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Pascal, le Grand frère de TF1 se raconte

Aurélie Demarcy
Publié le 21/07/2010 à 16:36 Mis à jour le 25/03/2014 à 17:20

Pascal Soetens, plus connu sous le pseudonyme de Pascal le grand frère, officie depuis maintenant quatre ans sur les écrans de TF1, comme l’éducateur auquel aucun adolescent ne résiste. De la jeune effrontée, injurieuse envers sa génitrice, en passant par le caïd déscolarisé, préférant le canapé familial aux bancs du lycée, chaque profil, aussi rebelle soit-il, symbolise un mal-être camouflé par un comportement devenu ingérable. Considéré comme l’ultime chance de voir leurs rejetons rejoindre les rangs, les familles font appel à Pascal, désormais réputé pour ses méthodes musclées, mises en application lors d’un séjour passé au sein des fratries en perdition.

C’est donc suite à ses nombreuses expériences que l’intéressé a souhaité en faire la rétrospective, version papier, au travers de l’ouvrage autobiographique : Pascal, une histoire, un grand frère. Paru il y a quelque semaines, aux éditions Florent Massot, le manuscrit s’adresse dans un premier temps aux « fans » et aux « détracteurs » de l’auteur qui, au travers de son récit, s’attache à reconstituer la trame de son parcours, celui qui l’aura mené à exercer face caméra. Enrichi d’une enfance passée en cité : « À l’époque le plateau de Creil est un beau mélange de nationalités et de communautés de toutes sortes (...) Ce mélange m’a réellement permis d’avoir une vision globale et ouverte de la culture », Pascal passe en revue son contexte familial pourvu d’un père taiseux, travaillant à l’usine, et d’une mère aimante et protectrice envers ses deux fils. Au gré des pages, l’éducateur en devenir revient sur ses premières envies, à savoir les arts martiaux, les enseignements reçus par cette discipline, ou encore les petits boulots effectués avant de se consacrer entièrement à sa vocation. Cette dernière, au terme d’un casting, l’amènera à sa rencontre avec Julien Courbet, son futur producteur.

Dans la seconde partie du livre, Pascal recense par paragraphes, un échantillon de ses interventions pour les besoins de l’émission. Au choix : Coralie, 18 ans, la « fashionita » tyrannique vit, en concubinage avec son petit ami, sous le toit de sa mère qu’elle ne manque pas de maltraiter verbalement. Alexandre, 19 ans, rejette une belle-mère attentionnée, refuse de travailler et, ancré dans un processus d’auto-destruction, néglige son traitement pour le diabète. Quant à Anaïs, le foutoir de sa chambre est à l’image de sa perte de repères qu’elle s’applique à éluder par ses sorties nocturnes. Au cours de cette galerie composée de 13 portraits, l’auteur retranscrit donc les tranches de vie de ces adolescents, durant lesquelles à force de dialogues, de défoulements physiques ou de confrontations, il aura atteint son objectif : celui de percer de solides carapaces, uniques moyens de défense de ces préadultes restés sous l’emprise de blessures d’enfance.

Autre continent, autre opération : Tambacounda. Diffusée sur TF1, le programme voyait Pascal et un groupe de jeunes agitateurs s’envoler vers une culture différente, vouée à leur ouvrir les yeux sur d’autres horizons, qui jusqu’alors se limitaient à leurs nombrils. Enfin, ultime paragraphe de la galerie, celui d’une adolescente suivie par Pascal, hors projecteurs...

Fort de son parcours, « Le Grand frère » clôt son ouvrage par ses « Vingt-cinq modestes conseils » prodigués aux parents. Des recommandations portant, entre autres, sur l’usage de la communication, l’aptitude à conserver son sang-froid et la mise en place de certaines limites. Un recueil de recommandations voué à « rectifier le tir si besoin est ».

En résumé, Pascal, une histoire, un grand frère se lit comme le témoignage d’une personnalité animée par l’envie de transmettre son point de vue sur un parcours publique, certes, mais dont il demeure le meilleur juge. Et pour ce faire, l’intéressé donne le ton dès les premières lignes : « Je m’appelle Pascal. Je ne suis pas un magicien. Je ne suis pas un gourou. Encore moins un sauveur. Je ne suis pas Robin des bois, pas Zorro, encore moins Rambo. Je n’ai rien d’un redresseur de torts. Je ne suis pas gendarme, policier ou parachutiste. Je ne suis pas un père par procuration et pas non plus un pote bienveillant qui débarque pour caresser dans le sens du poil. Je suis simplement éducateur. »