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Fais pas ci, fais pas ça > Yaniss Lespert parle de la série et du futur film

Claire Varin
Publié le 07/12/2011 à 14:29 Mis à jour le 11/08/2013 à 18:00

Interprète de Christophe Lepic dans la populaire comédie Fais pas ci, fais pas ça - dont la diffusion de la saison 4 s’achève le 6 décembre 2011 -, Yaniss Lespert évoque la série, son adaptation cinéma, le groupe Carbon Kevlar, ses projets et ses envies...

Claire Varin : La saison 4 de Fais pas ci, fais pas ça marque un nouveau succès d’audience pour la série. Comment le vivez-vous ?

Yaniss Lespert  : On a retrouvé notre public et on se maintient, c’est plutôt pas mal. On est content. Je regarde les épisodes à la télévision en même temps que les téléspectateurs. Je découvre ainsi ce que font les autres comédiens, puisque les deux familles tournent séparément. C’est aussi super d’avoir tous ces guests. J’ai hâte de voir ce qu’il reste de la participation d’Isabelle Nanty dans les derniers épisodes. Sur le tournage, elle faisait des trucs improbables. Elle nous a beaucoup fait rire.

Êtes-vous satisfait de l’évolution de votre personnage, Christophe Lepic, sur cette saison 4 ?

Oui, tout à fait satisfait. Pour les enfants d’une manière générale, il y a eu une évolution. Avec Alex (Alexandra Gentil, ndlr), nous sommes les deux aînés des familles et nous avons vraiment pris de l’épaisseur. On nous fait plus confiance. On a pris plus d’importance dans la série. C’est vrai qu’au début, on tournait beaucoup autour des parents qui géraient les enfants. Maintenant, on intervient tous dans leur vie.

Était-ce une demande de votre part ?

Concernant la saison 4, j’ai eu Chloé Marçais (la scénariste, ndlr) au téléphone six mois avant le début du tournage et la validation de tous les scénarios. Elle m’a dit ce qu’elle comptait faire avec mon personnage et m’a demandé mon avis. Après je lui ai fait confiance, elle sait faire son métier.

Y a-t-il beaucoup de répétitions avec les comédiens ?

On fait des lectures pour découvrir la scène et dépoussiérer un peu tout ça. Lorsque nous arrivons au HMC - c’est-à-dire tout ce qui est habillage, maquillage et coiffure - nous répétons chacun de notre côté. On se balance les dialogues. Si Valérie (Bonneton, ndlr) n’est pas là, je fais Valérie pour Guillaume (de Tonquédec, ndlr). On se débrouille pour faire des italiennes (répétition du texte sans ton, en continu, ndlr), puis on les travaille un peu plus sérieusement pour pouvoir arriver sur le plateau, en les ayant faits déjà dix fois de notre côté.

On parle d’un projet de film pour Fais pas ci, fais pas ça. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

C’est assez concret. Le film et la saison 5 seront lancés en même temps. Dans le long-métrage, les deux familles partiront en vacances. Les Bouley, au soleil et nous, au ski. C’est pour cela que ça se précise, car il faut qu’on tourne assez rapidement pour qu’il y ait de la neige. L’idée, c’est donc de faire le film, genre en février, mars, avril, et d’enchaîner avec la saison 5, comme on fait d’habitude sur la période printemps-été. Ensuite de relancer la diffusion en novembre 2012 et le film en décembre.


Quel regard portez-vous sur ce long-métrage ?

C’est un peu l’aboutissement. Sur les saisons 1 et 2, on plaisantait souvent en disant « Alors quand est-ce qu’on fait le film ? ». On disait ça en déconnant, mais au finalement les producteurs y ont cru ! (rires) Je pense que c’est le rêve de toute série de passer au grand écran.

Vous parlez d’aboutissement, pensez-vous que le film marquera la fin de la série ?

Oui, après ça risque de s’essouffler un peu. Cinq saisons, ça commence à être pas mal. Et je pense que c’est un peu le désir de chaque comédien de faire aussi un peu autre chose, même si on reviendra toujours là-dessus avec énormément de plaisir. À chaque fois, je suis impatient de recommencer et de retrouver tout le monde, mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Avec le succès de Fais pas ci, fais pas ça, vous reconnait-on aujourd’hui dans la rue ?

Un petit peu. En tout cas, ça a toujours été gentil et les réflexions agréables donc ça va. C’est le bon côté des choses.

Avez-vous regardé Modern Family, libre adaptation américaine de la série ?

Une fois seulement, j’étais dans l’avion et je me suis endormi avant la fin de l’épisode. Les droits de Fais pas ci, fais pas ça ont été vendus, c’est évident qu’ils s’en sont inspirés. Mais j’avoue que je n’ai pas vraiment suivi. Il faudrait que je m’y intéresse plus, car on me demande souvent ce que je pense de la version américaine. Nous sommes la première série à avoir été acheté par les Américains. Pour une fois, on n’a pas pompé sur eux et nous sommes assez fiers de ça. Leur série doit être fantastique, mais je suis plus dans Breaking Bad en ce moment.

Faites-vous partie des fans de Breaking Bad  ?

J’adore l’acteur Bryan Cranston, qui jouait aussi le père de Malcolm. Il est dément et la série est cool. J’aime beaucoup l’histoire ce prof de chimie qui pète un plomb et qui devient un dealer. Je trouve ça vraiment drôle. Je regarde aussi Dexter, mais j’ai du retard.

Vous venez d’une famille d’artistes et vous avez commencé à jouer la comédie très jeune. Souhaitez vous poursuivre dans cette voie ?

Oui, j’aime vraiment jouer la comédie. Et c’est un métier plutôt sympa. Mon père (Jean Lespert, ndlr) a fait du théâtre toute sa vie et il en fera toujours. Mon frère a plongé dedans quand il devait avoir 17 ans. Il a commencé jeune et par hasard, puis il a fait la carrière qu’on sait. J’ai commencé à 6 ou 7 ans, un peu par hasard aussi. J’aimerais en faire mon boulot à vie, mais je sais que c’est un métier difficile. Je ne parle même pas d’un point de vue financier. C’est donc bien d’avoir d’autres projets à côté beaucoup plus concrets, et où il n’y a pas cette starification. J’ai produit un clip de musique. Je m’occupe des mecs qui font la musique de Bref sur Canal+. Sur ce clip de Carbon Kevlar, je me suis occupé de la régie, de la déco. J’ai vraiment apprécié cette tension de travail.


Êtes-vous également intéressé pas la technique ?

Au début, je voulais faire de la régie. Mais c’est vraiment dur. C’est comme les pompiers, les mecs ont une certaine vocation et une détermination un peu folle. Ce qui m’a le plus branché, c’est la machinerie. Sur le tournage de Fais pas ci, fais pas ça, j’ai réclamé un talky, je rêve d’en avoir un sur les tournages, mais ils n’ont jamais voulu m’en donner un (rires). Sur le film de Jalil [Lespert], Des vents contraires, qui sort le 14 décembre, je devais être troisième machino, c’est-à-dire, le mec qui range le camion, qui bricole... C’est un boulot que j’ai analysé de mon point de vue de comédien et je me suis dit que c’était pas mal de pouvoir faire les claps (rires). Ce sont les ouvriers du cinéma et c’est un beau métier.

Vous étiez apparu aux côtés de votre frère, Jalil Lespert, dans Le petit lieutenant. Aimeriez-vous travailler à nouveau avec lui ?

Nous aimerions beaucoup retravailler ensemble. Mais lui comme moi, nous ne courrons pas après cette occasion. On se rend compte que nos parcours se croisent notamment à travers nos relations de travail. Petit à petit, nous serons amenés à nous retrouver. Mais on laisse les choses se faire...

Vous avez précédemment évoqué votre père, aimeriez-vous également faire du théâtre ?

Ça me fait flipper. J’ai essayé de me forcer un peu en me disant que tout le monde passe par le théâtre. Mais je n’ai tout simplement pas eu la piqure du théâtre. Finalement, il ne faut pas se forcer. J’ai toujours eu peur de perdre une spontanéité dans le jeu. Pour l’instant, j’ai plutôt envie de me concentrer sur la réalisation et l’écriture, ou encore bosser avec ce groupe Carbon Kevlar.

En 2012, vous serez à l’affiche de deux films, A l’aveugle et Le prénom, pouvez-vous nous en parler ?

J’ai tourné A l’aveugle avec Lambert Wilson et Jacques Gamblin. C’est un film produit par EuropaCorp et réalisé par Xavier Palud, qui avait fait la série XIII. C’était une expérience particulière, puisque les internautes pouvaient participer à la fabrication du film, notamment, en votant pour choisir les comédiens. Le prénom est adapté de la pièce de théâtre avec Patrick Bruel et Guillaume de Tonquédec, et je fais toute l’ouverture du film.

Quels sont vos autres projets ?

Comme beaucoup de comédiens, je suis assez superstitieux et tant que ce n’est pas fait, je ne préfère pas trop en parler. Il y a peut-être un beau projet pour le cinéma, qui pourrait se tourner en juin. Un premier rôle, complètement différent de Christophe Lepic. C’est un très beau scénario, assez atypique. Sinon plus concrètement, je commence à écrire de mon côté. Il s’agit de plusieurs projets de courts métrages. Je débute alors j’avance doucement, mais surement.