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Katia Blétry
Publié le 12/06/2007 à 00:03 Mis à jour le 11/04/2011 à 17:27

Pierre François Martin-Laval, alias PEF des Robins des Bois, fait la promotion du téléfilm Le temps des secrets, le temps des amours au Festival de la télévision qui se tient à Monaco jusqu’au 14 juin prochain. En interprétant Joseph, le père de Marcel Pagnol, il démontre une fois de plus qu’il possède plusieurs cordes à son arc. En plein coeur du Festival, Pierre François Martin-Laval ouvre les portes de son jardin secret à Toutelatele.com.

Katia Blétry : Vous interprétez le rôle de Joseph Pagnol dans le téléfilm Le temps des secrets, le temps des amours. En quoi l’univers de Marcel Pagnol vous a attiré ?

Pierre-François Martin Laval : Sa poésie, son mélange de drôlerie et d’émotions. Il peut passer d’un genre à l’autre aussi facilement que le faisait Chaplin. C’est aussi un très grand dialoguiste. Il y a souvent des phrases percutantes qui nouent la gorge ou d’autres qui font éclater de rire. Mais ce qui m’a attiré surtout, c’est de jouer son père, très intéressant à interpréter pour un comédien.

Katia Blétry : Comment définiriez-vous ce personnage ?

PEF : Il est instituteur. C’est quelqu’un de très sévère avec des idées arrêtées en politique. Il est républicain et anti-clérical. Il est très fier de son fils, Marcel, et souhaite à tout prix qu’il fasse le même métier que lui. Mais ce n’est pas très ambitieux de sa part, il aurait du rêver à ce que son fils s’élève encore plus haut dans la société. C’est d’ailleurs ce qu’il fera puisqu’il deviendra auteur et cinéaste.

Katia Blétry : Comment avez-vous appréhendé le tournage ?

PEF : J’avais peur de manquer de crédibilité dans l’interprétation de mon personnage. J’ai cru un moment que j’étais trop jeune pour ce rôle. Mais on a bien travaillé. Dans le film, je porte une belle moustache (rires).

Katia Blétry : Marcel Pagnol a t-il marqué votre enfance ?

PEF : Oui. Mon père me contait tous les soirs ses romans.

Katia Blétry : Pensez-vous que Pagnol est inscrit dans la mémoire des français autant que dans la vôtre ?

PEF : On fait quelque fois de mauvais arrangements. Il y a eu l’époque extraordinaire avec Raimu, Fernandel et tous les acteurs de second rôle qui étaient formidables. Mais quand on monte un Pagnol avec Roger Hanin, je pense que c’est une mauvaise idée.

Katia Blétry : Vous avez l’air assez nostalgique de cette période ?

PEF : Je suis nostalgique mais je suis aussi un grand cinéphile. J’ai adoré, par exemple, le film Little Miss Sunshine. Je ne suis pas là pour dire du mal du cinéma d’aujourd’hui, au contraire. Mais c’est vrai que c’est une grande époque comme le cinéma italien qui a marqué mon enfance.


Katia Blétry : Quels ont été pour vous les moments de tournage les plus marquants ?

PEF : Chaque jour a été merveilleux. On était dans des décors dépourvus de câbles électriques, dans la garrigue. Je suis de Marseille donc j’ai adoré ça. Nous étions dans un film avec des costumes à la Visconti comme dans Mort à Venise. Et j’avais de surcroît de très belles scènes à jouer.

Katia Blétry : Vous êtes projeté au début des années 1900. Quelle impression cela fait de se plonger cent ans en arrière ?

PEF : Ca m’a vraiment passionné. J’ai pensé à mes grands-parents. J’avais en quelque sorte l’impression d’être avec eux...

Katia Blétry : Cette époque vous a t-elle séduite ?

PEF : C’est une époque impressionnante. Par exemple, ça prenait un temps fou de partir d’Aubagne pour aller à Marseille en charrette. Alors que maintenant on se plaint quand un TGV a 5 minutes de retard. A l’époque, tout fonctionnait au courrier. Le temps n’était pas le même. Il y avait une pudeur, une décence qui n’existe plus. Il y a beaucoup de choses qui me choquent de nos jours.

Katia Blétry : Par quoi êtes-vous choqué ?

PEF : Le monde de l’apparence qui prend le dessus sur les vraies valeurs. La vulgarité est omniprésente. Maintenant, les gens sont quasiment à poil dans la rue. On ne peut plus s’acheter un pantalon qui tienne la taille.

Katia Blétry : Après le succès d’Essaye-moi, votre premier long-métrage en tant que réalisateur, envisagez-vous de renouveler l’expérience ?

PEF : Oui, je vais tourner mon prochain film en 2008. J’ai déjà tout. La distribution, le casting...


Katia Blétry : Quels acteurs avez vous choisi pour vous accompagner dans cette aventure ?

PEF : A ce stade, je peux d’ores et déjà vous dire qu’il y aura Florence Foresti, Pierre Richard et moi-même.

Katia Blétry : Pensez-vous avoir cassé l’image que vous aviez dans les Robin des Bois ?

PEF : Je ne pense pas avoir casser mon image. J’ai pris mon chemin seul. J’ai l’impression que ça se passe bien pour moi et que l’accueil est bon. Sur mon site, je vois bien que les gens sont là pour voir mes films et qu’ils ont tourné la page. Au début, ils avaient encore une certaine nostalgie mais depuis que j’ai réalisé Essaye moi, je vois qu’ils ont accepté ce que je faisais.

Katia Blétry : Vous avez prêté votre voix dans le dessin animé Ratatouille dont la sortie au cinéma est prévue en août. Avez-vous appréciez l’expérience ?

PEF : Vraiment, c’était une expérience inédite. Ce n’est pas le même travail que celui que je fais en tant que comédien. Mais ce n’est pas évident compte tenu de la contrainte du rythme imposé. En tout cas, ça été très intéressant et amusant.

Katia Blétry : Pouvez-vous nous parler de votre projet dont la sortie est prévue en mars 2008 ?

PEF : C’est une triple comédie romantique qui s’intitule Modern Love. Je joue notamment aux côtés d’Alexandra Lamy. J’interprète le rôle d’un scénariste qui n’arrête pas de se prendre la tête dans son travail et dans ses sentiments. Il est éperdument amoureux d’une personne qui ne l’aime pas et inversement, il est aimé par quelqu’un qu’il n’aime pas.

Katia Blétry : D’autres projets en perspective ?

PEF : Je pars tout le mois de janvier en Afrique. On amène avec Buena Vista le cinéma à des orphelins qui n’ont jamais vu de films de leur vie !