Toutelatele

Le glas sonne pour le Pensionnat de Sarlat

Samantha Szwec
Publié le 13/10/2005 à 03:01 Mis à jour le 13/10/2005 à 11:29

Dernière ligne droite pour les 24 collégiens de Sarlat. Crayons taillés, leçons apprises et révisions achevées, les élèves ont rendez-vous avec le brevet des collèges version années 60. Fabien, Kévin, Purdey et leurs camarades de classe feront-ils bonne figure face au challenge fixé par l’illustre directeur Navaron qui mise sur pas moins de 80% de réussite à l’examen pour ses recrues ? Rien n’est moins sûr si l’on considère que M6 avait également parié sur ce programme alors que l’épilogue de la deuxième saison pourrait bien être l’ultime de la série.

Au Pensionnat de Sarlat, comme pour M6, l’heure est donc à l’examen final. 9 matières sont passées en revue par les élèves avides de décrocher le BEPC de 1965 et faire aussi bien que leurs parents. Après six semaines passées dans l’établissement, la lutte pour la tête de classe fait rage et la pression, du fait de l’échéance, frôle son paroxysme. Abonnés du piquet, Fabien et Gaétan parviendront-ils à mobiliser suffisamment d’effort et de concentration pour combler leurs lacunes ?

En marge de l’examen final, les réjouissances ne sont pas laissées pour compte : le spectacle de fin d’année prend forme. Au cœur des préparatifs pour le bal, l’humeur des filles et des garçons n’est pas au diapason. Alors que ses demoiselles sont émoustillées en réajustant leurs robes de princesse, un excès de timidité maladive s’empare du clan des jeunes gens au moment d’inviter leurs cavalières... Le groupe rock formé par quatre des élèves sera-t-il à même de mettre tout ce petit monde à l’aise et d’être fin prêt l’évènement ? Twist, slow, chagrin d’amour... tout un programme chaperonné par Mme Bihorel.

Fort des 23% de part de marché qu’affichait en moyenne Le Pensionnat de Chavagnes, M6 n’a pas hésité à reconduire ce concept de « docu-réalité », au cœur des années 60 cette fois-ci. Mais si les élèves ont répondu présents pour la nouvelle saison, de leur côté les résultats escomptés manquent à l’appel. L’audience s’égraine d’émission en émission et Le Pensionnat de Sarlat est loin de faire aussi bien que son prédécesseur vendéen. Mobilisant 18,9% des gens présents devant leur poste pour la première, le docu-réalité s’est essoufflé rapidement puisqu’un million de « sécheurs » ont fait l’école buissonnière pour l’épisode suivant. Le 5ème et avant-dernier opus a attiré 2.8 millions de téléspectateurs pour 11.5% de part d’audience soit encore 200 000 fidèles de moins que la semaine précédente.

Reste à savoir si le dernier volet pourra jouir d’une audience plus importante dans la mesure où le créneau prime time du jeudi soir est en proie à une concurrence exacerbée. Les élèves en blouse n’auront jamais pareille occasion pour traiter Lino Ventura d’Emmerdeur (France 3), devront garder la tête haute en dépit de la déferlante Desperate Housewives (Canal +) et ne pas se fourvoyer. Leur directeur s’appelle Monsieur Navaron et pas Navarro (sur TF1) ! Ceci sans passer outre l’inépuisable Envoyé spécial de France 2 et Nous nous sommes tant aimés, chef d’œuvre d’Etorre Scola diffusé sur Arte. BEPC, bal, concurrence accrue, que de pression sur les jeunes épaules des futurs diplômés !

Le Pensionnat de Sarlat refermera donc définitivement ses portes, laissant ceux qui avaient troqué leurs jeans, MP3 et PSP contre des imprimés vichy, scoubidous et houla-hop, retrouver les joies des années 2000. Et pour pallier aux réprimandes du sieur Navaron, M6 offre un bref intermède Alias jeudi 20 octobre avant de faire place à Attention, mesdames et messieurs. Le passage de témoin s’avère être difficile mais ce nouveau « documentaire » - dixit Michel Fugain - aura pour mission de reconquérir une audience perdue. Les téléspectateurs vivront ainsi la création d’une comédie musicale autour de la carrière du chanteur ex-Big Bazar jusqu’à son aboutissement, à savoir une série de représentations aux Folies Bergères.

La musique adoucit les moeurs c’est bien connu, mais les mélodies de Michel Fugain feront-elles oublier les rugissements du directeur de Sarlat aux téléspectateurs traumatisés et ainsi les réconcilier avec les jeudis soirs de M6 ?