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Olivier Szulzynger : « Le public de Plus belle la vie est chaleureux mais très sévère »

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Directeur de la publication
Publié le 06/04/2014 à 18:30

Lancé il y a près de dix ans, Plus belle la vie continue à drainer près de 5 millions de fidèles chaque soir sur France 3. Alors que la série s’apprête à souffler ses bougies, le scénariste Olivier Szulzynger, présent depuis le début, revient sur le travail quotidien qui est le sien.

Invité à s’exprimer sur cette date anniversaire, Olivier Szulzynger a confié les difficultés rencontrées au lancement de la série. « C’est passé très vite ! (…) Cet automne 2004, le lancement a été tellement fort et difficile… Compliqué, car nous avons été très critiqués ; la série était considérée trop grand public et l’audience n’était pas au rendez-vous. Nous avons commencé à un million et demi de téléspectateurs et nous ne savions pas faire un feuilleton quotidien. C’était vraiment stressant, et parfois je n’en dormais pas la nuit. Une grande majorité des gens qui étaient là à cette époque œuvrent toujours sur Plus belle la vie. C’est un shoot fabuleux d’émotions. Je repense également à ce plaisir que nous avons eu à travailler tous ensemble. Les décisions sont prises collectivement et démocratiquement. Il nous est arrivé de nous prononcer en votant à mains levées. Toutes ces étapes ont beaucoup soudé notre communauté  ».

Alors que la série a récemment fait l’objet de critiques dans son traitement de la consommation de stupéfiants, Olivier Szulzynger a révélé disposer d’une «  vraie liberté éditoriale  ». « A partir du moment où la chaîne et la production trouvent votre idée sympa, on vous fait confiance et, trois mois plus tard, elle est à l’antenne. C’est une série extrêmement populaire, et nous avons des milliers de réactions de la part du public. Auparavant, j’avais écrit beaucoup d’autres types de projets et j’avais la sensation de ne pas « entrer » dans la conscience des gens. Avec Plus belle la vie, j’ai l’impression de dialoguer avec le public. Tant que la série durera, je travaillerai dessus. Nous avons réussi à créer un univers fictionnel permanent. Ce quartier et cet univers existent et les téléspectateurs les retrouvent tous les soirs  ».

Pour autant, cette relation forte entre la série et son public n’est pas forcément facile à gérer. « Le public est à la fois très chaleureux mais aussi très sévère. Certains connaissent mieux la série et l’univers que nous. Il faut ainsi être très vigilants et proposer sans cesse de nouvelles choses afin d’éviter que s’installe une routine. La désaffection peut arriver très rapidement. Nous sentons une énorme responsabilité  »