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Jade Goody, les adieux de la candidate de Big Brother

Publié le 22/03/2009 à 13:25 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:55

Si depuis près d’une décennie de nombreux candidats de télé-réalité se sont succédé derrière les petits écrans du monde entier, le nom de Jade Goody reste, à ce jour, le plus médiatisé aux quatre coins du globe. Simple candidate de Big Brother outre-Manche, version britannique de Loft Story, cette fille issue d’un milieu modeste et assistante dentaire n’a pu compter sur aucun talent apparent pour faire parler d’elle, à l’exception d’une capacité sans précédent à se servir du petit écran pour éterniser ses moindres faits et gestes, même les plus anodins, jusqu’à sa propre mort...

En 2002, Jade Goody participe à la troisième saison de Big Brother. Aussitôt, elle devient une cible idéale pour les tabloïds anglais : son franc-parler, son penchant pour l’alcool et son éducation aléatoire divertissent le pays. A l’issue de l’émission, la candidate termine en troisième position, mais peut compter sur une médiatisation plus importante que ses challengers.

A sa sortie de Big Brother, Jade Goody fait ainsi la Une des magazines, participe à de nombreux divertissements, publie son autobiographie et sort plusieurs DVD de fitness. En 2005, elle crée sa propre émission de télé-réalité, Jade’s salon, puis suivent, en 2006, Just Jade ou encore Jade’s PA. Tout sourit à la jeune femme, désormais parvenue à utiliser sa notoriété et son image au profit de sa carrière. Les médias la surnomment même « The working class Paris Hilton » (La Paris Hilton des classes moyennes) pour l’engouement commercial de sa vacuité.

L’année suivante, elle participe à la cinquième saison de Celebrity Big Brother et déclenche un scandale en tenant des propos racistes à l’encontre d’une candidate indienne, l’actrice Shilpa Shetty. Cet incident, dont les répercussions internationales forcent même Gordon Brown à intervenir, entache sa popularité jusqu’à ce qu’elle présente ses excuses et participe, en gage de bonne foi (et pour la modique somme de 115 000 €), à la version indienne du programme l’année suivante.

Deux jours après son entrée dans l’émission Big Boss, et sous l’objectif avide des caméras, Jade Goody apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du col de l’utérus. Elle quitte précipitamment le pays et déclenche alors une vague d’émotion outre-Manche. L’opinion publique bascule désormais en sa faveur.


En plein coeur d’un ouragan médiatique qu’elle a elle-même créé, Goody sensibilise également de nombreuses jeunes femmes quant à cette maladie. Son cas conduit le Ministère de la santé britannique à ramener la limite d’âge du dépistage à 20 ans, jusqu’alors fixée à 25 ans. La presse parle même d’un « Jade Goody’s effect » quand le taux des dépistages du cancer du col de l’utérus augmente de 20% dans les hôpitaux anglais.

Le 14 février 2009, Max Clifford, son attaché de presse, confirme que sa maladie en est au stade terminal. Jade Goody compte alors ses jours et en profite pour accomplir tout ce dont elle a toujours souhaité. L’intéressée se fait ainsi baptiser, en même temps que ses deux enfants, et épouse son petit ami Jack Tweed... toujours sous le regard des caméras. Cette décision provoque une importante controverse au sein de la presse et du grand public. Certains y voient du voyeurisme et du narcissisme, mais le sentiment le plus répandu reste la compassion. Le choix de Goody semble simple et réfléchi : elle veut utiliser l’impact médiatique de sa maladie afin de mettre sa famille à l’abri du besoin après sa disparition.

A l’annonce de la dégradation de son état de santé, photos, interviews et documentaires ont envahi la presse et Internet. La controverse et les dernières images d’une Jade Goody chauve et au teint blafard font le tour du monde et certaines pour des sommes dérisoires, comme les clichés de son union vendus pour 800 000 euros selon le journal le Guardian.

Dimanche 22 mars, le jour de la fête des mères en Grande-Bretagne, Jade Goody, 27 ans, décède dans sa maison à Upshire, au sud-est de l’Angleterre. A nouveau, le premier ministre britannique Gordon Brown interviendra, mais pour cette fois souligner le courage de l’intéressée : « C’était une femme courageuse dans la vie et dans la mort et le pays tout entier a admiré sa détermination à assurer un bon avenir à ses enfants ».