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Marion Game / Gérard Hernandez (Scènes de ménages) : « Si Raymond dit ’Pauvre conne !’ à Huguette, c’est un mot d’amour déguisé ! »

Alexandre Desgué
Publié le 10/04/2017 à 19:13

Depuis huit ans, Marion Game et Gérard Hernandez incarnent le couple le plus cynique de la série Scènes de Ménages. A l’occasion des 30 ans de M6, ils incarneront avec humour leurs personnages de Huguette et Raymond dans Scènes de ménages : ça va être leur fête !, ce mardi 11 avril à 21h05. Ils vont partir pour Paris afin que Raymond reçoive sa médaille de l’Ordre du mérite. Pour jouer avec le couple, des guest comme Nicolas de Tavernost, Laurent Boyer et Jean-Pierre Castaldi sont attendus. Les deux comédiens se sont confiés à Toutelatele sur ces rôles qu’ils campent depuis 2009.

Alexandre Desgué : Comment vous sentez-vous d’incarner ces rôles depuis huit ans avec succès ?

Marion Game : C’est agréable de se dire que chaque soir, on apaise les gens.
Gérard Hernandez : C’est agréable d’avoir l’occasion de dire des gros mots (rires) alors que je ne me le permettrais pas dans la vie. Raymond, c’est un rôle qui se base sur le fond par une immense tendresse !

Marion Game : C’est sûr que Gérard ne se permettrait jamais de dire de telles choses dans la vie, c’est un élégant, comme disait Audiard. S’il n’y avait pas d’amour entre Huguette et Raymond, ça serait désagréable. Alors qu’en réalité, il y a de l’amour en toile de fond, en plus des méchancetés ! S’il dit « pauvre conne ! » c’est un mot d’amour déguisé !

«  Il y a de l’amour en toile de fond, en plus des méchancetés ! »

Vous arrive-t-il d’intervenir dans la conception de vos personnages et des intrigues ?

Marion Game : Non, notre métier c’est d’être acteur. On doit être dans notre rôle. Ce sont les fondamentaux pour moi, je ne regarde pas si l’eau est profonde, on me dit de jouer ça, on y va, on ne réfléchit pas ! Il ne faut pas tricher dans ce métier, on arrive avec son bagage, ses connaissances, ses acquis, et il ne faut pas réfléchir ! Les personnages sont définis par les auteurs ! Notre boulot c’est d’incarner le texte et le personnage, on n’intervient pas dans la préparation ! Ce n’est pas notre travail.

Avez-vous eu du mal à trouver vos marques dans ce couple ?

Gérard Hernandez : Non déjà, dès l’essai au casting, ça l’a fait tout de suite.

Marion Game : Je suis arrivée aux studios, et de loin, je vois Gérard, le casteur que je connaissais déjà, et Alain Kappauf. J’étais assez intimidée, et dans ces cas-là, je dis une connerie pour faire face à ça ! J’ai alors dit « Tu vas quand même pas me faire tourner avec ce vieux con ? ». À ce moment, le casteur s’est tourné vers Alain Kappauf et à dit « Et bien le ton, est donné ! ». Ma petite réplique m’avait mis directement dans le rôle (rires).

« Notre boulot c’est d’incarner le texte et le personnage, on n’intervient pas dans la préparation ! Ce n’est pas notre travail »

Comment avez-vous réagi quand vous avez eu le rôle ?

Marion Game  : J’ai été surprise ! J’étais en balance avec quelqu’un d’autre, et finalement c’était pour moi...

Gérard Hernandez : Ils ont hésité entre elle et Fanny Ardant, mais elle était trop grande, donc ils ont pris Marion (rires)

Dans ce prime, Raymond et Huguette se rendent à Paris afin que l’ancien gendarme puisse recevoir sa médaille du mérite, comment l’appréhendent-ils ?

Gérard Hernandez : Je suis en uniforme, bien que je ne sois pas fan de ce genre d’accoutrement d’habitude ! Ce que j’ai le plus aimé, c’est de tourner dans Paris. La scène par exemple où je bouscule des Parisiens est géniale. Et je dis : « J’adore ici, on a même pas besoin de dire pardon aux gens ! ». Il y a une petite critique des habitants de Paris. En province, au moins il arrive qu’on nous dise bonjour, alors qu’à Paris, non. Et ne me dites pas que c’est une affaire de circonstance, ça a toujours été comme ça ! Tout le monde fait la gueule ! La ville où l’on fait autant la gueule, c’est New York (rires).

Marion Game : Nous sommes à Paris, c’est la fête, il est médaillé donc il y a de la fierté pour Huguette. Et c’est vrai que ces derniers temps, elle est plus dure avec Raymond. Il y a une sorte d’installation dans l’âge. Avant c’était lui qui était le plus actif, et maintenant, Huguette l’envoie valser de plus en plus !

Gérard Hernandez : C’est vrai qu’on faisait le reproche que seul Raymond tapait, et il faut qu’il y ait un équilibre !

Quelle est la différence quand on tourne un prime time spécial de Scènes de ménages ?

Marion Game : C’est agréable de tourner en extérieur ! On avait l’impression de faire du cinéma. Ça change de notre studio avec le décor miteux depuis huit ans. (rires)

« C’est vrai qu’on faisait le reproche que seul Raymond tapait, et il faut qu’il y ait un équilibre »

Au casting de ce prime, on retrouve Nicolas de Tavernost (patron de M6, nldr) , Laurent Boyer et Jean-Pierre Castaldi. Comment s’est passé le tournage avec eux ?

Marion Game  : Le sketch avec Nicolas de Tavernost dans le rôle d’un chauffeur de Taxi parisien est fabuleux ! Raymond se permet de le traiter d’escroc !

Gérard Hernandez : On espère qu’il va nous augmenter (rires)

Marion Game : Quant à Jean-Pierre, ils sont plus vrais que nature en anciens gendarmes ! C’est moi qui l’ai fait venir, car nous jouons ensemble dans la pièce de théâtre Au Frais de la Princesse. Quand j’ai su que pour le prime, ils cherchaient un gendarme, je leur ai dit que j’en avais un parfait et il a accepté !

Combien de temps mettez-vous à tourner ce type de prime ?

Marion Game : Ça se tourne en une journée. Et quand on est en studio, ça se met en boite très vite, c’est une sacrée cadence ! Vous savez, il n’y a qu’une seule caméra fixe alors c’est à nous d’apporter la vie. Il n’y a pas de montage, tout le texte se fait en continuité.

Quel impact votre rôle a sur votre carrière ?

Marion Game : Évidemment, les gens connaissent le personnage de Huguette. Quand je suis en tournée au théâtre, on remplit les salles très facilement. Je pense que ça plait aux gens d’aller voir « Huguette au théâtre » alors ça marche très bien !