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Mathieu Madénian & Thomas VDB (Les Mystères de l’Écosse) : « On est deux grands débiles qui ne résolvent rien ! »

Marion Olité
Publié le 27/01/2014 à 18:26 Mis à jour le 03/02/2014 à 19:10

Après le buzz autour de leur reportage sur la fin du monde à Bugarach, diffusé le 21 décembre 2012 sur Syfy, Mathieu Madénian et Thomas VDB se sont retrouvés pour tourner un nouveau documentaire comique. En pleine forme, le duo d’humoristes revient pour Toutelatele sur les souvenirs d’un tournage express (quatre jours) mais intense, qui s’est déroulé fin septembre 2013 un peu partout en Écosse.

Marion Olité : Comment vous est venue l’idée de partir en Écosse ?

Mathieu Madénian : L’idée est venue dans les studios de Universal. Ils nous ont dit qu’ils avaient beaucoup aimé Bugarach, et nous ont demandé ce qu’on voulait faire maintenant. On a proposé l’Écosse, et ils ont dit « ok ! ». L’image de nous deux en kilt à Roissy, je me suis dit rien que ça, c’est marrant. Donc, faisons-le !

Thomas VDB : Il n’y a pas d’actualité et en même temps, il y en a tout le temps. C’est l’avantage des légendes comme celle du monstre du Loch Ness.

Mathieu Madénian : L’Écosse était juste un prétexte de comédie. Tu nous mets en Belgique avec la culture des frites, on aurait trouvé des conneries à raconter ! On s’est baladé en kilt dans Édimbourg. Ça n’a pas de sens (rires). Il fallait voir la gueule des vieux Français qui me voient chez Drucker, passer là en kilt à mille lieues de la France. Ils se demandaient ce que je foutais là (rires). »

Aviez-vous une idée précise en tête avant de partir ?

Thomas VDB : Non, il a fallu trouver quelque chose à développer sur 1h30 ! On avait quatre jours pour tourner une heure et demie de programme. Ça fait 25 minutes par jour ! Au final, on a un truc qui tient la route.

Mathieu Madénian : Il y a eu pas mal d’impondérables. On s’est retrouvé trois heures à Roissy et on a dû trouver quelque chose à tourner. On a été confronté sur place à tourner des trucs qu’on n’avait pas prévus.

Thomas VDB : Du point de vue de l’écriture, la difficulté était de mélanger l’intrigue autour des maisons hantées, et celle autour du monstre du Loch Ness. Avec Bugarach, l’angle c’était la fin du monde. Là, il fallait que les maisons hantées soient des embûches sur le chemin du monstre du Loch Ness. On a mélangé tout ça : on dort dans une maison hantée, on fait une séance de spiritisme à la recherche du fantôme de Benny Hill (rires)...

« Tu ne peux pas prévoir d’aller voir un joueur de cornemuse écossais pour lui demander s’il joue le générique de Maguy »

Avez-vous beaucoup improvisé ?

Thomas VDB : Oui, on a beaucoup improvisé durant le voyage. On est parti avec nos sacs à dos et deux caméramans. Et on a eu beaucoup de chance dans nos rencontres. Et puis, on a fait quelque chose comme 12 heures de bagnole en quatre jours. À bord, on avait une GoPro. Des fois, on s’allumait la GoPro et on partait en impro tous les deux. On s’amusait comme deux débiles (sourire).

Mathieu Madénian : Le passage avec le générique de Maguy n’était pas prévu par exemple. Comme la scène du Nouvel An. Tu ne peux pas prévoir d’aller voir un cornemusiez écossais pour lui demander s’il joue le générique de Maguy (rires). Avant le voyage, j’ai invité Thomas chez moi dans le Sud pour écrire, comme pour Bugarach. Autant te dire que ces quatre jours nous ont permis de trouver deux idées (rires). Ça faisait deux lignes dans le document qu’on a envoyé à Syfy. Mais on savait que ça allait bien se passer. On connaissait l’équipe : s’ils rigolaient à nos délires, on était là où il fallait. Et ils ont beaucoup ri !

Thomas VDB : Aucun dialogue n’est écrit. On sait qu’on va aller dans un endroit tourner une séquence. On a parfois eu la confirmation du tournage une heure avant de s’y rendre ! Dans ce cas-là, on ne sait pas du tout à quoi s’attendre, et ce n’est que de l’impro. De toute façon, si on récite un dialogue, ça nuit au côté documentaire.

Partie 2 >Cyril Hanouna et Fred Tousch en guest


Quels guests pourra-t-on découvrir dans le documentaire ?

Thomas VDB : On a emmené avec nous un comédien, Fred Tousch, que je connaissais du théâtre de rue. Il joue ce spécialiste du monstre du Loch Ness, qui nous escroque en nous proposant d’aller rencontrer le monstre. Il y a aussi le guest de Cyril Hanouna. C’est cool qu’il ait joué le jeu. Ça donne un lien un peu moins absurde à tout ça. Son guest permet de relancer un peu l’histoire et c’est une petite surprise au milieu du film.

Mathieu Madénian : On a dit à Fred : « Ce serait bien qu’on parle d’un parc d’attractions ». Et l’avantage de tourner avec des génies comme lui, c’est qu’il te répond « Ok ». Et il improvise sur l’échec de son parc d’attractions dédié au Loch Ness, à cause des écolos qui ont foutu la merde... Il raconte qu’il était déguisé en Nessie, et jetait des enfants dans un toboggan qui allait sous l’eau (rires). Et chaque fois, il donnait une explication différente. C’est fou ! Tu ne peux pas écrire ça.

Vos personnages étaient-ils clairement définis ?

Mathieu Madénian : On a gardé un peu la même dynamique que lors de nos duos sur scène. C’est l’Auguste et le clown blanc. Pendant que je dors dans l’aéroport, on voit Thomas dire bonjour à des bus (rires).

Thomas VDB : On a en effet ce même rapport dans nos sketchs. Mathieu est le clown blanc et moi l’Auguste. Je suis le crétin qui ne comprend rien, et Mathieu me remet un peu dans la réalité.

« J’ai eu mal au bide à force de rire pendant trois jours »

Quelle était l’ambiance sur le tournage ?

Mathieu Madénian  : J’ai vécu ce tournage comme un film de vacances, même si on tournait 12 heures par jour. L’ambiance était super bonne. On se marrait même quand il ne se passait rien. J’ai eu mal au bide à force de rire pendant trois jours. La plus belle crise de rire qu’on a eu, c’était une scène avec une guide où je voulais qu’elle parle super longtemps, et que Thomas traduise ça de façon très courte. Là, elle part dans un monologue de 4 minutes et Thomas traduit en disant des conneries monumentales ! Tout le monde était plié en deux, jusqu’au perchman.

Thomas VDB : Tu as cette pression en partant, de te dire que ça va être un boulot de dingue avec seulement quatre jours pour tourner. Et effectivement, c’est du boulot : on tournait de 8 heures du matin à minuit quasiment tous les jours. Mais on a eu tellement de fous rires que c’est un grand kif’. On est deux grands débiles qui ne résolvent rien (rires) ! Tourner dans les Highlands et ces décors incroyables, c’était dément.

Partie 3 >Leurs projets au cinéma et à la télévision


Avez-vous découvert de vrais mystères ?

Thomas VDB : Les traditionalistes écossais ont dû se retourner dans leur tombe ! On a quand même pas mal égratigné le mythe de l’Écosse.

Mathieu Madénian : Je crois que dans Mathieu & Thomas et les Mystères de l’Écosse, il faut retirer « les Mystères de l’Écosse ». Il n’y a aucun mystère. On dit juste : « Bon, on a pas trouvé de fantôme, allez on va voir le Loch Ness ! »

Thomas VDB : À Bugarach, on a rencontré des mecs qui pensaient vraiment que ça allait être la fin du monde. Là on savait qu’on n’allait pas voir grand-chose. On a juste un mec qui a pour hobby de se balader autour du lac. On a dû inventer des scènes de tension. On n’a pas été ébranlés dans nos croyances ! »

Comptez-vous repartir en vadrouille pour Syfy ?

Thomas VDB : On aimerait partir en Roumanie pour le prochain programme, sur les traces du mythe de Dracula. Où direction l’Alpes d’Huez et on fait croire qu’on est à l’Himalaya à la recherche du Yéti. C’est pas mal l’abominable homme des neiges, ça nous fait partir à la neige (rires).

Mathieu Madénian : Il n‘y a pas des mystères en Guadeloupe ? Un truc genre « Les fantômes du Club Med » (rires).

« On n’a pas été ébranlés dans nos croyances ! »

Quels sont vos projets pour cette année ?

Thomas VDB : J’ai tourné dans Les Francis, une comédie avec Jacques Dutronc, et Jenifer dans son tout premier rôle au cinéma. Une fille charmante d’ailleurs. Le film sortira en septembre prochain normalement. Et je suis toujours en tournée.

Mathieu Madénian : J’ai deux petits rôles aussi au cinéma : dans le film Les Gazelles (avec Camille Chamoux et Audrey Fleurot, ndlr), et dans le film de Toni Marshall Addicts (avec Sophie Marceau, Patrick Bruel, Sylvie Vartan, ndlr). Je suis presque une star de cinéma (rires). Et puis on a un projet de film avec Thomas, qui traînasse parce qu’on n’a pas le temps de s’y mettre. Mais quand ça va partir, ça ira vite (rires). C’est une histoire d’amitié qui va se passer dans le milieu de l’humour, inspirée de nos vies. Il faut juste qu’on cale nos plannings respectifs, assez chargés. Je suis toujours chez Drucker dans Vivement Dimanche, et en tournée en Province. »