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Les Gérard de la Télévision 2011 > 24 parpaings pour le pire du PAF

Robin Girard-Kromas
Publié le 20/12/2011 à 20:40 Mis à jour le 21/12/2011 à 00:36

Arnaud Demanche, Fred Royer et Stéphane Rose

Pour cette sixième édition des Gérard, Paris Première a vu les choses en grand. Comme l’annoncent les organisateurs de la soirée Frédéric Royer et Arnaud Demanche, le public va assister ce soir à « une cérémonie qui s’annonce grandiose, sublime, remarquable ». Le pire de la télévision sera ainsi récompensé par des parpaings, joyeux trophées remis à chaque gagnant de catégorie. Après avoir salué le jury de journalistes votants, les animateurs s’amusent le temps de quelques minutes avant d’accueillir leur troisième comparse, Stéphane Rose. Ce dernier se chargera d’être le relai des téléspectateurs toute la soirée.

Première catégorie de la soirée, les Gérard vont récompenser «  le membre d’un jury de tocards qui a toute légitimité à te juger vu comment il a brillamment réussi sa carrière  ». Jean Benguigui est choisi pour sa participation à l’émission de Laurent Ruquier On n’demande qu’à en rire. Il coiffe au poteau Henry Padovani, Tina Arena, Alessandra Martines et Tatiana de Secret Story 1. Selon les organisateurs de la soirée, l’humoriste n’est pas présent dans la salle car il est en tournage « à la recherche du Français le plus sexy » avec un jury composé de « Pierre Ménès, Jean-Pierre Coffe, Cauet et lui-même  ».

Seconde catégorie à passer sur le grill, le Gérard de « l’émission qui a un nom de pièce de boulevard avec Marthe Villalonga et Bernard Menez en slip caché dans un placard » est attribué au programme quotidien de Stéphane Bern, Comment ça va bien. Devant l’absence de l’heureux intéressé, les animateurs essayent de trouver un remplaçant en en appelant à Pierre Mondy ou encore à Micheline Dax, sans succès. Et lorsqu’une « question de téléspectateurs » interroge les organisateurs sur l’actualité de Vincent Perrot, ces derniers n’hésitent pas à se lâcher en appelant ses fans à se rendre au Super U de Colmar si ils souhaitent le voir. Jean-Pierre Descombes, Roger Zabel, Bertrand Renard et Tex subissent le même sort avec d’autres grandes surfaces.

« Nous avons dû augmenter notre budget et nous devons donc proposer de la publicité » annoncent Frédéric Royer et Arnaud Demanche alors qu’ils s’apprêtent à lancer une fausse page de publicité. Ce court intermède terminé, la cérémonie reprend son cours avec le Gérard de « l’animateur qui n’aurait pas dû.. ». Christophe Hondelatte, qui a la chance de voir sa chanson reprise en directe par les animateurs, remporte le fameux parpaing devant Jean-Luc Delarue ou encore FX de Secret Story. Mais l’animateur reconverti chanteur n’est pas là ce soir, « en train d’enregistrer de nouveaux titres  » selon les organisateurs des Gérard. Ils prévoient prochainement : « <Dexter, c’est pas Christophe Lambert » ou encore « Scoubidou, c’est pas Pierre Benichou. » Finalement, pour les Gérard, « Christophe Hondelatte, c’est pas un psychopathe, mais ça y ressemble quand même beaucoup ».


Pour « le Gérard du monomaniaque  », les animateurs de la soirée se prêtent au jeu des imitations. Jean-Pierre Pernaut, Carole Rousseau, Bernard de la Villardière, Estelle Denis, Jean-Marc Morandini et Matthieu Delormeau : tous les petits tics des nommés sont passés au crible. Avec ses Enquêtes Exclusives, Bernard de la Villardière parvient tout de même à devancer ses petits camarades. Bien qu’il n’ait pas gagné, Jean-Marc Morandini a le droit à sa vanne de la part des organisateurs des Gérard qui annoncent qu’il est « en train de préparer une interview des rugbymen du Stade Français, puis de Jeremstar » tout en faisant la publicité de son blog comme la bonne adresse « pour tous les amateurs d’hommes nus ».

Avant de décerner le Gérard de «  l’animateur qui a trop de dents, et elles sont trop blanches », un des organisateurs s’étonne de ne pas voir figurer Isabelle Alonso dans les nommés. «  Oui, elle a bien trop de dents, mais elles ne sont pas blanches » s’amusent alors ses deux camarades. En partenariat avec 20 Minutes, le gagnant de ce Gérard n’était pas choisi par les journalistes mais par le public, qui a décidé de plébisciter à 62% Jean-Marc Morandini. Ce dernier est à nouveau moqué par Stéphane Rose, qui affirme avoir reçu un mail de l’animateur, avec la photo « candidat de Loft Story chilien qui pose nu pour sauver des platanes ».

Selon les organisateurs des Gérard, devant la teneur de ses programmes, NRJ12 est désormais obligée de faire des efforts pour ne pas froisser le CSA. Pour cela, ces derniers ont trouvé la solution : créer un journal télévisé pour la cible de la chaîne avec beaucoup de « buzz » et de « clash ». Outre l’actualité de Rihanna ou Brad Pitt et Angelina, le NRJT traite aussi de sujets compliqués comme le conflit israélo-palestinien, où « ce n’est pas le méga teuf » et « ça va trop pas bien ». Imitant un animateur inculte de la chaîne, Arnaud Demanche tourne en dérision l’actualité en la présentant de façon ultra-manichéenne avec un Nicolas Sarkozy aux obsèques de trois policiers « tués par des méchants ».

Nouvelle catégorie, le Gérard de « l’animatrice tellement nulle que tu te demandes ce qu’elle a bien pu faire pour décrocher son poste. Enfin non, tu te le demandes pas, tu le sais, mais tu le gardes pour toi pour pas t’attirer d’emmerdes avec Ni Putes ni soumises  » est attribué à la Miss Météo de Canal + Solweig Rediger-Lizelow. La jeune femme a été préférée à Faustine Bollaert, Karine Ferri, Laurence Ferrari, Cécile de Ménibus et Matthieu Delormeau. Absente de la cérémonie, Solweig est, selon les animateurs, trop « occupée à décrocher son premier rôle au cinéma ».

Après s’être félicités de ne jamais avoir attaqué les gens sur leur physique (sic), les Gérard rentrent dans le vif du sujet avec la catégorie « Gérard du type, sa tête, on dirait une marionnette des Guignols ». Igor Bogdanov remporte le parpaing devant son frère Grichka, mais aucun des deux n’a fait le déplacement. De son côté, le «  Gérard du tirage de lettres embarrassant dans l’émission Des Chiffres et des lettres » est attribué à « H.E.I.L.H.I.T.L.E.R  », ce qui semble beaucoup faire rire le public dans la salle, notamment après que l’animateur ait demandé si «  Hitler était là »...


Après les 10 ans de Confessions Intimes, qui a fait beaucoup de « petits » sur la TNT, les Gérard se sont amusés à réaliser eux même leur programme de témoignages avec « Témoignages Douloureux ». Sur la scène de la salle Wagram se succèdent alors des témoins plus loufoques les uns que les autres avec Maître Bellevue, huissier de justice le jour et travesti la nuit ; une jeune femme se prenant « pour une poupée Barbie » ; un fan de Michael Jackson et Claude François ou encore un grand phobique, qui affirme avoir finalement refusé de témoigner par peur du «  lobby juif ».

Nouvelle récompense, le « Gérard de l’émission qui te fait croire que tu vas trouver l’amour, alors qu’avec ta gueule, même ta main refuse de te branler » est attribué au programme de TF1 L’amour est aveugle. Arnaud Lemaire coiffe au poteau L’amour est dans le pré, L’amour au menu, Belle toute nue ou encore Nouveau look pour une nouvelle vie. Le mannequin n’est pas là ce soir, et les animateurs lancent une seconde « fausse publicité » dédiée cette fois-ci à moquer les nombreux spots appelant les téléspectateurs à échanger leurs bijoux en or contre de l’argent.

Autre télé-réalité de TF1 à l’honneur ce soir, Koh Lanta remporte le « Gérard de l’émission où on mange des vers ». Pour les présentateurs de la cérémonie, la boucle est bouclée : « Gérard a remporté Koh Lanta et Koh Lanta a remporté un Gérard ». « Seule émission à succès de France 2 » si l’on en croit les Gérard, Rendez-vous en terre inconnue a le droit à sa parodie avec une escale dans le Nord, à Lens. La comparaison entre les tribus reculées du monde et les ch’tis semble plaire au public, hilare devant l’imitation proposée de supporters du club de football du RC Lens.

La remise des prix se poursuit avec le « Gérard du KGB » attribué à Alexandra Golovanov, présentatrice de l’émission La mode, la mode, la mode sur Paris Première. L’occasion pour Arnaud Demanche de se laisser aller à une petite blague quant à l’absence de la jeune femme, «  sur le tournage tournage tournage du prochain numéro numéro numéro de la mode, la mode, la mode ». De son côté, le « running gag » autour de Jean-Marc Morandini ne s’arrête pas avec un nouveau « mail » contenant la photo d’un candidat du Secret Story russe nu pour faire le buzz. «  Il est vraiment obnubilé ce type » comment même le présentateur.

Christophe Hondelatte est décidemment à l’honneur ce soir. L’ancien présentateur de Faites entrer l’accusé remporte un second parpaing dans la catégorie « invité-juke-box dans lequel t’as juste à mettre une pièce pour qu’il te rejoue la même chanson », en l’occurrence : « Non mais si vous aimez pas mon disque, c’est parce que vous y connaissez rien en musique ! Mais bon, je m’en fiche, tous les artistes ont vécu ça... Les Brel, les Brassens, les Férré, et maintenant moi... Mais en France, on adore mettre des étiquettes... Puisque c’est comme ça j’me casse !  » Selon les organisateurs, Christophe Hondelatte était venu pour assister à la cérémonie mais n’a pas supporté de «  voir une étiquette à son nom  » sur son siège.


Après avoir annoncé la victoire d’Evelyne Dhéliat dans la catégorie du « Gérard de la présentatrice métro qui, au rythme du réchauffement climatique, s’assèche doucement mais sûrement », les organisateurs de la soirée semblent avoir découvert pourquoi seules les Miss de Canal + ne sont pas victimes de ce phénomène. « Elles sont quotidiennement arrosées par leur producteur » pensent-t-ils ainsi savoir.

Estimant avoir été victimes de censure de la part du service juridique de Paris Première, les animateurs de la cérémonie pensent que les téléspectateurs ont le droit de connaître les catégories supprimées : « Le Gérard du producteur télé, vu son nom, on connait déjà son avis sur le conflit israélo-palestinien  », «  le Gérard de la conasse d’intello féministe qui ferait mieux de retourner faire la vaisselle plutôt que de donner son petit avis sur le printemps arabe » ou encore «  le Gérard de la grosse gouinasse qui a bouffé tant de gazon qu’elle ressemble au personnage de Cétélem  ». Pour cause de diffamation, homophobie ou sexisme, ces prix ont bien entendu été « supprimés ».

Dans la catégorie du « Gérard du petit métrosexuel à chemise Fred Perry, bottines Paul Smith et costard The Kooples, embauché au départ pour faire bander les gays du Marais mais qui au final fait mouiller les vieilles du Vésinet », Yann Barthès surpasse la concurrence composée de Cyril Féraud, Matthieu Delormeau, Vincent Cerutti et Julian Bugier. Ce dernier n’est pas dans la salle ce soir, trop occupé à « animer un thé dansant au Vésinet puis à enchainer avec un anniversaire dans une maison de retraite et enfin une soirée bimbo au syndicat d’initiative ».

Nouvelle pastille humoristique, les Gérard proposent ce soir de découvrir à quoi ressemblerait une chaîne dédiée au public masculin. Avec « Télé Bollocks », les organisateurs se sont amusés à imaginer des émissions « de la couille, 100% homme, 0% gonzesse ». Frédéric Viril, auteur imaginaire de la collection « Comment se comporter comme un vrai mec ? » rejoint ainsi le plateau, suivi de Stéphane Sueur pour une rubrique Night et enfin de Ludoris Testostérone pour un moment de sport.

Pour « le Gérard de l’astuce 100% malin, 100% discount, pour remplir votre chaîne TNT à prix futés », Paris Première est récompensée pour « filmer des chansonniers qui rient encore en imitant Georges Marchais et Raymond Barre ». Pour la première fois de la soirée, quelqu’un peut monter sur scène pour récupérer le prix. Toutefois, pour prendre son parpaing, le jeune homme est accompagné d’un « champion de boxe », Kill Lebanner, qui annonce être «  la belle sœur de Matthieu Delormeau  ». Pour avoir réparation, le « garde du corps » récupère ainsi un bisou de chacun des organisateurs.


Déjà moquée dans l’émission, la communauté du Nord est à nouveau gâtée par les Gérard. La nouveauté Les Ch’tis à Ibiza obtient ainsi « le Gérard du zoo ». Côté botanique, Arianne Massenet remporte le prix du « Gérard du jardin des plantes » pour son apparition quotidienne aux côtés de Michel Denisot dans Le Grand Journal. « Elle n’est pas la et on ne sait pas pourquoi » annoncent les organisateurs qui rajoutent sur le ton de l’humour que « même quand elle est là, on ne sait pas pourquoi  ». Le « running gag » autour de Jean-Marc Morandini se poursuit avec la photo d’un « un footballeur nu pour sauver les coccinelles  ».

Master Chef, sur TF1, remporte « le Gérard de l’émission de warriors où des candidats se fightent façon Alien vs Predator sur du Carmina Burana, tout ça pour déterminer si le menu makis de Célestin est meilleur que le menu verrines de Floriane ». « Il y a aussi le menu quiche de Lorraine, le menu œuf de Bénédicte et le menu crêpes de Suzette » s’exclame l’un des animateurs, sans toutefois faire rire les spectateurs dans la salle. Pour leur redonner le sourire, ces derniers se prêtent alors à une parodie des émissions de cuisine à la sauce militaire.

La fin de la soirée approche et les récompenses ne s’arrêtent pas avec « le Gérard du chômeur qui vient pointer à Paris Première plutôt qu’à Pôle Emploi » pour Guillaume Durand et «  le Gérard du Super Héros  » pour Michel Drucker. Enfin, « le Gérard de l’émission qui a fait un tel krach d’audience qu’on a eu du bol que Standard & Poor’s ne dégrade pas la note de la France dans la foulée  » va à Avant-Premières d’Elisabeth Tchoungui, visiblement « en train d’enregistrer son avant-dernière émission » selon les animateurs. Une blague qui tombe à l’eau quand on sait que l’émission a été renouvelée pour 2012.

Les Gérard se concluent avec les deux plus « prestigieuses » catégories, celles des « Pires animateurs de l’année  ». Pour ménager un peu le suspense, Arnaud Demanche s’amuse à imiter Benjamin Castaldi en prenant tout son temps pour révéler les gagnants. Elsa Fayer est finalement élue pire animatrice de l’année tandis que Cyril Viguier remporte la palme chez les hommes. Toutefois, pour les organisateurs, « ce soir, tous les nommés méritaient cette distinction ».