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Rencontre avec Jason Priestley, de Beverly Hills à Call Me Fitz

Claire Varin
Publié le 04/05/2012 à 17:00 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Héros de la série canadienne Call Me Fitz depuis deux ans, Jason Priestley était de passage à Paris, le 18 avril 2012, à l’occasion du lancement de la série en France. L’acteur évoque ici la série, son personnage un peu trash, mais aussi ses années Beverly Hills et ses projets...

Claire Varin : Comment décririez-vous Call Me Fitz ?

Jason Priestley : Call Me Fitz est une comédie. Elle dépeint le quotidien de Richard Fitzpatrick. Ce personnage est un type qui boit beaucoup trop, qui jure beaucoup trop, qui fume beaucoup trop et qui couche avec beaucoup trop de femmes. Mais, il fait tout ça parce que c’est la seule manière d’agir qu’il connait. La série est une exploration de la psychologie de ce personnage.

La créatrice Sheri Elwood a dit qu’elle avait écrit autour de la question : « Un homme peut-il changer ? » Que la série soit écrite par une femme fait-il une différence pour vous ?

Non, aucune. Sheri ne se préoccupe pas vraiment de savoir si Fitz a changé parce que s’il change il n’y a plus de série (rires) ! On pose beaucoup cette question dans la série « Un homme peut-il changer ? », mais quand il s’agit d’un type comme lui, la vraie question est « Veut-il vraiment qu’il change ? » C’est un joyeux fêtard. Fitz a une joie de vivre (en français dans le texte, ndlr.) que beaucoup de gens n’ont pas. Il aime la vie et la vit à fond même si certains de ses choix peuvent être discutables...

Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?

J’ai lu le scénario du pilote qu’un de mes amis m’avait donné. C’était tellement bien écrit. Les dialogues mordants ne ressemblaient à rien de ce que j’avais pu lire depuis de nombreuses années. J’ai donc immédiatement été attiré par le projet. Ce personnage m’est apparu comme une opportunité en tant qu’acteur d’aller vers quelque chose de différent et de surprenant par rapport à ce que j’ai fait dans le passé. Alors j’ai envoyé un e-mail à Sheri Elwood pour savoir où en était le projet et lui dire que j’aimerais être impliqué. Elle m’a proposé d’auditionner. Je me suis battu pour le rôle et je suis très heureux de cette victoire.

Votre personnage a une dynamique de comédie. Est-ce un genre que vous appréciez particulièrement ?

J’adore la comédie. J’ai beaucoup de plaisir à jouer avec cette dynamique. La comédie est aussi quelque chose de difficile. Mais sur Call Me Fitz, il y a une équipe d’acteurs très talentueux. Leur sens de la comédie permet d’avoir des tournages amusants et rapides. On s’amuse beaucoup et je pense que cela se voit à l’écran.

L’essence de la comédie se trouve notamment dans la relation entre Fitz et Larry. Pouvez-vous nous en parler ?

Ernie Grunwald, l’acteur qui joue Larry, est un comédien vraiment très doué. Nous sommes devenus bons amis au fil des trois saisons que nous avons tournés jusque-là. Sans leur relation, la série ne fonctionne pas. Ernie et moi, nous l’avons compris dès le début. Nous travaillons dur pour que cette relation fonctionne et je crois que nous y arrivons avec succès.

La musique est très présente. Il s’agit presque d’un personnage à part entière. Fitz est un fan du Rat Pack. Écoutez-vous des morceaux de Frank Sinatra avant de tourner ?

Oui, j’écoute ces standards et ces grands groupes tout le temps. J’étais déjà très familier de cette musique avant cela. J’ai d’ailleurs eu l’opportunité de voir Frank Sinatra avant sa mort. C’était cool. Et j’ai rencontré Sammy Davis Jr, une fois. C’était vraiment super. Ces mecs du Rat Pack sont aussi mes héros. Richard Fitzpatrick se prend vraiment pour l’un entre eux. Le fait qu’il soit aussi entiché d’eux n’a pas été un gros effort à jouer pour moi (rires).


Call Me Fitz est une série canadienne. Cela fait-il une différence avec Hollywood ?

Non. Tourner au Canada, c’est bien. Ainsi, la série ne ressemble à aucune autre. Nous tournons dans un endroit où personne n’avait encore jamais tourné. Cela donne à la série une originalité visuelle. La ville où ces types vivent n’a jamais vraiment été nommée. Ça pourrait être n’importe où en Amérique du Nord.

Vous êtes également producteur de la série. De quelle façon vous impliquez-vous ?

Je produis et je réalise aussi plusieurs épisodes chaque saison. J’ai toujours fait ça. J’aime être impliqué, surtout lorsque je joue le personnage principal. Je fais ce métier depuis très longtemps et j’ai le sentiment d’avoir des choses à apporter. En tant que producteur sur le plateau, je n’interviens pas sauf si quelqu’un a besoin de moi pour prendre une décision. Ensuite, en tant qu’acteur et réalisateur, je suis très respectueux des autres réalisateurs et des autres comédiens. Et je ne ferai jamais rien pour mettre en péril ma relation avec quiconque.

La réalisation est une part importante de votre carrière. Est-ce devenu plus important que de jouer la comédie ?

Les deux sont très différents et demandent des attentions très différentes. J’ai eu de la chance de pouvoir faire les deux dans ma carrière et je prends beaucoup de plaisir. Et aujourd’hui, je suis heureux de pouvoir séparer mon emploi du temps entre ces deux fonctions.

Y a-t-il un projet d’adaptation ciné pour Call Me Fitz ?

Nous en discutons depuis quelque temps. Nous pourrions faire un film l’année prochaine. On va tourner la saison 4 à l’automne et il se pourrait que nous tournions un film ensuite. Call Me Fitz rencontre un incroyable succès en Amérique du Nord et partout où je suis allé, les gens m’ont fait part du plaisir qu’ils ont à regarder la série. Si elle continue, nous devrions découvrir un peu plus en profondeur qui est Richard Fitz. C’est important pour le public de découvrir pourquoi Fitz est ce qu’il est. Si je fais bien mon travail, les gens auront de la sympathie et de l’empathie pour lui.

Il faut dire que votre personnage évolue dans une famille dysfonctionnelle...

Oui, la famille Fitzpatrick est vraiment dysfonctionnelle. Toutes les grandes séries parlent de cela. Et les Fitzpatrick sont à la fois joyeux et terrifiants. Nous venons de terminer le tournage de la saison 3 et dans cette saison, les téléspectateurs en apprendront beaucoup plus sur cette famille. Joanna Cassidy joue Elaine, ma mère. Son rôle aura une grande importance dans la saison 3. Voir les quatre membres de cette famille interagir est vraiment formidable.


En France, Tru Calling est apparu comme votre comeback, après les années Beverly Hills. Quel souvenir gardez-vous de cette série ?

J’aimais beaucoup cette série. Elle avait trouvé son identité et elle avait les qualités pour durer. L’introduction de mon personnage, Jack, était une bonne chose. Il était l’élément qui avait manqué à Tru Calling à ses débuts. Malheureusement, les dirigeants de la FOX n’y ont pas cru. Je me suis beaucoup amusé. C’était super de pouvoir travailler avec Eliza Dushku et Zach Galifianakis. En plus, la série était tournée à Vancouver. Ce qui m’a permis de retrouver la ville où j’ai grandi.

Avez-vous conscience d’être une icône pour toute une génération grâce à la série Beverly Hills, 90210 ?

Non. Mais je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir interprété un personnage marquant dans une série très populaire. Je pense que Beverly Hills et le personnage de Brandon Walsh ont une résonance particulièrement pour beaucoup de gens. J’en suis heureux.

Le succès est-il une malédiction ?

Ce n’est pas une malédiction, mais c’est à double tranchant. Vous devez prendre le bon et le mauvais côté des choses. Je ne pourrais jamais être agacé par le fait que les gens ont aimé cette série et qu’ils veulent en parler. Je dois simplement continuer à travailler dur pour essayer de trouver un autre personnage qui puisse être aussi marquant et que les gens oublient Brandon Walsh. Je pense que l’on peut dépasser des personnages comme celui-là, mais il faut travailler très dur.

À un certain moment avez-vous eu peur de ne jamais retravailler ?

Non parce que j’ai continué de travailler aussitôt après mon départ de la série. J’ai fait des choses différentes, j’ai continué à jouer la comédie à la télévision, au cinéma et au théâtre. J’ai fait de la réalisation. J’ai toujours été très occupé.

Avez-vous d’autres projets à venir ?

Cet été, je vais réaliser mon premier film de cinéma, qui s’appelle Cas & Dylan et qui devrait sortir en salle l’année prochaine. C’est un road-movie autour de trois personnages : un jeune homme, une jeune femme et un homme plus âgé. C’est une histoire drôle et émouvante sur l’amitié.