Toutelatele

Mac Lesggy

Joseph Agostini
Publié le 20/01/2003 à 00:00 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:24

Animateur du magazine E=M6, depuis 1991, Mac Lesggy, poursuit sa bataille pour la vulgarisation scientifique. Dès le 23 janvier, il lance un nouveau concept d’émission, intitulé « J’ai décidé de maigrir », et programmé le jeudi, à 20H50.
Ce matin là, au siège de VM Productions, un bloc de glace de la taille d’une armoire, était tombé de six étages, pour atterrir à quelques mètres des bureaux de Mac Lesggy et de son équipe. Certes, ce n’était ni un météorite ni une navette raëlienne, mais, à l’endroit même où se fabrique E=M6, la chute d’un objet céleste a donc été constatée. Qu’à cela ne tienne, Mac me fait traverser le lieu de la scène, manque de percuter un débris de verre, et l’interview commence, sous abri...

Joseph Agostini : Entre le titre de votre nouvelle émission, J’ai décidé de maigrir, et les télé-réalités américaines, basées sur des témoignages très racoleurs d’obèses sur un plateau de télévision, l’amalgame est vite fait...

Mac Lesggy : Notre concept n’aura strictement rien à voir avec une téléréalité. J’ai décidé de maigrir se compose de deux émissions différentes. La première est un documentaire de soixante minutes, sur la vie quotidienne de six personnes qui ont décidé de faire un régime. Les caméras de M6 ont suivi cinq femmes et un homme, qui souffrent plus ou moins de surpoids, mais qui ont tous l’intention de perdre des kilos. La deuxième émission est en plateau, avec un médecin et un sociologue, qui viendront nous parler de régime, de nutrition, et nous donner les chiffres de l’obésité en France, en progression constante. Il s’agit d’une émission citoyenne, absolument pas racoleuse.

Le régime serait-il une idée neuve à la télévision française ?

Il y a déjà eu quatre numéros de E=M6 consacrés aux secrets de la minceur et à la bonne nutrition. Les Français, et en particulier les femmes, se préoccupent énormément de leur ligne. Nous n’avons eu aucun mal à trouver des témoins, pas tous en surpoids d’ailleurs. Avant J’ai décidé de maigrir, Marielle Fournier avait animé Demain, tous obèses, le mardi à 20h50. Cependant, il est vrai que ce programme est le premier rendez-vous régulier, en la matière.

Marielle Fournier vous accompagne durant l’émission. Une femme n’est-elle pas davantage sensible aux problèmes de poids qu’un homme ?

Je dirais qu’en ce qui me concerne, il s’agit davantage d’une curiosité intellectuelle. Tandis que je ne me suis jamais préoccupé de ma silhouette, Marielle a, toute jeune, suivi des régimes, et reconnaît aujourd’hui contrôler sa ligne. Etant une femme soucieuse de son corps, elle est plus sensible que moi à l’aspect esthétique du régime, et nous avons deux regards complémentaires sur la prise de poids.

Venons-en à votre parcours personnel. Ingénieur agronome spécialisé dans l’agroalimentaire, vous êtes devenu le Monsieur Sciences de M6, avec une émission à l’antenne depuis douze ans, E=M6. Comment vous y êtes-vous pris ?

Ma démarche au sein de cette chaîne est restée la même : la vulgarisation scientifique dans tous les domaines, de la sexualité à l’astronomie en passant par la nutrition. Pour cela, j’ai toujours essayé d’être à l’écoute du public, de ses attentes, de ses goûts en matière de sujets. Je pense avoir toujours évité l’écueil de la vulgarité, mais dans des logiques de spectacle et d’éducation à la fois, car l’une ne va pas sans l’autre, en prime time ou non. Le secret de la réussite, c’est sans doute de rester cohérent avec le reste de la grille, en recherchant à séduire le public cible de la chaîne qui vous emploie.

Et pour séduire les 15-35 ans, faire des spéciales « Sexualité » à 20h50...

Certains me reprochent de céder à la facilité et crient au racolage, mais je n’ai pas honte de parler de sexe à l’antenne ! Ce sujet intéresse le jeune public, pourquoi s’en cacher ? Cependant, nous le traitons de manière scientifique, ludique, mais jamais graveleuse. Ce ne sont pas des « Spéciales gros seins », comme certaines chaînes concurrentes en font à volonté !

Quand vous traitez de thèmes scientifiques pointus, ne vous sentez-vous pas investi d’une mission de service public ?

Absolument, et c’est tout en l’honneur de M6. Il y a des émissions de qualité sur toutes les chaînes, et les télévisions d’Etat abordent parfois certains thèmes, très éloignés de leur mission initiale. La distinction privé/public n’a plus beaucoup de sens.

L’arrivée de Loft Story sur M6 a, malgré tout, été le « next step » des télés commerciales. Faîtes-vous bon voisinage avec cette télévision ?

La real TV est une forme de divertissement comme les autres. L’affaire Loft story, c’est une tempête dans un verre d’eau ! En France, nous aurons toujours une version soft de ce qui se passe ailleurs. Regardez Zone Rouge, avec Jean-Pierre Foucault dans le rôle de l’animateur ! Notre télévision reste sous le regard des intellectuels et des politiques. Elle se fixe des limites très strictes en matière de real TV. Quant à Loft Story, ça ne m’a personnellement pas choqué du tout. Il n’y avait rien de très scandaleux dans tout ça !

Mac Lesggy, vos lunettes, où sont-elles passées ?

Je ne les porte plus à la ville. Quand je me baladais dans la rue avec mes grosses paires, on m’interpellait souvent, au grand dam de mon épouse, qui m’a convaincu de porter des lunettes plus discrètes, quand je ne suis pas à l’antenne. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour satisfaire sa femme !