Toutelatele

Nikos Aliagas

Joseph Agostini
Publié le 24/06/2003 à 00:00 Mis à jour le 14/03/2010 à 16:45

Après Zorba le Grec, voilà Nikos Aliagas, personnage on ne peut plus célèbre de la télévision française, depuis le démarrage en trombe de Star Academy, en 2001. Nana Mouskouri et Demis Roussos n’ont qu’à bien se tenir : l’animateur vedette de TF1 est devenu, en l’espace de deux ans, le promoteur le plus efficace de son pays natal. Son livre « Allez voir chez les Grecs » , est un condensé de mythologies et de vécu personnel, petit traité de philosophie douce, qui fuit les clichés et fourmille d’ingénieux préceptes. Entretien.

Joseph Agostini : Star Academy revient, en septembre sur TF1, pour une troisième saison. Toujours aussi enthousiaste ?

C’est une belle émission, que je prends un plaisir fou à animer. Les prime time du samedi soir sont de véritables shows en direct et en public, qui me procurent de vrais bonheurs. Nous souhaitons installer Star Academy dans la durée. Après l’effet de surprise, nous misons sur la constance et la qualité pour que l’émission continue de remporter le succès.

La télé réalité n’est-elle pas en train de saturer le public ?

Je crois que nous nous inscrivons davantage dans la variété que dans la pure télé réalité. J’espère que Star Academy s’installera aussi bien le samedi soir que les Drucker, Foucault, et, plus loin dans le temps, Maritie et Gilbert Carpentier !

Rêvez-vous d’une carrière à la Jean-Pierre Foucault ?

Jean-Pierre est un exemple en terme de longévité ! Je me verrais plutôt comme un mélange de Foucault et de Durand, pour des programmes d’infotainment, à la lisière du magazine et des grosses émissions de divertissement. Je me définirais comme un artisan de la télé.

Allez-vous puiser certaines idées dans votre Grèce natale, où vous avez d’ailleurs présenté le Journal de 20 heures ?

Oui, j’adore la télévision grecque en matière d’information. Elle se rapproche de celle des Etats Unis. En France, il faut se donner l’enthousiasme de tenter des choses ! Je suis en communication permanente avec TF1, pour différents projets.

Entre animateurs et journalistes, la frontière est très stricte en France. Cela vous gène-t-il ?

On peut plus facilement devenir animateur en étant journaliste que l’inverse ! Prenez Jean-Pierre Pernaut, et Yves Mourousi à son époque ! Je ne crois pas aux clichés.


Vous n’y croyez pas, mais les critiques vous attendaient au tournant lors de la première saison de Star Academy. Ca va mieux ?

C’est vrai que certains ont tout fait pour me casser. J’ai eu droit à des insultes. Aujourd’hui, les choses semblent s’être calmées. Peut être reconnaissent-ils enfin que la Star Academy est une émission de qualité.

Votre livre, « Allez voir chez les Grecs », lutte, lui aussi, contre les clichés de toutes sortes, concernant vos origines. Ressentiez-vous le besoin urgent de l’écrire ?

J’ai encaissé pas mal de jokes sur la Grèce, plus ou moins plaisants. J’ai voulu, à travers ce livre, donner une image plus belle de mon pays, de ses traditions... Ses mythes sont imprimés dans nos inconscients, et il est bon de s’en souvenir pour en tirer un enseignement, une morale. Fils d’émigrés grecs, je tenais à écrire un tel ouvrage. Je reviens à mon premier métier, celui de l’écriture.

La télévision vous est-elle essentielle ?

J’adore évidemment ce métier d’image, mais ai beaucoup de distance par rapport à lui. Mon père me demande de laisser les lumières en dehors de la maison ! J’ai besoin de me rattacher à d’autres choses, comme la famille et l’écriture. C’est primordial.

Vous qui avez été chroniqueur et rédacteur en chef d’Union libre, comment expliquez-vous la chute d’audience des émissions de Christine Bravo ?

Christine est une grande pro qui a certainement un brillant avenir devant elle. Cela dit, c’est très compliqué de créer des bandes, et ça ne marche pas toujours ! Personnellement, j’aimais bien Douce France...

Pour terminer, Nikos, revenons à Star Academy. Une star, ça se fabrique. Mais un artiste ?

Etre artiste, ça s’apprend. C’est ce que les professeurs font comprendre aux élèves de l’émission. Pour ce qui est de devenir une star, nous ne garantissons à personne un succès éternel ! Qui pourrait d’ailleurs le garantir à quiconque ? Nous donnons l’occasion à de jeunes talents de tenter l’aventure. C’est à eux de jouer par la suite ! En ce qui me concerne, j’ai eu les larmes aux yeux quand j’ai vu Jenifer en première partie de Johnny ! Il y a deux ans, elle faisait le casting de Star Academy.