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Lost > Terry O’Quinn revient sur son parcours

Tony Cotte
Publié le 09/09/2007 à 13:53 Mis à jour le 07/04/2011 à 17:05

Lors du 47e Festival de Television de Monte Carlo, Terry O’Quinn a séduit les journalistes. Il faut dire celui qui se cache sous les traits de John Locke, personnage enigmatique de la série Lost, a de quoi captivé plus d’un sérievore. Habitué aux productions fantastiques, l’acteur fait le point sur son parcours, la troisième saison de la série ainsi que sa fin programmée. Retranscription d’une table ronde chargée de passionnés...

Lors de la deuxième saison de Lost, les intrigues ont laissé toujours plus de questions en suspend et de nombreux téléspectateurs ont été déçus. Pensez-vous que cette troisième saison dissipe davantage le mystère qu’elle ne l’épaissit ?

Terry O’Quinn : Si on devait répondre à toutes les questions en même temps, la série s’arrêterait de suite. Les producteurs donnent quelques indices et révélations au compte-goutte mais certains téléspectateurs en veulent toujours plus. Ils veulent tout connaître des mystères de l’île et de ses occupants. Mais on peut suivre Lost pour un tas d’autres raisons. La série est visuellement agréable à regarder et nous sommes les seuls à avoir recours à un orchestre live pour la musique. Les scénarios sont bien écrits et les personnages sont explorés en profondeur. Je pense que les scénaristes ont compris les attentes du public.

Cette troisième saison met aussi en avant votre personnage. Qui est finalement John Locke ?

Terry O’Quinn : C’est un homme persuadé que sa destinée est sur l’île. Il est là pour une bonne raison et est bien déterminé à savoir laquelle. Il mène une quête constante pour avoir diverses réponses.

Certains acteurs se sont plaints qu’ils ne tournent pas beaucoup lors de certains épisodes...

Terry O’Quinn : Et j’en fais partie alors que pourtant je suis un des mieux servis (rires). Compte-tenu du nombre d’acteurs présents au casting, j’ai conscience qu’il est difficile pour les scénaristes de satisfaire tout le monde. Certaines intrigues sont plus faciles à travailler ce qui est, par chance, le cas de celles concernant mon personnage. Jack et Kate sont également importants dans la série. Ils apparaissent plus souvent tandis que d’autres, tout aussi intéressants, n’ont pas été vraiment explorés à ce jour.

Lost n’hésite pas à faire mourir certains de ses personnages. Avez-vous peur que John Locke finisse par disparaître ?

Terry O’Quinn : Je n’ai plus peur de quitter la série désormais. Grâce à elle, j’ai une situation professionnelle enviable ou du moins je l’espère. Mais j’avoue que j’aimerais poursuivre encore un moment Lost. Je me suis attaché à mon personnage. Je le trouve passionnant et, en tant qu’acteur, il y a un travail très intéressant à fournir.


La fin de Lost est planifiée pour dans 48 épisodes. Quel est votre sentiment par rapport à cette décision ?

Terry O’Quinn : Les producteurs vont pouvoir conclure la série proprement et j’espère en faire partie jusqu’à l’ultime épisode. C’est à la fois une bonne chose et un soulagement. Les choses ont commencé à bouger et je crois qu’elles continueront dans ce sens. Je pense que les épisodes restants seront bons.

Ferez-vous partie de ces dernières saisons ?

Terry O’Quinn : Je ne sais pas. Sans être businessman, j’ai signé un contrat de 6 ans. Je me suis engagé jusqu’à ce qu’ils décident de se passer de mes services.

Si John Locke est amené à mourir. Quelle mort lui choisiriez-vous ?

Terry O’Quinn : (silence) Une mort héroïque est la première réponse qui me vient à l’esprit. J’espère avant tout que la mort de Locke lui apportera une réponse et sera utile. Si ce n’est pas le cas, elle sera, j’en suis certain, utilisée par ABC. Ils pourront vendre de grosses pubs en annonçant la mort d’un autre personnage (rires). En revanche, si l’on se place du point de vue des scénaristes, une mort sans réponse serait plus tragique...

Qu’avez-vous en commun avec votre personnage ?

Terry O’Quinn : Je partage la solitude, les hésitations et les peurs passées de Locke. En fait, l’expérience Lost m’a transformé au même titre que le passage de Locke sur l’île. Cette série m’a donné une liberté d’acteur incomparable. C’est pour cette raison que tout va aussi bien pour moi aujourd’hui.

Peut-on dire que la série a été une sorte de thérapie pour vous ?

Terry O’Quinn : C’est du moins un bon reflet de ma vie. Je fais ce métier depuis 27 ans et je ramais avant que Lost arrive. Un jour, J.J Abrams m’a appelé pour me dire que j’avais un boulot. Je n’ai même pas cherché à savoir ce que c’était j’ai d’office répondu « Je prends ! » (rires). C’est ensuite qu’il m’a précisé que le tournage était à Hawaï et que je n’allais pas faire grand-chose au début. Je n’ai pas cherché à savoir. J’étais vraiment au point-mort quand Lost a débuté.

Quand on travaille sous la houlette de Chris Carter et autres J.J Abrams, comment cette situation est-elle possible ?

Terry O’Quinn : Chris Carter a été gentil de m’engager sur ses différentes séries. Il doit sans doute penser que je suis un bon acteur. Je lui en suis très reconnaissant mais il ne pouvait pas non plus faire appel à moi indéfiniment. En fait, la plupart des gens avec lesquels j’ai travaillé ont voulu collaborer à nouveau avec moi par la suite tandis que ceux avec lesquels je n’ai jamais travaillé n’ont pas voulu m’engager. Je suppose que J.J Abrams me considère lui aussi comme bon acteur.