Toutelatele

Les nouvelles tendances de la real tv mondiale

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 26/04/2005 à 00:43

L’œil discret mais omniprésent de la real tv continue de planer sur le monde. Et pour que les audiences ne déçoivent jamais les dirigeants des chaînes, les producteurs rivalisent d’imagination et d’astuce. Le reality show en vogue se veut utile !

Reality star : pour continuer d’exister...

Dans Fat actress (« Grosse actrice »), la chaîne américaine par câble Showtime scénarise le quotidien de la star d’Allô maman ici bébé, âgée aujourd’hui de 53 ans et pesant près de 100 kilos. La série évoque avec humour le régime et la vie sentimentale de Kristie Alley, ainsi que la difficulté de travailler à Hollywood pour une actrice qui s’éloigne des normes plastiques à la mode. Jeune et belle, Britney Spears n’a, quant à elle, aucun mal à attirer l’attention. Les caméras devraient s’immiscer dès le mois de mai dans la vie de couple de la future maman. Selon le magazine Variety, la chanteuse aurait déjà signé avec UPN pour 6 épisodes destinés à faire taire les rumeurs qui courent sur sa vie privée depuis son mariage avec Kevin Federline. Moins glamour mais tout aussi people, ABC se préparerait à tourner en juillet un reportage sur l’intimité des deux sœurs championnes de tennis, qui peaufinent à présent leur reconversion.

Reality business : la soif de l’or

Il y a des jours où emploi et réinsertion se retrouvent d’une curieuse façon. Sur NBC à la rentrée prochaine, le milliardaire américain Donald Trump endossera à nouveau le rôle de l’impitoyable patron de The Apprentice. A grands renforts de « You’re fired ! » (en français « Tu es viré ! »), il éliminera un à un les apprentis entrepreneurs qui se disputeront un poste rémunéré 250 000 dollars par an dans l’empire commercial de la styliste Martha Stewart. Face à ces jeunes talents du management, la reine du raffinement tentera de se racheter une bonne conduite. A peine sortie de prison pour faux témoignage dans une affaire de spéculation financière, elle suivra le tournage de l’émission chez elle, sous le coup d’un maintien en résidence surveillée.

Reality coach : prêts pour toutes les situations

Après la beauté, la minceur, l’éducation des enfants ou l’hygiène, les vertus pédagogiques de la « télé-assistance » se poursuivent avec une idée de la chaîne russe NTV. Baptisée Attrape le voleur et présentée par deux anciens « professionnels », l’émission explique aux téléspectateurs comment se défendre des cambrioleurs à travers l’exemple concret d’une intrusion au domicile d’une famille du pays. Plus ludique mais moins original, Camp Orange (diffusé sur la chaîne à péage australienne Nickelodeon) a envoyé sur une île sauvage de la baie de Sydney huit adolescents pour les initier aux techniques de survie et à la vie en communauté.

Reality doc : pour refaire le monde...

Que serait le monde sans les femmes ? C’est à cette question que tentera de répondre en août la BBC dans un reality show en 7 épisodes fortement teinté d’anthropologie. Pendant une semaine, elle enverra en vacances toute la population féminine de Harby, un village du nord-est de l’Angleterre. Les hommes se retrouveront donc seuls pour s’occuper de leur maisonnée. Toujours en Grande-Bretagne, l’expérience tentée en mars dernier par Channel 4 fait froid dans le dos. Pour Guantanamo Book (notre photo), elle a recréé dans un hangar londonien les conditions d’emprisonnement des terroristes présumés capturés par les forces américaines. Les sept volontaires ont dû supporter températures extrêmes, privations du sommeil et contacts physiques non violents afin de livrer un témoignage de ce mode de détention controversé.

Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort : la real tv fourmille de (bonnes ?) raisons pour continuer d’exister. Les concepts se multiplient jusqu’à plus soif, et l’inexorable fuite en avant ne saurait aujourd’hui se limiter à quelques célébrités parquées en caserne ou à la campagne. En France cependant, TF1 et M6 épuiseront d’abord les recettes déjà éprouvées. Un peu timide, certes. Mais faut-il s’en plaindre ?