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Patricia Fagué (Disparus, au cœur de l’enquête) : « Les gens me disent que je suis leur dernier espoir... »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 14/05/2020 à 18:00 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:28

RMC Story lance un nouveau magazine d’investigation ce jeudi 14 mai à partir de 21h05 : Disparus, au cœur de l’enquête. Il est animé par Patricia Fagué, ancienne collaboratrice de Jacques Pradel.

Joshua Daguenet : Vous rejoignez RMC Story, une chaîne qui a acquis la marque Faites entrer l’accusé. Son ambition et sa ligne éditoriale ont-elles compté dans votre décision d’y animer un nouveau magazine ?

Patricia Fagué : Ils m’ont contactée, et j’ai accepté parce que ce sont des gens bien à RMC Story. C’est dans les tuyaux depuis tellement longtemps... Je suis heureuse qu’une chaîne ait accepté de reprendre le concept.

Quels budget et délai vous ont été accordés pour chacune des affaires de Disparus, au cœur de l’enquête ?

Je ne connais pas précisément le montant, je sais simplement que l’émission représente le deuxième plus gros budget de la chaîne. Au niveau des durées d’enquête, j’ai proposé trois jours parce qu’avec les délais de production, on ne peut pas se permettre de rester un an sur les routes. J’ai réussi à tenir le pari, à l’exception d’une enquête ou j’ai débordé à cinq jours parce qu’il fallait retrouver deux parents.

Quel a été votre parcours depuis l’arrêt de Perdu de vue en 1997 ?

Je suis restée journaliste de télé. En 2014, j’ai animé Dans l’espoir de se retrouver sur Chérie 25. En parallèle, je réalise des reportages pour différents types d’émissions. J’ai également créé un site consacré aux disparitions et j’ai écrit de nombreux livres.

« J’ai pris le parti de faire de la transparence, et de réaliser mes enquêtes en live »

Perdu de vue a marqué le petit écran, mais elle a été accusée de voyeurisme et l’authenticité de certaines affaires a été remise en cause. Comment avez-vous procédé pour crédibiliser vos enquêtes ?

Tout simplement en montrant les enquêtes. Dans Perdu de vue, on ne filmait que les retrouvailles. J’ai pris le parti de faire de la transparence et de réaliser mes enquêtes en live. Il était hors de question d’avoir des caméras déjà installées chez le disparu. J’ai le goût du challenge...

Dans quel état d’esprit sont les Français qui viennent vous solliciter ?

Ils sont tous désespérés. Ils recherchent leurs proches depuis des années. Ils me disent que je suis leur dernier espoir. J’essaie de savoir qui ils recherchent et pourquoi. Il faut que ce soit d’ordre affectif et non pas pour une question, par exemple, d’héritage.

Prenez-vous des précautions avant de vous engager sur une affaire ?

Pas vraiment. Trois jours, c’est très court. Je pars rapidement sur des pistes suivant des éléments concrets. Des gens qui émettent de vastes hypothèses se basant sur des médiums, je dis non. Je ne demande que des faits.

« Xavier Dupont de Ligonnès ? Je pense qu’il est vivant »

Vous avez créé en 2000 le site personnedisparue.com dont le taux de réussite est de 80%. Les outils et la méthode de travail utilisés pour le site et l’émission de télévision sont-ils comparables ?

Oui, c’est la même chose. J’exploite. Il n’y a pas de méthode unique, il faut s’adapter à chaque histoire.

La disparition la plus célèbre de France est celle de Xavier Dupont de Ligonnès. Selon vous, que s’est-il passé ?

Ça n’engage que moi, mais je pense qu’il est vivant, car il a mis en scène sa disparition. Quand les gens tuent leur famille et qu’ils se tuent derrière, on retrouve leur corps dans la foulée. Il a mis une semaine pour organiser sa fuite, il est passé au distributeur, il a dormi dans des hôtels. J’espère qu’on le retrouvera vivant un jour. Il a pu avoir recours à des chirurgies esthétiques ou se cacher au fin fond de la forêt amazonienne...