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L’Hôpital : quand TF1 surfe sur la vague Grey’s Anatomy

Antoine Morin
Publié le 10/09/2007 à 13:13 Mis à jour le 10/09/2007 à 20:20

NFS, Chimie, Gaz du Sang, constantes stables, interne, réanimation, défibrillateur, trauma... Depuis plusieurs années, les téléspectateurs français se sont familiarisés avec le jargon médical. Entre Urgences, la pionnière, et Grey’s Anatomy, l’incontournable, les séries hospitalières se sont installées dans l’univers télévisuel au même titre que les fictions policières. Surfant sur cette vague du succès des blouses blanches, TF1 lance sa propre production médicale, l’Hôpital.

Six épisodes de cinquante deux minutes pour suivre les premiers pas de deux jeunes internes dans le service de neurochirurgie de l’Hôpital de La Rochelle, voilà le point de départ de la nouvelle production de TF1, diffusée dès ce 10 septembre. Une série qui ressemble beaucoup au succès des deux derniers étés de la Une, Grey’s Anatomy. Laura plutôt sensible, et amoureuse de son supérieur, et Solenne, fille de l’ancien chef du service de neurochirurgie, sûr d’elle, voire prétentieuse. La ressemblance va même jusqu’à la voix off de Laura, au début et à la fin de chaque épisode, avec ses réflexions sur la vie et sur son métier, loin sur le fond de ceux de Meredith Grey mais proches sur la forme.

Pour encadrer les deux héroïnes, trois médecins masculins. Le séduisant Docteur Moreno, qui dirige le service de neurochirurgie, et dont est éprise Laura. Franc et direct, il exige la perfection, mais sait aussi reconnaître les mérites des internes. Chef de clinique, Driss Benazzi est un jeune médecin qui semble avoir un contentieux avec le père de Solenne, le professeur Maresquier, ancien chef du service. Ses rapports avec la jeune interne devraient en souffrir. Virgil Carel, quant à lui, est le chef des Urgences. Chirurgien surdoué, il était à la place de Moreno jusqu’à ce qu’il prenne sa place dans des conditions que le téléspectateur ignore. Depuis les deux hommes ne se parlent presque plus. Car en plus des actes chirurgicaux et des états d’âmes sentimentaux de ses personnages, l’Hôpital est marqué par une trame mystérieuse, les responsables du service étant la cible d’un inconnu qui les considèrent « Tous coupables ». Cette intrigue est le fil rouge des six épisodes.

Autre particularité de l’Hôpital, les épisodes commencent avec les futurs patients, façon Dr.House. Du père de famille pris de malaises cardiaques alors qu’il joue avec son fils, au cadre supérieur percutant un mur au volant de sa nouvelle voiture, les malades de l’Hôpital sont aussi importants que les médecins. En revanche, rares sont les occasions de voir des actes médicaux, la série étant plus axée sur les rapports entre les personnages.

TF1 le cache à peine, l’Hôpital a pour vocation d’être le Grey’s Anatomy hexagonal. Une sacrée ambition au regard du succès rencontré par la série créée par Shonda Rhimes. Lancées en 2005, les aventures de Meredith Grey - et des quatre autres nouveaux internes dans le service de chirurgie du Seattle Grace Hospital - ont su redonner du souffle au genre médical en matière de fiction en évitant de se voir coller l’étiquette « copie d’Urgences ». Beaucoup plus axée sur les sentiments des personnages que sur les actes médicaux, elle a été la révélation de l’été 2006 pour TF1, malgré une diffusion en deuxième partie de soirée. Ayant gagné les faveurs du prime pour 2007, Grey’s Anatomy a rassemblé en moyenne 7 millions de fidèles (31,8% de parts d’audience), un succès digne des grandes heures d’Urgences.

Car dans le genre médical, une série fait toujours office de référence, Urgences. Treize ans maintenant que le Cook County a ouvert les portes de son service des urgences aux téléspectateurs du monde entier, et par la même, celles du monde hospitalier à la télévision. Contrairement à Grey’s Anatomy, le style Urgences, c’est l’action. Les actes médicaux sont très présents à l’écran, qu’il s’agisse d’une opération à cœur ouvert, ou de la pause de quelques points de suture. Pendant près de sept ans, la série a tourné autour des mêmes personnages, les médecins Mark Green (Anthony Edwards), Doug Ross (George Clooney), l’infirmière Carol Hattaway (Julianna Marguiles) et le prometteur interne John Carter (Noah Whyle). Mais petit à petit, ces personnages s’en sont allés et leur interprètes ont connu le succès ou non. Depuis, la série accueille plus régulièrement de nouveaux visages, mais garde toujours le même rythme. Après avoir connu une baisse d’audience lors de la onzième saison, Urgences a retrouvé ses fidèles cet été avec la diffusion de la treizième saison.

La pionnière des fictions médicales a-t-elle été boostée par sa nouvelle concurrente ? En tout cas, le succès de Grey’s Anatomy a forcément fait réfléchir les producteurs de la série, rarement confrontés à une adversaire soutenant la comparaison, même si les séries médicales ne manquent pas. L’énigmatique Docteur House, et les équipes de Chicago Hope, La vie avant tout ou encore les internes déjantés de Scrubs étant parmi les plus connus. Dans l’Hexagone, France 2 s’est déjà essayé à l’exercice avec Le Cocon. Une mini-série de six épisodes diffusée la samedi, après le Journal de 13 heures. Dépassant rarement le million de téléspectateurs, elle n’a pas connu de suite. Comme quoi, la réussite d’une série médicale relève d’un travail d’orfèvre aussi précis qu’une intervention chirurgicale.

PRESSE TV > Ce qu’ils pensent de L’Hôpital  :

 Télé 2 semaines : « Dans cette copie de Grey’s Anatomy, les deux actrices principales tirent leur épingle du jeu »
 Télé 7 Jours : « Malgré l’intérêt des rapports chirurgiens-patients, les images, léchées, sont en revanche trop aseptisées »
 Télé Star : « A défaut d’être innovante, [L’Hôpital] est une série prometteuse, forte de situations réalistes »
 Télé Cable Sat : « Rien de neuf dans cette série qui se rapproche plus de »Sous le soleil à l’hôpital« que de »Grey’s Anatomy« qu’elle tente de copier »