Koh-Lanta : Myriam Lamare dresse son bilan de l’aventure

Un « cyclone » dixit Denis Brogniart. Le boxeuse championne du monde Myriam Lamare a fait un passage remarqué dans Koh Lanta, le choc des héros. Avec quatre victoires à son actif, celle-ci s’est montrée une adversaire redoutable pour l’équipe des anciens candidats. Dernière sportive en compétition, non loin des portes de la finale, l’aventurière a souvent insisté sur les notions de « sportivité » et de « fair-play ». À quelques heures de la finale diffusée sur TF1, Myriam Lamare continue de souligner les qualités de ses anciens concurrents et tire un bilan positif de sa participation au jeu. Rencontre
Tony Cotte : Ce vendredi 21 mai, TF1 diffuse la finale de Koh Lanta, le choc des héros. Quand Denis Brogniart vous demandera de dresser un bilan de l’aventure, quel sera-t-il ?
Myriam Lamare : Avec le recul, je ne garde que du positif. Mon seul regret est de ne pas voir un rouge en finale. Au-delà de ça, Koh Lanta a été une formidable expérience. Cela nous a tous beaucoup apporté.
Avez-vous compris votre élimination ?
J’ai compris mon élimination car elle rentrait dans une logique de stratégie des anciens jaunes.
Coumba avait pourtant fait part de son intention d’éliminer Christophe. Avez-vous été surprise par son vote ?
La peur l’a guidée. Elle s’est rangée de l’avis de tous dans une volonté de bien faire. Je n’étais pas surprise de l’issue de ce conseil. Il n’empêche que j’aimerais bien la voir gagner. En tant que téléspectatrice, je pense, en revanche, que Freddy et Grégoire ont toutes leurs chances de remporter cette compétition.
D’aucuns diront que ce Choc des héros s’est traduit par la « débâcle des sportifs ». Etes-vous d’accord avec ce terme ?
Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Le casting, à mon humble avis, a été fait pour que les sportifs soient tous des leaders. Gérer une telle équipe est donc loin d’être évident. Mais ce n’est pas une débâcle pour autant, je dirais simplement que l’aspect relationnel a été le plus difficile avec la privation de nourriture. Koh Lanta est une belle aventure, mais reste une compétition. Pour ma part, la boxe est un sport dit « individuel » où je partage les mêmes intérêts avec mon équipe. Ce ne sont donc pas mes adversaires et il n’y a pas des interviews où vous découvrez qu’untel a parlé derrière votre dos.
L’an dernier, vous affirmiez au Figaro : « Comme reflet de la vie, il n’y a pas plus proche que la boxe qui touche l’intégrité physique et morale de l’être humain ». N’est-ce pas le cas également pour une aventure comme Koh Lanta ?
Absolument. Mais quand on me demande de faire une comparaison entre la boxe et cette émission, je ne peux pas dire qu’il s’agit de la même chose. Ce sont deux expériences parallèles où l’on retrouve parfois, c’est vrai, les mêmes caractéristiques de vie et d’évolution. Les ressentis, eux, sont complètement différents.
Récemment Taïg nous a fait part de sa surprise après avoir découvert votre interview dans Télé Star, au cours de laquelle vous affirmiez qu’il était à l’origine de l’élimination de Gwendal...
C’est quelque chose que je préfère régler « en famille ». Le « journaliste » de Télé Star a interprété mes propos comme il l’a bien voulu. J’ai juste fait part d’un quiproquo : il était prévu que Gwendal sorte à l’issue du prochain conseil, décision dont il était averti. Nous avons été tous étonnés, en revanche, quand Taïg est rentré de son épreuve, car personne n’avait jamais évoqué d’éliminer Gwendal à l’issue des ambassadeurs.
Cette aventure vous a-t-elle appris quelque chose sur vous-même ?
Je crois que je continue à en apprendre aujourd’hui. Les séquelles de Koh Lanta, ça se vit jour après jour. Je commence même à en tirer les bénéfices en ce moment.
Pour aborder votre parcours de sportive, peut-on vous comparer à Maggie Fitzgerald dans le film Million dollar baby ?
Disons que j’ai beaucoup de chance de ne pas finir comme elle (rires). C’est un film qui m’a touchée. Après l’avoir vu une première fois, j’ai été agressée. J’en ai tiré, par la suite, d’autres conclusions : la finalité de cette histoire est une belle histoire d’amour entre un homme et une femme, du moins une relation entre un père et sa fille. Mon Clint Eastwood à moi s’appelle Michel Buton, un véritable père spirituel. Il a été mon professeur d’athlétisme et j’ai énormément appris à ses côtés.
Où en êtes-vous aujourd’hui dans votre carrière de boxeuse ?
J’ai fait mon dernier championnat en octobre 2009. Je suis redevenue championne du monde après avoir perdu mon titre contre Anne-Sophie Mathis et Holly Holm aux États-Unis dans une catégorie supérieure. Je défends donc ma ceinture et je vais en chercher une nouvelle, la seule que je n’ai pas, celle de la WBC. La rencontre aura lieu en octobre prochain au Palais Omnisport de Marseille.
Vous êtes également conseillère régionale de la Région PACA sur la liste PS de Michel Vauzelle. En quoi consiste concrètement cette fonction ?
J’ai la délégation de la lutte contre les discriminations. Pour résumer, c’est tout ce qui se rapporte à la jeunesse, au handicap, à la vieillesse, à la parité ou encore aux origines. Je suis chargée de créer le dialogue. Pour l’instant, nous sommes en prise de poste. Les collectivités étant de grosses structures, cela prend du temps administrativement : c’est un nouveau mandat, il y a donc tout à mettre en place.
Cette fonction représente-t-elle la continuité de votre engagement en tant qu’agent administratif au service des sports de la ville de Marseille ?
Ma position de conseillère régionale est la valorisation de 20 années de travail en tant que professionnelle du sport. Elle représente une forme de reconnaissance que je n’avais pas à la ville de Marseille, ou du moins d’une façon beaucoup plus limitée. Cette fonction à la Région PACA est beaucoup plus valorisante.
Que peut-on souhaiter à Myriam Lamare aujourd’hui ?
On peut lui souhaiter de créer un partenariat avec une télé sur le long terme pour sa reconversion sportivo professionnelle en tant que promoteur et d’avoir le soutien nécessaire pour organiser de très beaux événements. Mais surtout, je souhaite terminer en beauté ma carrière de boxeuse en battant Anne-Sophie Mathis et Holly Holm.