Toutelatele

Laurent Jacqua et Karl Zéro, complices pour Ma vie hors la loi

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 11/06/2013 à 18:46 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Laurent Jacqua, figure emblématique du documentaire Ma vie hors la loi, diffusé ce mardi 11 juin à 20h45 sur 13ème rue, s’est confié à Toutelatele afin d’extérioriser ses années d’isolement et de manifester son apaisement. Accompagné par un Karl Zéro en quête de réponses, il sillonne les artères parisiennes en taxi afin d’élucider les moments clés de sa vie.

Karl Zéro a été « beaucoup touché par sa force de conviction » alors que « la vie ne l’a pas érodé, ne l’a pas rendu à moitié gaga ». Laurent Jacqua est, pour le présentateur, « une sorte de réponse et un modèle extraordinaire pour tous les mecs qui sont en prison » de quelqu’un qu’il considère comme le « ministère du réarmement moral ».

Fier de sa libération en 2010, où il s’est « pointé avec leurs armes, c’est-à-dire un diplôme et un statut de père de famille », l’ancien détenu accuse la justice sur ses points faibles : « Même un dictateur ne fait pas les peines que l’on fait ». Le principal intéressé ne pense pas que cette émission de télévision participe de sa reconversion puisqu’il n’a de « comptes à rendre personne » et a « payé sa dette ». Le documentaire est doué d’une visée explicative même s’il « y a des gens à qui ça ne va pas plaire ».

Autre fonction latente : raconter l’histoire aux enfants de Laurent Jacqua car « c’est important d’expliquer d’où vient leur père, comment il a combattu et comment il a fait pour survivre ». D’une certaine façon, l’émission « remet les compteurs à zéro ».

Même détaché depuis 3 ans de l’emprise du carcan carcéral, Laurent Jacqua n’estime pas que le fait de raconter son parcours à la télévision met un terme aux souvenirs de détention puisqu’il « faut être solidaire et toujours résister ». La finalité du reportage serait plutôt de dire : « Il a réussi son évasion ».

D’aveux en révélations, le causant personnage concède l’arrière-plan pédagogique du reportage « sans faire exprès » mais « sans donner des leçons ». Il trouve « qu’il y a d’autres façons de faire, c’est-à-dire [...] lutter, atteindre des objectifs, sans utiliser la connerie et la violence ».

Désormais armé d’une liste d’objectifs, comme celui précédemment réalisé de se rendre au Festival de Cannes avec des menottes grâce à une accréditation du Nouvel Obs, Laurent Jacqua n’a pas pour autant pris gout à se trouver devant les caméras et n’a pas envie « de devenir célèbre » mais désire « qu’on l’entende sur ce qui s’est passé [...] pas l’histoire personnelle, mais ce qu’elle représente ».

Un parcours tortueux, une figure explosive du banditisme et un documentaire enrichissant sur le Tout-Paris des années 80 et sur la spirale infernale d’un homme repoussé dans ses derniers retranchements. À 47 ans, Laurent Jacqua peut encore accomplir de belles choses, dans cette « autre phase de l’humanité ».