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Miss France / Miss Nationale : la guerre des Miss 2011

Aurélie Demarcy
Publié le 03/12/2010 à 11:57 Mis à jour le 03/12/2010 à 11:58

Le samedi 4 décembre à 20h40 se tiendra la nouvelle soirée événementielle de TF1 : L’élection de Miss France 2011. Diffusé en direct du Zénith de Caen, avec pour maître de cérémonie, un Jean-Pierre Foucault fidèle au programme, et un Alain Delon prêt à endosser le costume de président du Jury, le concours verra défiler pas moins de 33 candidates, venues concrétiser leur rêve de petite fille : celui d’être élue plus belle femme de France. Ainsi, le nouveau visage reprendra le flambeau remis par Malika Ménard, sacrée Miss France 2010, et dont le règne n’aura pas été ménagé par les nombreuses querelles et conflits d’intérêts, ayant opposé la créatrice de l’élection, Geneviève de Fontenay, à l’actuelle détentrice du titre, la société Endemol. Petit récapitulatif de ces derniers mois au cours desquels, le concours le plus glamour de l’Hexagone, pris dans la tourmente de nombreux remous, aura bien failli perdre sa couronne.

Si l’affaire Valérie Bègue, sacrée Miss France 2008, avait déjà provoqué les foudres de Geneviève de Fontenay, par la découverte de clichés de la jeune réunionnaise dans des poses lascives, celle par qui le scandale aura éclaté reste sans conteste Kelly Bochencko. En effet, en 2009 alors que l’intéressée se préparait à fouler le sol de l’élection, la Miss Paris se sera vue privée de son écharpe pour cause de photos sulfureuses, parues dans le magazine Entrevue. Une décision prise par le comité Miss France et Madame de Fontenay. Or, malgré cet accord de prime abord, la participation de Kelly Bochenko au programme La ferme célébrités, produit par Endemol, aura suffi à faire sortir la doyenne du comité de ses gonds, opposée au fait de voir la scandaleuse Miss revenir sur le devant de la scène cathodique. Et arriva donc ce qui devait arriver, le 31 mars dernier, Geneviève de Fontenay finit par claquer la porte de son employeur, lui déclarant par écrit que le cas Kelly Bochenko « a montré les limites de ce qui est supportable ».

Un départ donnant lieu à un déferlement médiatique, alors nourri par les imbroglios opposants les deux camps. Des batailles juridiques qui finalement, auront donné raison à Geneviève de Fontenay, désireuse de créer un nouveau concours de beauté, malgré la clause de non-concurrence stipulée dans le contrat signé avec Endemol. Bien loin de se satisfaire de cette première victoire, la doyenne aura par la suite tout mis en œuvre afin de diffuser ce concours, originellement prévu sur IDF1, puis repris par BFM TV qui suivra, sous la forme d’un fil rouge, le 5 décembre, l’élection de Miss Nationale. La dame au chapeau parviendra-t-elle à faire de l’ombre à son concurrent ?


Pour Endemol et Sylvie Tellier, directrice générale du comité, l’objectif est de perpétuer la popularité de Miss France, et ce, avec ou sans la reine mère. Aussi au programme de cette nouvelle édition, quelques nouveautés sont à prévoir, à l’image des neuf tableaux sur lesquels les Miss défileront. Asie, Afrique, Océanie, Amérique et Europe officieront donc comme le fil rouge de ce concours placé sous le thème du « tour du monde des Miss ». Autre changement, les portraits des candidates seront plus conséquents, et chacune d’entre elles se présentera aux téléspectateurs, via un reportage face caméra aux allures de « mini entretien » précise Frédéric Gilbert le producteur. Côté votes, pour la deuxième année consécutive, le public, grâce à ses votes, départagera les 5 finalistes du concours, et élira la Miss France 2011.

Après le sacre de l’élue, TF1 continuera sa soirée dédiée aux reines de beauté, en diffusant un documentaire : Miss France : Quand le rêve devient réalité. Avec une mise en exergue des « opportunités jusqu’alors inespérées » pour les tenantes du titre, le film sera alors illustré par les témoignages d’anciennes couronnées.

Parfaitement millimétrée, cette soirée, unique en son genre -puisque sans la présence de Geneviève de Fontenay- résonne comme un enjeu pour Endemol qui, une fois n’est pas coutume, affirmait son désir de « transmission de valeurs » et la garantie d’une « transparence », lors de la présentation des candidates. Une ligne de conduite, que Virginie Calmels, Présidente d’Endemol, voulait conforme aux règlements du comité, mais également, à la fameuse « charte déontologique » de la société. Raison pour laquelle, Jessica Muzaton, Miss Ile de France, appelée à la rescousse, suite à l’abandon de la candidate originelle Pauline Darles, aura finalement, peu profité de son écharpe. En effet, l’intéressée, ayant par le passé, défilé en sous-vêtements pour le compte du magazine Hustler, appartenant au pornographe Larry Flint n’aura pas la chance de défiler le 4 décembre. Son comportement jugé « inadmissible et contraire à l’éthique Miss France » par Sylvie Tellier lui vaudra d’être relayée par la deuxième dauphine Ile-de-France, Sabine Hossenbaccus.

« Cette année a été très mouvementée, mais la couronne n’a jamais été aussi belle » déclarait la Directrice générale du comité, lors de la conférence de presse. Ces derniers coups d’éclat terniront-ils le diadème ? L’an dernier, la cérémonie avait accusé une légère baisse d’audience (8.1 millions et 41.2% de part de marché, selon des chiffres Médiamétrie). Qu’en sera t-il ce 4 décembre ? Une chose est sûre cependant, à force de coups de théâtre sans cesse renouvelé, l’élection de Miss France peut se targuer d’avoir réussi à s’inscrire dans l’air du temps, en substituant son statut de concours à celui de feuilleton médiatique...