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La passante du Sans-Souci (Arte) : pourquoi Romy Schneider a connu l’enfer dans l’ultime rôle avant sa mort ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 29/09/2019 à 17:46 Mis à jour le 30/09/2019 à 10:45

Le drame La passante du Sans-Souci, avec une Romy Schneider plus vraie que nature dans son tout dernier rôle, est à revoir à partir de 20h55 ce dimanche 29 septembre sur Arte. Il a été réalisé en 1982 par Jacques Rouffio, à qui l’on doit notamment le célèbre Sept morts sur ordonnance.

Adapté d’un roman de Joseph Kessel, publié en 1936, il présente une partie contemporaine se déroulant en 1981. Max Baumstein, président du Mouvement de Solidarité Internationale, est bouleversé en consultant deux photos provenant d’un dossier qu’il étudie. Reçu par un vieil homme qui n’est nul autre que l’ambassadeur du Paraguay, il abat froidement ce dernier de deux balles de revolver avant de se livrer à la police. En prison, à Lina, son épouse qui lui rend visite, il lui explique les raisons de son geste et remonte à l’année 1933 au cours de laquelle il a dix quand son père est tué devant ses yeux par un groupe de S.A à Berlin. Sa jambe est brisée ce funeste jour, le contraignant à marcher toute sa vie avec une canne.

Des mois de retard pour le tournage

Cette oeuvre, qui a donné à Jean Reno l’un de ses premiers rôles parlés au cinéma - il a une seule réplique : « Vous ne l’emporterez pas au paradis » -, est évidemment articulée à Romy Schneider et à une fin de carrière bien malheureuse pour la partenaire iconique d’Alain Delon dans La Piscine. De graves problèmes de santé ont retardé le tournage et ont bien failli lui coûter le rôle, la production ayant sérieusement envisagé de la remplacer. Après une blessure à la jambe qui l’a immobilisée durant trois mois, Romy Schneider a dû subir l’ablation d’un rein suite à une tumeur. La fuite des compagnies d’assurance face à ses nombreux pépins physiques n’a pas arrangé la situation.

Une fois sur pied, la comédienne n’était pas au bout de ses peines. Le 5 juillet 1981, le deuil la frappe d’une violence inouïe puisque David, son jeune fils, décède dans un accident alors qu’ils étaient en froid depuis quelques jours. Elle ne se relèvera jamais de ce drame qu’elle reproduira avec une dévotion tout en professionnalisme lorsque son personnage, Elsa Wiener, essuie de chaudes larmes devant la composition au violon de son fils adoptif Max dans un restaurant.

Le passé sombre de Magda Schneider

Enfin, les mouvements fascistes et nazis, dénoncés dans ce long-métrage, renvoient également à l’histoire personnelle de l’actrice, morte de honte face au passé de sa mère Magda qui était une amie intime d’Eva Braun, la maîtresse d’Adolf Hitler. D’ailleurs, Magda Schneider a été inhumée au Nid D’aigle, l’une des résidences du Führer qui a pris là-bas quelques-unes parmi ses plus importantes décisions durant son règne.

Le 29 mai 1982, à 43 ans, quelques semaines après la sortie de La passante du Sans-Souci, Romy Schneider est retrouvée morte dans son appartement suite à un excès d’alcool et de médicaments.

En deuxième partie de soirée, la chaîne franco-allemande délivre en inédit le documentaire Kessel, un lion, à l’occasion du quarantième anniversaire de la mort du romancier et aviateur français.