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New York & Co : les séries blockbusters de TF1

Cécile Raigne
Publié le 07/12/2005 à 01:03

La très prolixe franchise Law & Order (New York District) qui a fêté en octobre son 600ème épisode a encore frappé ! TF1 livre ce soir aux téléspectateurs français un avant goût d’une nouvelle série dérivée, New York Cour de Justice, produite, diffusée puis précocement annulée cette année sur NBC. Sa spécificité : se consacrer au prétoire et non aux enquêtes policières. Elle entre en scène grâce au tremplin de New York Unité Spéciale, le premier des spin-offs, résident habituel des secondes parties de soirées du mercredi de la chaîne, en s’invitant dans un épisode inédit de la 5ème saison. Un premier test pour cette courte série de 13 épisodes dont on ne connaît toujours pas la date définitive de mise à l’antenne.

Après le football, la soirée se poursuivra sur TF1 comme de coutume avec l’Unité Spéciale des brillants inspecteurs Benson et Stabler dans un épisode intitulé « Ténèbres ». Au programme : une enquête sur les meurtres de jeunes immigrées sans papiers qui conduit à une riche famille de la ville, les Duval... Puis, l’intrigue rebondira dans « Lumière », consacré au procès de l’accusé au cours duquel toute l’équipe de New York Cour de Justice évaluera sa responsabilité devant la loi...

TF1 n’est pas habituée à s’inquiéter pour les séries Law and Order, abonnées à des scores performants (33% de part de marché en moyenne) qui colonisent son antenne. Sans doute effrayée par le sort réservé à la série outre-atlantique, la chaîne met le paquet pour cette rencontre avec la nouvelle création de Dick Wolf. C’est donc grâce à un épisode fort, conçu par la production pour booster les audiences, qu’arrive New York Cour de Justice. Car en plus d’être un crossover, le rendez-vous de ce soir comporte une foultitude de guests. Outre Bebe Neuwirth (Frasier, Cheers), Kirk Acevedo (Oz, Band of Brothers) et Amy Carlson (New York 911), personnages récurrents de la Cour de Justice, il y en aura pour tous les goûts : Alfred Molina (Spider-Man 2, Dead Man), Angela Lansburry (Arabesque), Bradley Cooper (Alias) et même l’animateur Larry King dans son propre rôle. Et peu importe qu’il s’agisse du 11ème épisode de la série puisqu’elle fonctionne sur le principe d’arcs scénaristiques indépendants. Au contraire, la mayonnaise n’en aura que mieux pris.

Des arcs bouclés, c’est justement l’un des commandements sur lesquels repose le succès de la célèbre franchise. Au commencement, il y avait New York District (Police Judiciaire sur TF1). Créée en 1990 alors que le petit écran déborde de séries policières, la série mère a la particularité d’être séparée en deux parties distinctes : une enquête menée par un duo d’inspecteurs pour appréhender un criminel, puis la bataille juridique du Procureur (le District Attorney) avec la Défense pour convaincre le jury de sa culpabilité. Car Law and Order (La loi et l’ordre) vise selon son créateur à « mettre de l’ordre dans ce monde désorienté ». Attachée à des thèmes sociaux forts et souvent inspirée de faits réels, son réalisme est accentué par un traitement quasi documentaire, un montage rapide, des scènes sobres centrées sur l’affaire, et non sur la vie privée des personnages. Des préceptes stricts qui ont permis à celle qui entame aux Etats-Unis sa 16ème saison de devenir une championne des grilles, et la doyenne des séries dramatiques US.

Pour exploiter la veine de ce succès, Dick Wolf a depuis créé trois spin-offs en exportant des scénaristes et des personnages de l’opus originel. Même ville, même charte, même traitement mais la construction est différente. Chacun se spécialise. En 1999, New York Unité Spéciale se concentre sur les investigations liées aux crimes sexuels. En 2001, New York Section Criminelle s’appuie sur la psychologie des suspects pour élucider des crimes. Et enfin, en 2005, New York Cour de justice traite du processus judiciaire. Cette dernière création était même destinée à rendre possible une supra structure du concept original, puisque le procès traité chaque semaine devait prolonger une enquête de l’un de ses aînés. Ce qui aurait permis de tisser un lien entre les séries de la franchise et de creuser la complexité des cas à l’étude. Le crossover de ce soir en est d’ailleurs un exemple poussé à l’extrême.

Mais la loi du marché et ses audiences trop moyennes auront interrompue la petite nouvelle en plein vol. La franchise a peut-être atteint une limite qui exclurait de la voir s’étendre à un spin-off par jour de la semaine... Dick Wolf travaille à présent sur une nouvelle série intitulée Conviction qui suit un jeune assistant du Procureur à New York. Et puis pour la France, NBC, Alma Productions et TF1 ont signé un accord pour réaliser l’adaptation du deuxième spin-off de Law and Order, un Paris Section Criminelle fidèle à l’esprit de la série, mais 100% hexagonal, qui devrait arriver à l’antenne en 2006... et en prime !