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Maëlle Mietton (Un si grand soleil) : « L’histoire Julien / Claire plane autour d’Alice... »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 14/04/2019 à 18:47 Mis à jour le 14/04/2019 à 20:22

Depuis la rentrée, Maëlle Mietton est à l’affiche d’Un si grand soleil sur France 2. La comédienne se confie sur le nouveau départ de son personnage Alice avec Julien. Elle évoque également les intrigues qui autour le clan Bastide, le succès de la série et ses projets.

Benoît Mandin : Pourquoi Alice et Julien ont fait le choix de garder leur relation secrète ?

Maëlle Mietton : Pour ne pas bousculer les enfants (Manon et Arthur, ndlr) (rires). La séparation a été une période difficile à traverser pour eux. Quand ils se sont remis ensemble, Alice et Julien ne savaient pas vraiment vers où ils allaient. Ils n’osaient pas l’assumer.

Alors qu’ils venaient de signer le papier du divorce, Alice et Julien se sont remis ensemble. Quel regard portez-vous sur leur relation ?

C’est une relation vivante ! (rires). J’essaye de lui donner du sens parce que c’est important. Les auteurs écrivent des histoires et notre rôle est de les nourrir. Je trouve assez joli le couple formé par Alice et Julien. Ils sont touchants même si rien n’est évident. Entre la première séparation, le retour de Julien et la seconde séparation, Alice a beaucoup morflé. Tout le monde était persuadé qu’il allait partir avec Claire alors que cette dernière fait le choix de le quitter. Il y a eu aussi l’histoire avec Maxime. Alice a vraiment fait une sorte de deuil en enterrant quelque chose à un moment donné. Après le drame Maxime / Manon, Alice est loin d’être sûre d’elle. Bien qu’elle soit amoureuse de Julien, elle ne veut plus souffrir…

Comment avez-vous imaginé ces paradoxes ?

Je croise pas mal de personnes qui vivent exactement la situation d’Alice et Julien. Cela peut aussi donner une vision à des téléspectateurs qui n’en ont plus. Après, je ne suis pas pour le non-divorce. Si une relation est arrivée au bout, il est parfois préférable que ça s’arrête. Dans le cas d’Alice et Julien, il y a une alchimie empreinte d’amour. Avec Jérémy, on a eu le sentiment qu’ils se redécouvrent. C’est vraiment la première fois qu’ils apprenaient à se regarder, à s’écouter et apprendre à se connaître.

« Alice a clairement Julien dans la peau »

La reformation du couple Alice / Julien a divisé les téléspectateurs. Vous attendiez-vous à ces critiques ?

Je les comprends très bien puisque les auteurs écrivent dans ce sens. Si cela suscite le débat, c’est que ça intéresse le public. C’est un bon élément de voir que cela réveille des choses chez certaines personnes. Bien que l’on soit dans la fiction, chaque relation et individualité est tellement unique que le résultat l’est aussi. J’ai senti qu’Alice a clairement Julien dans la peau.

Diriez-vous que Claire représente une menace pour l’avenir du couple Alice / Julien ?

Pour moi, l’avenir en commun n’est pas entre Alice et Julien, mais entre Alice et Claire (rires). On en a rigolé beaucoup avec les auteurs et Mélanie Maudran (interprète de Claire, ndlr). On a très envie que nos personnages se croisent à travers leurs parcours. Dans la scène que j’ai tournée avec Jérémy Banster pour la réconciliation, Alice a tenté de savoir si Julien était encore amoureux de Claire. L’histoire de Claire et Julien plane autour d’Alice… Un si grand soleil est une série donc il faut de l’ambiguïté (rires).

Quelles seraient vos envies pour Alice ?

Je n’en ai pas vraiment, car tout se fait en collaboration avec les équipes de production en fonction de ce que je dégage dans mon jeu. Je ne pense pas qu’elles ont une vision bien établie de chacun des personnages d’Un si grand soleil. Je trouve ça assez joli, car on ne sait pas trop vers où on va.

« Alice n’a peur de rien »

A l’inverse de l’effet escompté, la trahison d’Alice avec Maxime a renforcé ses liens avec Manon. Comment définiriez-vous leur relation ?

Alice aime ses enfants profondément et elle les protège du mieux qu’elle peut. Comme beaucoup d’adolescents, Manon fait preuve d’une hypersensibilité. Ses réactions peuvent être parfois extrêmes, mais c’est lié à un côté touchant. Bien qu’elle ait pu penser le contraire, elle sait que sa mère sera toujours là pour elle. Avec Julien, Alice est la seule à avoir les épaules solides pour encaisser tout ça. Vu qu’elles ont été manipulées, l’histoire de Maxime a ressoudé le lien Alice-Manon.

Elisabeth Bastide finit par révéler l’existence de sa relation avec Guilhem Cabestan. Quel rôle va jouer Alice ?

Julien va être embarrassé par cette révélation. Il ne comprend pas pourquoi sa mère lui a caché. Alice va avoir plus un regard plus observateur que Julien. Elle va être un soutien à l’écoute. Julien et Elisabeth ont une relation franche, c’est bien pour ça qu’Alice ne compte pas s’en mêler (rires). Même si je ne connais pas son passif, Alice est hyper costaud et n’a peur de rien.

Comment expliquez-vous l’attachement du public pour le clan Bastide ?

Déjà, il y a une forme d’identification pour le public. Dès le départ, on a eu vraiment la chance de tous se rencontrer et d’avoir des repères familiers. Entre nous, il y a une évidence et ça s’est ressenti dès les auditions. Cela vaut également avec toutes les équipes de comédien et de production. Un si grand soleil est une très belle famille.

« Le défi du feuilleton quotidien est de trouver comment donner une intensité émotionnelle et une véracité du moment »

Quel bilan tirez-vous de ces huit premiers mois d’Un si grand soleil ?

Ce n’est que du bonheur ! J’évolue plus habituellement dans le spectacle vivant à travers des collaborations théâtrales pour le jeune public et des orchestres. Je suis à l’orchestre de Toulouse, Avignon et là je reviens de Lausanne. J’ai des compagnies de théâtre et j’ai de beaux projets auxquels je tiens. Je n’étais pas totalement novice en télévision, mais à cette échelle-là, c’était une grande première. Il y a très peu de comédiens en France qui connaissent l’expérience du feuilleton quotidien. Que ça soit en unitaire ou en long-métrage, ce n’est pas du tout le même travail. On n’est pas sur les mêmes outils et fonctionnements. Un si grand soleil était un gros défi et j’étais hyper heureuse de pouvoir appréhender toutes ces spécificités. Au niveau des émotions, on ne peut pas du tout avoir le même parcours habituel. Dans les scènes, il y a très peu de prises. Le défi est de trouver comment donner une intensité émotionnelle et une véracité du moment pour que le téléspectateur le ressente comme vrai et précieux.

Comment gérez-vous le rythme de tournage intense qu’impose une série quotidienne ?

Depuis un an que l’on tourne, je suis fatiguée. Mais là aussi c’est un espace de travail où il se passe des choses. Je trouve cela très intéressant. Je tourne quatre à cinq jours par mois, ce qui représente un à deux jours par semaine. Des fois sur ma journée de tournage, j’ai une scène comme je peux en avoir six. Dans les intrigues actuelles, Alice est peu présente, mais est toujours là malgré tout. Cela me permet à titre personnel de privilégier aussi le reste.

Parallèlement à Un si grand soleil, avez-vous d’autres projets ?

Je travaille avec le chef d’orchestre Christophe Mangou. Il est le chef associé des projets pédagogiques de l’orchestre de Toulouse. Quand j’ai commencé à travailler avec les orchestres, j’ai été à celui de Montpellier. Les concerts éducatifs sont destinés aux plus jeunes. Cela peut aller de la maternelle au primaire. J’ai pour rôle de réécrire une histoire ou un conte. Après, en tant que récitante, je raconte l’histoire derrière l’orchestre. Cela se développe de plus en plus depuis une dizaine d’années. Je suis un peu devenue une spécialiste des concerts éducatifs et pédagogiques. J’ai un parcours assez conséquent derrière moi avec le jeune public.