Ophélie Winter
On l’a connue aux commandes du Hit Machine aux débuts des années 90. Véritable phénomène, elle a même animé sa propre émission par la suite. Au fil des années, Ophélie Winter a enchainé les casquettes et les looks. Depuis le 11 octobre, on la retrouve sur M6 Music Black aux commandes de Mission Missy. Après un passage médiatique à vide de deux années, l’interprète de Shame on you revient plus sage que jamais et se livre pour Toutelatele.com à une confession de foi...
Tony Cotte : Quel est le concept de Mission Missy ?
Ophélie Winter : C’est un programme de télé réalité diffusé sur UPN en début d’année aux Etats-Unis. Le principe est simple : treize candidats sont triés sur le volet. Ils sont brut de décoffrage et ont un véritable talent. Ils vivent tous ensemble dans un bus, le tout dirigé par Missy Elliott. Chaque semaine, l’un d’eux est éliminé. A terme, le gagnant remporte 100 000 dollars ainsi qu’un contrat pour faire un album et assurer la première partie de la tournée de Missy.
Tony Cotte : Comment s’est déroulé le tournage de vos plateaux à Miami ?
Ophélie Winter : Nous avons tourné les plateaux des dix épisodes en seulement quarante huit heures ! Il faisait très chaud, c’était éprouvant. Mais ce fut une bonne expérience.
Tony Cotte : Mission Missy marque ainsi votre retour après deux ans d’absence. Appréhendiez-vous de revenir ?
Ophélie Winter : Il n’y a aucune stratégie de come-back. J’habitais déjà à Miami, cela s’est fait tout naturellement. C’est en faisant la promotion de l’émission que j’ai compris que c’était en quelque sorte un retour. Ca n’a pas du tout été calculé. Mais je suis agréablement surprise. Même absente le public était présent. Les gens venaient me voir dans la rue gentiment. Ca n’a jamais changé.
Tony Cotte : Chanteuse, actrice, animatrice.... Vous avez porté toutes les casquettes. Et celle de productrice ?
Ophélie Winter : J’y ai pensé à plusieurs reprises. Je travaille sur différents projets mais je n’en parle pas. J’aime préparer les choses discrètement. J’ai l’impression qu’il y a un décalage entre ce que les gens aiment et ce que j’ai envie. Je préfère donc attendre que l’on me donne des choses à faire.
Tony Cotte : Vous n’avez pas envie d’adapter une émission comme Mission Missy pour la France ?
Ophélie Winter : J’ai déjà réfléchi à cela, mais je ne suis pas certaine que ce programme fonctionnerait sur une chaîne hertzienne. Les gens demandent de la Star’ac. Mission Missy est plus pointu musicalement et produit à l’américaine.
Tony Cotte : Vous auriez participé à ce genre de programme étant plus jeune ?
Ophélie Winter : Je n’aurais jamais eu le courage d’affirmer que j’ai du talent. Pour ma part, j’ai attendu qu’on soit venu me chercher. Je n’ai jamais dit tout fort que je savais chanter.
Tony Cotte : Etait-ce dû à un manque de confiance ?
Ophélie Winter : On n’a jamais vraiment confiance en soi, sinon ce serait terrible. Aujourd’hui encore je doute. Mais je pense que c’est essentiel de se remettre en question.
Tony Cotte : Le grand public vous a d’abord connu animatrice. Aujourd’hui est-ce qu’on peut dire que « la boucle est bouclée » ?
Ophélie Winter : C’est vrai que je repars sur une chaîne du groupe M6. Mais c’est différent. M6 Music Black est une MTV Base à la française. Ca fait des années que j’attends cette chaîne ! Je suis honorée de faire partie de l’équipe. On peut dire que la boucle est bouclée mais il y a également le début d’une nouvelle qui se dessine... (rires)
Tony Cotte : Reprendre les commandes du Hit Machine ne vous tente pas ?
Ophélie Winter : Charly et Lulu le font très bien. On s’est passé le bébé il y a longtemps. Je ne suis pas nostalgique de cette époque. J’ai envie d’avancer, de faire de nouvelles choses. La diffusion de l’émission s’achève prochainement mais j’ai plein d’autres projets. Je commence à écrire un livre. Je suis également en train de travailler sur un nouvel album. Mais je prends mon temps pour le faire...
Tony Cotte : Pourtant, vous n’avez, à ce jour, plus de contrat avec une maison de disques !
Ophélie Winter : Oui, comme beaucoup de monde en ce moment. Je m’en fous d’être signée avec une major. Je verrais bien, mais je suis prête à lancer mon album exclusivement sur internet s’il le faut. Je ne veux plus m’embêter avec des contrats. Après ce que j’ai vécu, l’argent ne me motive plus. Je le fais uniquement pour le plaisir.
Tony Cotte : On a l’impression que vous vous êtes assagie. Est-ce la conséquence de ces deux dernières années « difficiles » ?
Ophélie Winter : La première année a été marquée par un événement difficile qu’est le décès de Yan-Philippe Blanc (ancien président de Warner Music France, ndlr). La seule chose qui a changé c’est que j’ai arrêté de chanter. Je suis partie habiter à Miami. Je n’ai jamais autant bosser qu’en étant absente du devant de la scène. L’année dernière j’ai été très malade. J’en ai bavé. On est jamais suffisamment conscient de la chance qu’on a d’être en pleine santé. Tous les matins lorsque je me réveille, je suis épanouie à l’idée de savoir que je vais bien. Après avoir frôlé le pire, j’ai aujourd’hui la pêche de vivre !