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Jean-Luc Azoulay (Les Mystères de l’amour) : « Nous avons un public global qui est de l’ordre de 4 à 5 millions de personnes »

Alexandre Raveleau
Publié le 20/12/2014 à 18:55 Mis à jour le 03/02/2015 à 15:27

Chaque week-end, Les Mystères de l’amour réunissent un large public sur l’antenne de TMC. La saison 8 inédite a démarré au début du mois de décembre, avant la diffusion du prime time évènement du 14 décembre. Jean-Luc Azoulay, créateur de l’univers d’Hélène et les garçons, revient sur les intrigues de la série, ses personnages et son succès.

Alexandre Raveleau : Après une saison 7 marquée par une affaire criminelle mettant en cause Peter Watson, quel est le fil conducteur de cette saison 8 des Mystères de l’amour ?

Jean-Luc Azoulay : Les histoires sentimentales dominent toujours pour l’heure, avec Hélène, Peter et Étienne qui vient d’arriver, Fanny et Christian, Laly et John, Béné qui est pour l’instant toute seule… Quant à Nicolas, il se retrouve entre Marie, Ingrid, Audrey… Pour l’instant, Marie est menacée. On va voir comment ça va se terminer. Ça ne va pas durer toute la saison. Ce sont des épiphénomènes. La ligne directrice reste vraiment les histoires sentimentales, entre argent, affaires, amour. Ce que je trouve intéressant, c’est de voir un groupe de gens qui se croisent, s’aiment et se retrouvent. Chacun d’entre eux a toutefois sa propre identité.

Pour l’auteur que vous êtes, n’est-ce pas contraignant de mener de front autant d’histoires en parallèle ?

C’est comme dans la vie avec une vraie bande d’amis. Chacun a ses histoires et on se retrouve le soir à dîner ou autour d’un verre pour en parler. La maison permet de faire ce trait d’union, mais, plus encore, leur amitié joue ce rôle. C’est une chose à laquelle je tiens. Vous savez, lorsqu’on est auteur, on est obligé d’obéir à ses personnages et non pas forcément le contraire. Quand il y a un coup dur, ils ont cet instinct de tribu, de gérer tout ça ensemble.

Vous avez employé le mot tribu. N’est-ce pas trop dur pour un nouveau personnage d’entrer dans cette tribu ?

Apparemment non, pas trop. Tous mes nouveaux personnages, parce qu’il y en a beaucoup, ont été acceptés et font partie maintenant de la bande. La tribu s’agrandit un petit peu au fil des années.

Peter a connu une saison 7 pour le moins difficile. Avez-vous envie de lui offrir un nouveau visage ?

Peter a effectivement été fragilisé dans la saison 7 par la découverte que son père n’était pas son père. Il s’agit d’un choc psychologique important. En même temps, il s’humanise de plus en plus. Il s’est fait un peu phagocyter par la tribu. Il est de moins en moins milliardaire et de plus en plus avec la bande. En réalité, son argent, il s’en fiche un peu. Il gère ses affaires, mais ce n’est plus sa préoccupation principale. Maintenant, il est avec Hélène, sa vie personnelle a pris le dessus.

Y aura-t-il de nouveaux personnages dans cette saison 8 ?

Ève, la sœur de Peter, est là depuis longtemps, mais elle avait un peu disparu. Elle revient avec son fiancé, Daniel. Lui va prendre de l’importance.

« La ligne directrice reste vraiment les histoires sentimentales »

Ingrid va-t-elle continuer à porter toute la méchanceté sur ses seules épaules ?

Je vous laisse la surprise. Dans la saison 7, elle a quand même été attendrissante par moment, avec sa grossesse, ses sentiments pour Nicolas… Elle n’est motivée que par l’amour parce que ce n’est pas pour l’argent qu’elle fait tout ça. C’est pour son Nicolas.

Nicolas finira bien par ouvrir les yeux et se rendre compte de ses machinations…

Qui sait… Comme je l’ai dit, ce sont mes personnages qui décident, et non pas moi. Une fois que l’univers a été créé avec les personnages, ils ont automatiquement un passé, une logique et des histoires. On ne peut pas leur faire faire n’importe quoi. Par exemple, Hélène ne peut pas devenir brusquement comme Laly, c’est impossible. Je me laisse donc guider par une logique de personnages.

Parmi les personnages plus récents, comme Marie, Fanny, Étienne, lequel est celui que vous avez préféré dessiner ?

J’ai une légère préférence pour Fanny puisqu’elle vit dans l’univers de la musique et de la chanson, qui est quand même mon premier métier. J’adore ! Ça permet de faire des chansons. Et une chose formidable : l’album d’Elsa Esnoult, qui joue donc le rôle de Fanny, va probablement être disque d’or d’ici à la fin de l’année.

TMC a enchainé la saison 7 et la 8. Est-ce encore logique de parler de saison étant donné que la série est programmée toute l’année ?

C’est une habitude que nous avons prise, puisque les saisons font traditionnellement 26 épisodes. En réalité, c’est surtout pour les DVD. Ça me permet aussi de pouvoir faire parfois des ellipses temporelles. Par exemple, entre la saison 7 et la 8, il s’est passé trois semaines. Je peux ainsi fermer des chapitres, sans traîner en longueur.

Pensez-vous que Les mystères de l’amour peut encore élargir son public ?

Nous faisons entre 700 000 et 800 000 téléspectateurs le dimanche et, avec le replay, environ autant, voire un peu plus. Le samedi, il y a un tout petit peu moins de téléspectateurs, mais plus de replay, ce qui nous permet d’atteindre les mêmes scores. Selon les chargés d’études et de marketing, nous avons un public global qui est donc de l’ordre de 4 à 5 millions de personnes, considérant que les 800 000 qui regardent TMC ne sont pas forcément toujours les mêmes.