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Juliette Tresanini (Demain nous appartient) : « Sandrine pourrait renoncer à Morgane... »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 17/02/2019 à 18:47

Depuis l’été 2017, Juliette Tresanini campe le rôle de Sandrine dans Demain nous appartient sur TF1. Alors que Laurence vient de sortir de prison, la comédienne se confie sur l’évolution de la relation de Sandrine et Morgane. Elle évoque également le succès de la série et ses projets.

Benoît Mandin : Comment Sandrine a-t-elle abordé la sortie de Laurence de prison dans Demain nous appartient ?

Juliette Tresanini : Pour Sandrine, c’est une source d’angoisse. Laurence l’a profondément déçu, pas tant parce qu’elle a tué Lola, car ça c’est un accident, mais sur le fait qu’elle a fait accuser Alex à sa place. L’amitié est la plus grande valeur de Sandrine donc elle ne se sent plus apte à aimer quelqu’un capable d’un tel acte.

Arthur fait tout pour que Sandrine se rapproche à nouveau de Laurence. Comment le vit-elle ?

Le personnage d’Arthur réagit de cette manière, car un enfant veut toujours que ses parents se remettent ensemble même s’il en veut à Laurence d’avoir menti. Lucas est plus remonté et préfère partir. Pour Arthur, les personnes qui vont arriver dans la vie de Sandrine seront les ennemis à abattre. C’est le lien familial avant tout pour lui.

Pour le bienfait des siens, Sandrine pourrait-elle aller jusqu’à pardonner à Laurence ?

Cela me semble compliqué, mais tout dépend de ce qu’ont prévu les scénaristes. Laurence est allée très loin. Sandrine est une personne très droite et intègre. Le pardon sera peut-être possible, mais pas sur le point amour. Je ne vois pas Sandrine retombée amoureuse de Laurence. Après, on est ravis dans les deux sens. C’est compliqué de parler à la place d’un personnage qu’on n’écrit pas (rires).

Comment avez-vous imaginé ces paradoxes ?

C’est marrant, car ça me semble assez logique que Sandrine en veuille à Laurence et que Lucas préfère partir. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de téléspectateurs souhaitent que l’on se remette ensemble et c’est formidable. Ils trouvent que Sandrine est trop dure envers sa femme.

« Le public est du côté de Laurence »

Comment expliquez-vous l’attachement du public pour Sandrine / Laurence ?

Avec Charlotte Valandrey (interprète de Laurence, ndlr), on s’est bien trouvé et on a plaisir à jouer ensemble. Le couple Sandrine / Laurence est attachant à travers nos personnalités. On s’est beaucoup vu en dehors et on a essayé de trouver un attachement entre ces deux personnages. C’est un couple solide. Elles ont toutes les deux des belles valeurs. Les scénaristes les ont traitées comme un couple hétéro. C’est une belle histoire d’amour et de famille sans mentionner une différente orientation sexuelle. Sandrine va continuer à apprécier Laurence, mais je ne sais pas si elle va retomber amoureuse d’elle.

Le départ de Lucas est dû à la volonté de Valentin de Peuty de se consacrer à d’autres projets. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était triste, mais en même temps c’était sa décision. On est tous confrontés à un moment donné à d’autres projets et envies comme Lorie Pester (interprète de Lucie, ndlr) qui va partir un an. Vu que c’est son choix, c’est super, mais il va nous manquer. Rien ne dit qu’il ne reviendra pas…

De son côté, Théo Cosset a récemment repris le personnage d’Arthur. Comment se passe votre collaboration ?

Super bien ! Il va être très présent dans les prochaines intrigues et il va vivre des choses assez incroyables. J’aime l’engagement et la maturité de Théo Cosset. Il fait preuve d’une envie de relever le défi, car ça ne va pas être facile ce qu’il va avoir à jouer. Il prend tout à bras le corps en se disant : « J’ai être une grande chance d’être là et je vais tout donner ». Que ça soit avec Charlotte Valandrey, Solène Hébert et Théo Cosset (interprètes de Laurence, Victoire et Arthur, ndlr), j’ai énormément de chance d’être dans la famille Lazzari.

Parallèlement, Sandrine fait la connaissance de Morgane, la nouvelle infirmière du lycée. Diriez-vous qu’elle arrive à point nommé ?

Enfin, un peu de sourire pour Sandrine. Certains personnages ne vont pas lui laisser la possibilité de vivre pleinement son bonheur et vont très vite la culpabiliser. Depuis le départ, Sandrine n’est pour rien dans aucune histoire. Elle a subi l’accident de bus, la prison de sa femme, le départ de Lucas… Elle prend enfin une décision pour être heureuse et on lui en veut comme si on voulait commander ses sentiments. Je trouve qu’à l’écran, ça marche hyper bien entre Sandrine et Morgane. Ils ont formidablement casté cette actrice que je ne connaissais pas avant. Pour moi, il faudrait leur laisser toutes les chances de faire une jolie histoire. De plus, ça mettrait des rebondissements dans la famille Lazzari. Avec Charlotte Valandrey, on s’est dit que le principal était que l’on joue ensemble que ça soit à travers l’amitié, la colère, la jalousie ou la haine.

« Entre Sandrine et Morgane, c’est assez torride »

Comment va-t-elle gérer la détermination d’Arthur de les séparer ?

C’est très compliqué pour Sandrine. Elle pourrait renoncer à Morgane un certain temps par amour pour Arthur. Elle fait passer ses enfants avant tout, c’est une mère relativement exemplaire. Mais je trouve que c’est très égoïste de la part d’Arthur. Le public est du côté de Laurence. Dans la morale, je trouve bizarre qu’on puisse tuer, mentir et envoyer un ami en prison, et d’être la victime. Charlotte Valandrey ne pensait pas que ça allait se passer comme ça.

Le clan Lazarri fait face à une bonne nouvelle à travers le début d’une idylle entre Victoire et Georges. Quelle est la vision de Sandrine ?

Sandrine est hyper heureuse pour Victoire. Elle adore Georges. Il va y avoir des séquences marrantes et elle voit ça d’un très bon oeil. Sandrine aime tellement sa soeur et leur lien va être encore plus fort. Georges est le mec sympa, touchant et attachant. Elles vivent leurs histoires en parallèle puisque Victoire a embrassé Georges dans l’épisode où Morgane et Sandrine se sont embrassées.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre personnage ?

Je suis reconnaissante, car sans les auteurs on est rien. Au départ, Sandrine était secondaire et l’épaule qui consolait Chloé et Victoire. Tout d’un coup, elle est plus complexe que ça. Elle vit des choses elle-même, et non plus à travers les autres. Je trouve ça intéressant de voir qu’elle peut se tromper. Elle n’est pas parfaite et le public a pu s’en rendre compte dans l’intrigue du proviseur (Jérôme Cottin, ndlr). Elle ne pardonne pas forcément à Laurence, mais elle est humaine. Entre Sandrine et Morgane, c’est assez torride. Vu que je suis hétéro dans la vie, c’est intéressant, car on joue l’amour, on se dépasse et on se doit d’être crédible. On doit montrer la passion et le désir à l’écran. C’est un challenge et j’adore jouer des gens différents de moi.

Quelles seraient vos envies pour Sandrine ?

Je trouve que le couple avec Morgane est intéressant. Ce serait dommage de l’arrêter tout de suite puisqu’elle se bat pour se faire accepter. Elle veut aller contre le recteur qui peut la faire virer. Sandrine et Morgane sont les justicières seules contre tous. Je viens de la comédie et j’aime ça. Avec Solène Hébert (interprète de Victoire, ndlr), on s’est dit que ce serait drôle que Sandrine n’en puisse plus de cohabiter avec Laurence et part s’installer à la colocation de Victoire. Avec Arthur et Laurence, la situation devient vite insoutenable pour Sandrine. Elle pourrait être intrusive dans le couple Victoire / Georges ou avoir envie de sortir en boîte avec eux (rires). Les scénaristes de Demain nous appartient sont à l’écoute, mais on leur fait quelques suggestions.

« Demain nous appartient n’est pas un feuilleton d’un autre temps »

Demain nous appartient enchaîne les succès d’audience. Comment l’analysez-vous ?

Je suis fière d’en faire partie. Les auteurs ont du talent, des bonnes intrigues et idées. Ils mettent à l’écran des couples modernes et dépoussiérés. La série est bien réalisée et la ville de Sète est magnifique. Elle met complètement à l’honneur la région. Les comédiens sont bons, justes et crédibles. C’est bien joué, on ne s’ennuie pas. Demain nous appartient n’est pas un feuilleton d’un autre temps. Le succès s’explique par le fait que la série se veut moderne et est en phase avec la société actuelle. Les plus jeunes s’y retrouvent énormément. On dit que la télé est vieillissante, mais Demain nous appartient réussit à capter un public plus jeune.

Parallèlement à la série, avez-vous d’autres projets ?

J’ai trois chaînes YouTube : ma personnelle Juliette Tresanini où je fais mes courts métrages, Parlons peu, mais parlons !, émission qui vient de dépasser les 100 millions de vues, et Martin, sexe faible, dont je prépare la saison 4. C’est une série que je coproduis et le public peut la retrouver sur Studio 4. J’en suis très fière et c’est le projet qui me tient le plus à coeur sur YouTube. Martin vit dans un monde où les femmes ont le pouvoir.

Comment alliez-vous tout ça avec le rythme de tournage intense qu’impose une série quotidienne telle que Demain nous appartient ?

J’écris beaucoup dans le train. Je profite de mes trajets entre Paris et Sète pour rédiger mes projets web. Je tourne le week-end à Paris pour dégager du temps à Sète la semaine.