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Empire : Lee Daniels signe le Dallas du hip hop

Tony Cotte
Publié le 12/08/2014 à 13:01 Mis à jour le 24/11/2015 à 23:48

Cinéaste militant, même s’il réfute cette appellation, Lee Daniels reste connu en France pour avoir ému Barack Obama, et 2 millions de spectateurs, avec son Majordome. Après Precious et Paperboy, le réalisateur a surpris en s’engageant à la télévision, non pas sur HBO ou Showtime, où il aurait pu être attendu, mais sur FOX pour un prime-time soap dont il réalise le premier épisode.

Celui qui a la réputation de ne pas s’attarder sur le récit s’adapte au strict cahier des charges d’une production télévisuelle sur un network et signe ainsi ce Dallas où le pétrole est remplacé par le hip hop. L’occasion de s’intéresser à la mutation de l’industrie du disque, mais également aux problématiques liées à la communauté afro-américaine. Si Lee Daniels a affirmé à plusieurs reprises que le mouvement gay était le nouveau mouvement pour les droits civiques en Amérique, il aborde ici inévitablement l’acceptation de l’homosexualité dans un milieu hostile.

Malgré des similitudes évidentes entre les deux fictions, qualifier Empire de « Nashville noir » serait réducteur pour cette première. Certes, sur la forme et le principe des chansons supervisées par un professionnel reconnu, ici Timbaland, les deux programmes se rejoignent. A l’instar de la fiction avec Hayden Panettiere, les comparaisons avec des personnalités et les protagonistes seront faites. Si Juliette Barnes a été un temps considérée (à tort) comme une version fictive de Taylor Swift, Lucious Lyon, personnage central joué par Terrence Howard, fait évidemment penser à Dr Dre en tant que « king of hip hop » et entrepreneur hors pair.

A la tête d’Empire Entertainment, le héros apprend qu’il est atteint d’une maladie qui condamne son règne. Lequel de ses trois fils prendra la relève et surtout comment assurer cet héritage sans heurter des liens familiaux déjà fragilisés ? Un dilemme auquel s’ajoute l’arrivée impromptue de son ex femme après sept ans derrière les barreaux. Celle-ci, incarnée par la surprenante Taraji P. Henson (Persons of interest), est bien déterminée à avoir sa part du gâteau après sa participation aux fondements de la société.

« J’ai commencé à vendre de la drogue quand je n’avais que 9 ans à Philadelphie. Je l’ai fait pour me nourrir... Quand on m’a tiré dessus, c’est la musique que j’entendais dans ma tête qui m’a tenu en vie ; ce sont les mélodies qui m’ont réchauffé quand je dormais dans la rue. La musique a sauvé ma vie », déclare dès les premières minutes du pilote Lucious Lyon, à l’occasion d’une conférence de presse. La passion et la filiation se dessinent comme les thèmes principaux de la première saison, donnant la part belle à tous les membres de la famille, quitte à délaisser ses seconds rôles, dont Gabourey Sidibe, réduite à de la quasi-figuration pour cette introduction.

 Diffusion US : En 2015 sur FOX