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Paris enquêtes criminelles : le spin off de New York, section criminelle

Anne-Sophie Hojlo
Publié le 03/05/2007 à 00:57 Mis à jour le 03/05/2007 à 09:27

Après RIS : police scientifique, vendue comme Les Experts à la sauce frenchie, voici Paris, enquêtes criminelles. Il s’agit cette fois d’une adaptation française de New York : section criminelle en bonne et due forme. TF1 a en effet acheté une licence à Dick Wolf, le créateur des 4 séries de la franchise Law and Order (New York : Police judiciaire, New York : section criminelle, New York : Unité spéciale et New York : Cour de justice), dont les trois premières sont diffusées actuellement sur la chaîne. Le résultat de ce projet en gestation depuis près de deux ans sera à l’antenne ce jeudi 3 mai à 20h50.

Les intrigues de Paris, enquêtes criminelles sont calquées sur les scénarios originaux de la première saison de la série originale. Mais tout un travail de réécriture a été nécessaire, en raison de systèmes judiciaires très différents : Franck Ollivier, le co-scénariste de Zodiaque, l’a dirigée. Les scénarios ont été choisis en fonction de leur adaptabilité, et de la possibilité d’y introduire une thématique de société. Ainsi, « Fantôme », le premier épisode de la soirée, est inspiré de l’affaire Romand, et le second, « Requiem pour un assassin » aborde la question du célibat des prêtres.

Par ailleurs, le cahier des charges était très précis : la fameuse « bible », extrêmement détaillée, va jusqu’à préciser la quantité de paperasse entassée sur les bureaux du commissariat. Pour parfaire leur copie, les équipes françaises sont allées plusieurs fois sur le tournage de la série américaine, et vice-versa. Psychologie des héros, épisodes centrés uniquement sur l’enquête, sans incursion dans leur vie privée, montage rythmé : on s’y croirait. Mais le générique et les « ca-ching » (musique caractéristique qui accompagne les écrans noirs indiquant le lieu et la date d’une scène) ne sont pas repris, ce qui désole les puristes. On parle en tout cas d’ores et déjà d’un cross-over : un épisode américain serait tourné à Paris, et un français à New York.

Le casting du personnage principal s’est révélé difficile : qui pourrait prendre la relève de Vincent d’Onofrio ? Le choix de Vincent Perez, connu outre-Atlantique, a fini par satisfaire tout le monde. L’acteur, qui a dans un premier temps décliné la proposition, a signé pour 24 épisodes - la première saison en comptant 8. Il a choisi de ne pas se laisser influencer : « Je n’ai vu que deux épisodes de la série américaine. Je ne voulais pas calquer Vincent d’Onofrio. » Il s’est enthousiasmé pour son premier rôle récurrent à la télévision : « C’est un rôle passionnant, avec des scènes qui représentent des challenges d’acteurs que je n’ai pas au cinéma. » Après Cyrano de Bergerac, Indochine et La Reine Margot au début des années 1990, sa carrière cinématographique n’est peut-être plus aujourd’hui à la hauteur de ses espérances. Le lieutenant Vincent Revel lui a ouvert de nouveaux horizons. « C’est un personnage qui sait écouter, qui est passionné par l’être humain. » Fils spirituel de Columbo, il joue au chat et à la souris avec les suspects. Instinctif et manipulateur, il essaie de se mettre à leur place pour percer leurs intentions et leurs secrets, et mène ses interrogatoires d’une voix douce et persuasive. Sa comparse, le lieutenant Claire Savigny est nettement plus rationnelle et respectueuse des procédures. Sandrine Rigaux prend la relève de Kathryn Erbe. Aussi rousse que Julie Lescaut, elle jouait dans Préjudices, la série policière quotidienne lancée sans succès au printemps 2006 par France 2

La question qui fâche : l’équipe appréhende- t-elle la comparaison avec l’original ? « Ce sont les Américains qui appréhendent ! », botte en touche le producteur Bernard Bouix. Il est vrai que l’enjeu est crucial pour eux aussi : un succès en France ouvrirait la voie à de nombreuses adaptations de la série en Europe.