais bien embêtée pour répondre ! Car, effectivement, la première chose que je me suis dite en allant présenter l’émission, c’est « Oh ! Encore une émission de magnéto d’humour ! » (rires) Mais bon, l’exercice était intéressant pour moi, c’est pourquoi j’ai accepté !

Jean-Luc Lemoine avouait, dans une interview accordée à Toutelatele.com, qu’il aurait aimé essayer de marquer plus son rôle d’humoriste que de chroniqueur, lorsqu’il faisait de la télévision. Les comiques s’invitant régulièrement sur le petit écran ne risque-t-il pas de perdre leur image d’humoriste ?

Ça dépend des personnalités. Mais il faut effectivement être vigilant, ne pas se tromper dans ses choix lorsque l’on est humoriste et que l’on fait quelque chose à la télévision.

N’avez-vous pas, vous-même, cette appréhension ?

Pour ma part, je ne pourrais jamais avoir de chroniques ou faire animatrice, parce que j’ai un ton qui n’est pas « télé », ce que j’aime écrire et jouer passe difficilement pour le petit écran. Jean-Luc est plus « grand public » : malgré son cynisme et son petit côté trash, il passe bien auprès de la ménagère ! L’anthologie de l’humour est très ponctuelle, donc je n’ai aucun risque de ce côté-là. Si j’avais quelque chose de plus récurrent, je serais effectivement prudente.

Faire une mini-série, comme l’a fait Julie Ferrier avec Mademoiselle sur France 2 ne vous intéresserait donc pas ?

Cela correspondait bien à son spectacle, puisqu’elle reprenait ses personnages. C’est justement ce qu’il faut faire : ne pas s’éloigner de son univers de son spectacle. Sinon ça ne sert pas à grand-chose : les gens viendront te voir sur scène et seront déçus, car ce n’était pas ce à quoi ils s’attendaient.


On vous a vue sur M6 aux côtés de Florence Foresti puis sur Paris Première pour Paris fait sa comédie. Le groupe M6 vous porte chance !

C’est vrai que récemment j’ai eu un peu plus de visibilité, et c’est devenu indispensable pour exister. Je joue dans un petit théâtre (Le Théâtre de Dix Heures, ndlr), et on a vu la différence avant et après le gala de Foresti, par exemple. Au niveau du remplissage, ça a été le jour et la nuit ! La télévision permet de gagner beaucoup de temps à ce niveau-là, cela a un impact incroyable !

On peut donc imaginer que Paris Première, habituée des captations en direct, pourrait proposer d’ici peu votre spectacle...

C’est vrai qu’il n’y a qu’un pas. Mais ce serait dommage pour l’instant, car je le joue encore, donc si tout le monde l’a vu avant, ce n’est peut-être pas très intéressant ! (rires). Mais ce n’est pas impossible. Je joue toute l’année sur Paris, donc je suis à disposition des caméras.

Inversement, beaucoup d’animateurs s’improvisent comiques, tels qu’Arthur ou Virginie Efira...

Ouh là, je ne me laisserai pas entrainer sur cette pente glissante !

De nombreux comiques de la « nouvelle vague » ont commencé au Festival Juste pour rire, tel que Florence Foresti ou vous. Est-ce, selon vous, une étape obligatoire ?

Obligatoire, non, car il n’y a pas vraiment de « cursus » imposé dans ce métier, il y a tellement de façon d’y arriver. Mais c’est quand même un évènement incontournable, et qui donne une vraie visibilité aux artistes. C’est également une chance formidable de croiser plein de monde, ayant des notoriétés différentes.

Vous êtes, suite à ce Festival, devenue amie avec Florence Foresti...

On s’y était croisées, c’est vrai. On est toutes les deux à Nantes. On s’est revues, on a bu des coups ensemble, et on s’est encore bien marrées ! (rires)

On vous a présentée comme une « Bigard au féminin ». Etes-vous flattée par cette comparaison ?

Je la trouve normale, car dans ce domaine qui tourne autour du cul, je suis la seule à faire ça. C’est donc tentant et facile de nous comparer. Malgré tout, il y a une différence : étant une femme, je n’ai pas un discours macho, comme Jean-Marie. Cela apporte fatalement un éclairage différent, même si mon sujet est quand même très sexuel !

De son côté, le site du Théâtre de Dix Heures vous décrit comme une « Bridget Jones rabelaisienne »...

C’est une jolie formule trouvée par ma production. Je suis d’accord avec Rabelais, car il y a une certaine truculence, et le côté « bon vivre », le « bien boire » et « bien manger ». Je suis un peu moins d’accord avec Bridget Jones...

Avez-vous une suggestion ?

Si doit faire des comparaisons, je dirais plus Sex & the city que Bridget Jones. Et, pour être même plus précise, Samantha Jones, celle qui va beaucoup au charbon, qui adore séduire et parler cul ! Et ce, même si j’essaye de décaler avec un petit côté « chic ».

Vous faites donc partie des très nombreuses fans de cette série...

J’adore surtout Samantha ! Avec des robes invraisemblables aux décolletés hallucinants, elle parle de trucs très crus ! Je me rappelle d’un épisode où elles déjeunent dans un restaurant super chic, avec un décor super chouette, et Samantha parle du goût du sperme de son mec, et du fait qu’elle n’arrive pas à lui faire de fellation ! (rires)

Sex & the city mise à part, où trouvez-vous votre inspiration pour vos sketchs ?

C’est à 90% autobiographique. Je m’inspire de ma vie surtout, ce qui me permet de prendre du recul : quand il m’arrive un truc, je me dis « au moins ça fera un bon sketch, je n’ai pas tout perdu ! » (rires)