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Henri Leconte (Eurosport) : « Faire une émission pour se faire déchirer, je ne vois pas l’intérêt ! »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 01/09/2016 à 16:02 Mis à jour le 01/09/2016 à 16:30

Henri Leconte est l’une des têtes d’affiche de l’équipe d’experts de l’US Open sur Eurosport. Avec Avantage Leconte, diffusé durant cette période à 16h45 et à 22 heures sur Eurosport chaque jour, l’ancien tennisman dispose d’une totale liberté de ton. Durant cette période intense, il est présent aux Etats-Unis et Toutelatele a pu s’entretenir avec lui non loin de Central Park. Rencontre.

Benjamin Lopes :Quelle particularité propose Avantage Leconte à l’heure où les magazines sportifs se multiplient ?

Henri Leconte : On peut recevoir des entraîneurs et des joueurs qui n’ont pas peur de venir, car on est honnête avec eux. On peut leur rentrer dans le lard, mais on n’est pas des snipper. Avantage Leconte ne se transforme jamais en guet-apens à l’inverse d’autres émissions, comme On n’est pas couché. Faire une émission pour se faire déchirer, je ne vois pas l’intérêt.

Pourtant, l’équipe de Touche pas à mon sport sur D8 dont vous faites partie est plutôt acerbe avec certains sportifs…

On reste gentil tout de même. Mais attention, il faut prendre Touche pas à mon sport comme une émission pour faire le buzz plus que pour attaquer le fond du problème. C’est une équipe et il y a parfois certains membres qui franchissent des limites. Estelle Denis sait très bien où elle va et chacun joue son rôle. Ça m’arrive de lever le pied sur certains sports, car je n’ai pas la crédibilité, notamment sur le football. Ça reste une manière de rendre le sport populaire et Eurosport est l’une des premières chaînes à l’avoir fait avec Avantage Leconte. Je n’ai rien contre Stade 2 par exemple, mais ça n’a rien à voir.

Certains sportifs se sont plaints sur les réseaux sociaux des attaques des chroniqueurs de Touche pas à mon sport. Comment réagissez-vous ?

Il faut assumer quand l’on fait ce genre d’émission. Il m’a d’ailleurs déjà arrivé d’être très dur avec Richard Gasquet et je l’ai regretté. Après, ce type de réaction à chaud est un peu ce que le public attend. On me demande de participer à une telle émission, car j’ai de la personnalité. Critiquer pour critiquer, ça ne m’intéresse pas. Pour construire une carrière, on met trente ans, et aujourd’hui, avec un tweet ou deux, on peut tout détruire.

BeIN Sport est un concurrent de taille pour Eurosport. Quelle est selon vous la différence de traitement de tennis entre les deux chaînes selon vous ?

Nous sommes quasiment à l’opposé. BeIN Sport dispose de beaucoup de droits télévisés dans le tennis, mais il est parfois possible de voir des matchs sans commentaires quasiment… Avec Eurosport, quelque soit le domaine sportif, on va au fond des choses avec à chaque fois des émissions dédiées. Et on a également l’avantage d’avoir des consultants grandes-gueules et intelligents. L’arrivée de BeIN a été une bonne chose, car ça a mis la pression à tout le monde. Eurosport a réussi à réagir.

Pourquoi la collaboration avec France Télévisions s’est-elle arrêtée brutalement ?

Je dois beaucoup à France Télévisions, car ils m’ont fait confiance dès le début. Pour autant, un jour, ils ont voulu lancer Leconte de fée pendant Roland Garros, une émission où il fallait que je fasse toutes les boîtes de nuit. Je ne pouvais pas faire ça. Ils auraient dû demander à Nelson Monfort…