Toutelatele

Le Cheval, c’est trop génial ! > Le nouveau défi d’Adeline Blondieau

Tony Cotte
Publié le 07/08/2013 à 14:12 Mis à jour le 18/08/2013 à 15:23

Depuis le 5 août, Gulli immerge ses téléspectateurs dans le quotidien de jeunes cavaliers, le temps d’une expédition de 10 semaines à l’antenne. Dans le rôle de chaperonne, la cavalière Adeline Blondieau veille au grain. Pour Toutelatele, elle revient sur cette expérience et ce qui l’attend ces prochains mois, entre la deuxième saison de Sous le soleil de St Tropez et la préparation de plusieurs livres...

Tony Cotte : Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet, Le Cheval, c’est trop génial ! ?

Adeline Blondieau : La production recherchait une femme capable d’incarner le rôle de mère et de grande soeur, tout en étant passionnée de cheval. Je corresponds plutôt bien à ce profil et j’ai assez vite accepté.

On vous connait comédienne et on vous sait une passion pour la bande dessinée. En revanche, le grand public ignorait que vous étiez une cavalière émérite. Peut-on dire que vous êtes là où on ne vous attend pas ?

Sur Sous le soleil, mon personnage tenait pourtant un ranch et j’ai pu à plusieurs reprises monter à cheval. D’ailleurs, ça ne plaisait pas toujours aux assurances de voir une des héroïnes faire de l’équitation en vrai. Je n’ai jamais eu besoin de doublure, sauf une fois, mais j’étais enceinte. Je ne pense pas que ma collaboration à ce programme soit une surprise.

Partager votre passion pour les équidés est-il important ?

Au-delà de la passion pour l’animal, c’est celle pour le sport qui ressort. Les jeunes ont chacun relevé un défi équestre qui leur paraissait difficile en arrivant. Ils ont beaucoup appris par cette aventure et nous avons pu faire plusieurs découvertes culturelles. Ça ne pouvait être qu’une bonne expérience. On s’est vraiment amusés et cette émission est un vecteur de valeurs positives, finalement toutes véhiculées par une passion commune.

L’émission a une vocation ludique, mais aussi pédagogique. Avez-vous également appris aux côtés des enfants lors du tournage ?

Nous avons effectivement fait des visites, mais je retiens surtout celle d’une chocolaterie que j’affectionne tout particulièrement (rires). En revanche, malgré ma passion pour le cheval depuis de nombreuses années, j’ai été surprise par certaines choses, notamment le fait que des enfants montent à cru, donc sans selle. J’ai constaté que d’autres règles avaient également changé.

« Il n’y avait aucun but pédagogique dans La Ferme célébrités »

Votre dernière participation à une émission qui avait un prétendu but pédagogique était La Ferme célébrités...

(rires) Il n’y avait aucun but pédagogique dans cette émission ! En revanche, le seul souvenir que je souhaite en garder est le quotidien aux côtés d’animaux extraordinaires. Se balader dans la savane avec une girafe à la place d’un chien, rester des heures dans une cage avec des guépards et les voir s’émanciper, élever des gazelles... On était dans un cadre idylle. J’ai beaucoup appris au contact des animaux, grâce à un super ranger qui supervisait le tout. Sur les humains aussi j’ai appris au cours de cette aventure, mais le bilan est bien moins reluisant.

Étant habituée aux caméras, avez-vous eu l’occasion de conseiller les jeunes du Cheval c’est trop génial pour cet « exercice » ?

Je leur ai rappelé que la plupart de leurs propos étaient enregistrés, qu’il fallait faire attention au langage et être plus vigilant qu’à l’accoutumée. Ils devaient comprendre qu’ils étaient là parce qu’ils ont été choisis parmi de nombreux cavaliers et donc il fallait respecter cette chance. Même si ce sont des passionnés d’équitation, ils restent des adolescents avec tout ce que cela signifie...

Il y a-t-il eu une période d’adaptation ?

Certes, on s’est observés un petit moment, mais il n’y a pas vraiment eu de transition. Je n’ai pas essayé d’être leur copine adolescente ; j’ai gardé mon statut d’adulte. On s’est petit à petit rapprochés. Un soir, quand les filles sont venues gratter à ma porte pour m’emprunter des fringues, j’ai pris conscience qu’on avait construit quelque chose de pas trop artificiel. Il s’est installé une confiance naturelle.

Partie 2 > Son rapport à la télé-réalité et son rôle de scénariste sur Sous le soleil


Avez-vous dû rassurer certains parents ?

Je n’ai pas l’impression qu’ils étaient trop inquiets. La télé-réalité est tellement entrée dans l’esprit des gens, que chacun savait à quoi s’attendre. Ils ont envoyé leurs enfants en connaissance de cause. Les mœurs ont changé : j’ai été déconcertée de voir à quel point tout le monde pouvait être à ce point conscient de la présence des caméras. C’est une génération qui ne voit rien d’anormal à être médiatisé. Pour ma part, je considère toujours ça comme intrusif, même si ce n’est pas le cas dans cette émission.

En parallèle au Cheval c’est trop génial, vous allez prochainement reprendre le tournage de Sous le soleil de St Tropez. Quel bilan tirez-vous de la première saison, sur le plan personnel comme professionnel ?

On a beaucoup bossé, mais je ne me suis jamais autant éclaté sur le tournage de la série que pour cette saison. Pourtant, les budgets n’étaient pas les mêmes. On a eu une équipe forcément plus légère, mais l’ambiance était plus humaine. On a tous pris beaucoup de plaisir.

Avez-vous bénéficié de plus de liberté que par le passé ?

Plus de liberté et moins de pression. On avait tous la même envie. La plupart des gens avaient travaillé sur d’anciennes saisons, ils ont voulu revenir pour revivre la bonne expérience des années précédentes. Il y a un vrai travail d’équipe et les frontières entre la technique et les comédiens ont été gommées. C’était une vraie cohésion de groupe.

« TMC s’investit beaucoup dans Sous le soleil »

Quel rôle tenez-vous en coulisse pour cette nouvelle salve ?

Le tournage est prévu pour la rentrée. J’ai terminé un scénario et je viens de commencer un nouveau. Je construis toujours les arches narratives. Je participe également au casting. J’ai notamment pu choisir l’acteur pour incarner mon partenaire ; c’est une liberté que j’ai également pu avoir par le passé, non pas pour l’alchimie, mais pour le jeu. C’est important d’être en phase avec quelqu’un. C’est même une question de professionnalisme. Je ne suis pas partisane de la souffrance dans le travail...

La « souffrance » est-elle vraiment une réalité quand on travaille sur une fiction pour la télévision ?

Oui ! (rires) Certains aiment se faire martyriser par des réalisateurs pour avoir l’impression d’être poussés dans leur retranchement. A mon sens, tout cela peut se faire dans la bienveillance. Certes, les exemples cinématographiques sont plus nombreux, mais en télévision certains professionnels pensent qu’il faut être dur pour sortir le meilleur de quelqu’un. C’est un avis que je ne partage évidemment pas.

Même si vous n’êtes pas réalisatrice, vous restez impliquée dans la production de Sous le soleil. Comment parvenez-vous à sortir justement le meilleur des autres acteurs ?

Je crois qu’il est important de donner confiance à un comédien ; il est une personne fragile en soi. C’est un peu le syndrome de l’albatros. Ils ont besoin que l’on croie en eux. Quand j’écris mes scénarii, je le fais sur mesure pour chaque comédien, du moins quand j’ai la chance de les connaître. J’ai d’ailleurs adapté mon écriture pour les jeunes qui nous ont rejoints, notamment pour Joséphine (Jobert, ndlr). C’est une super comédienne et je me suis servi de ce qu’elle sait faire pour qu’elle utilise toute sa palette de jeu.

À quoi doit-on s’attendre pour la seconde saison de la série ?

La chaîne a un désir fort, celui d’être plus « noir », avec des drames et des crimes. J’aime les passages obligés, ça me nourrit, car ça me force à partir dans des directions vers lesquelles je ne serais pas allée de moi-même. On va lorgner du côté du thriller, mais je n’appréhende pas. Vous savez, en presque 500 épisodes, on a eu pas mal de trucs dans Sous le soleil (rires). La chaîne s’investit beaucoup. Le fait d’être très présente, c’est rassurant.

Quels sont vos autres projets ?

J’ai édité moi même un livre pour enfants, baptisé « Les Pochitos ». A la rentrée, je vais participer à un livre sur le yoga et la grossesse. Tous les magasins Nature & découvertes l’ont commandé. J’en suis particulièrement fière, car c’est une belle marque. C’est un livre qui n’existe pas encore en France réalisé avec une enseignante de 80 ans et qui parvient à faire du yoga de façon déconcertante. J’ai d’autres projets de bouquins, mais ce ne sont que des ébauches, je ne préfère pas en parler. Je ne veux pas non plus passer pour la nana super active qui a deux bouquins, une émission télé, une série et des scénarii (rires). C’est déjà pas mal.