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Sébastien Folin (Harry) : « On forme une famille de jeux sur France 3 »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 12/11/2013 à 14:33 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

À l’aise avec toutes sortes de publics ou d’invités, Sébastien Folin anime Harry (France 3), le Lab’Ô (France Ô) et Acoustic (TV5 Monde) où les prestations de renom s’enchainent. À l’occasion du premier anniversaire de son jeu quotidien, l’ancien présentateur des bulletins météo de TF1 et de Vidéo gag revient sur sa nouvelle vie.

Clément Gauthier : Comment faîtes-vous pour gérer trois émissions (Harry, le Lab’Ô, Acoustic) sur trois chaines différentes ?

Sébastien Folin : Avec un bon agenda, un peu d’organisation et une parfaite entente entre les trois productions. Avec une quotidienne et deux hebdos, j’ai les plannings six mois à l’avance donc je les synchronise. Je produis le Lab’Ô donc j’ai mis en contact les trois directeurs de prod et tout le monde s’est arrangé pour que personne ne se marche sur les pieds. Je fais attention d’avoir du temps entre deux émissions pour les préparer.

Quelle qualité requiert le passage d’une émission à l’autre ?

D’être concentré sur ce que l’on fait. Mes mois sont découpés en trois périodes donc quand je reste concentré sur une émission même si des trucs se chevauchent. Il y a des approches différentes pour chacune, mais ça reste trois programmes d’accueil avec un tronc commun.

Quelle est l’émission qui demande plus d’investissement personnel de votre part ?

Harry me demande beaucoup de temps sur les tournages donc en terme d’investissement physique et intellectuel. Acoustic et le Lab’Ô, avec les interviews, requièrent plus de temps de préparation, car je lis les livres, regarde les films, vais voir les spectacles et écoute les disques. Ça me demande plus de travail, mais sans avoir forcément besoin d’être au bureau.

Quelle est la case la plus risquée parmi vos émissions ?

Harry est soumis à des paramètres tangibles et très concrets, car on dépend de l’audience. Je suis sur une case stratégique de l’après-midi de France 3 et donc la chaîne et le producteur ont les yeux rivés sur l’audience. Ce n’est pas pour ça qu’il faut faire n’importe quoi sur les autres programmes. France Ô et TV5 ne sont pas surveillées pour les mêmes raisons, mais la qualité éditoriale est bien présente.

L’animation du jeu Harry représente-t-elle l’aboutissement d’un objectif de longue date ?

Je suis très content et ravi que France 3 m’ait fait confiance. Ce n’est pas forcément un aboutissement, mais, oui, j’ai toujours voulu faire un jeu. Ça a été impossible sur TF1 pour plusieurs raisons. Je n’étais pas prêt à l’époque et cela, on s’en rend compte avec le recul. Sur le moment, on trouve toujours profondément injuste qu’on ne vous donne pas ce que vous avez envie de faire. La deuxième chose est qu’il y a du cador sur TF1 en terme de jeu. Il y a de la concurrence avec Vincent Lagaf’, Jean-Pierre Foucault, Benjamin Castaldi, Jean-Luc Reichmann entre autres. Ça fait quatre ans que j’ai quitté TF1, j’ai pris de la bouteille et je me sens mieux dans mes baskets.

« Nos quatre émissions ont en commun la culture générale et la langue française ce qui créé une ambiance »

Pourquoi avoir décidé d’inviter vos collègues des jeux de France 3 fêter la première année de Harry ?

C’est un super symbole pour les 1 an de Harry d’avoir réussi à réunir Bertrand, Arielle, Laurent, Cyril et Julien même temps et sur un même plateau pour une fois. Comme je suis le petit nouveau, c’était une manière de m’accueillir définitivement dans la famille. Cette idée peut paraître simple et évidente, mais il fallait juste y penser. Il y a toujours un petit stress quand on arrive sur le plateau des autres, car il faut assurer, on n’est pas sûr de pouvoir jouer le jeu. Mais là, ça a donné lieu à une émission « récréation » où tout le monde s’est vraiment éclaté. Bientôt je vais faire Slam donc je vais m’amuser autant avec Cyril. On est ravi de les avoir eu tous et ça n’a pas été simple de les réunir.

Vous semblez former une unité avec les autres animateurs de l’après-midi de France 3, comment définiriez-vous vos relations ?

On se voit très rarement, mais, pour le coup, on forme une famille de jeux. Nos quatre émissions ont en commun la culture générale et la langue française ce qui créé une ambiance. Quand on se voit, on se retrouve comme si on était de vieux potes, car on est plus ou moins dans le même état d’esprit.

Partie 2 > Le succès des jeux de l’après-midi de France 3


Pour Harry, l’objectif est-il toujours de 10% de part de marché ?

Oui, complètement, et on le tient sauf quelques fois comme pendant les vacances scolaires, où on est un peu en dessous. Depuis la rentrée, on est très régulièrement au-dessus et l’émission est en progression. Il y a une fluctuation en ce moment, car tout le monde crie au record d’audience ces derniers jours. Mais c’est logique, car il y plus de monde devant sa télé. De notre côté, Harry a battu le record du million de téléspectateurs. Ce n’était pas arrivé depuis le lancement.

Comment expliquez-vous le succès des après-midi de jeux de France 3 ?

Toutes ces émissions sont à la fois complémentaires et différentes les unes des autres, il y a un bel assemblage. Les gens ont plaisir à se retrouver à partir de 16 heures pour l’enchaînement des jeux. Le public vient de plus en plus nombreux puisque je gagne des téléspectateurs sur Des Chiffres et des Lettres. Derrière Slam cartonne tout et fait office de locomotive pour Questions pour un Champion qui lui-même en est une pour le 19/20. C’est une programmation très intelligente.

Comment définiriez-vous le Lab’Ô ?

C’est un talk-show divertissant qui s’intéresse à tous les volets de la culture. On essaie, sans se prendre au sérieux, de parler de choses réfléchies. Ça nous permet de mixer les univers culturels très différents pour les retrouver sur un même plateau.

Qu’apportent Élise Chassaing et Frédérick Sigrist, les deux nouveaux chroniqueurs ?

Élise a longtemps été au Grand Journal et Frédérick Sigrist est le samedi matin avec Anne Roumanoff sur Europe 1. Tanguy Pastureau est, lui, toujours là depuis la première saison. Ils ont chacun leur rôle bien défini, Élise arrive à faire des interviews très personnelles avec les invités, les yeux dans les yeux. Elle a une séquence magnifique sur un canapé. Frédérick Sigrist est un peu le geek de la bande et un sniper redoutable et on a Tanguy Pastureau a un humour pince-sans-rire et un humour noir très efficace. Ils ont un vrai rôle à jouer en amenant leur humeur et leur savoir-faire à l’émission et non pas seulement sourire quand on les filme.

« France Ô nous donne les moyens de nous amuser »

Quelles sont les originalités de ce talk-show ?

On a une petite fiction de Édouard Montoute, « Édouard est une star » où il montre qu’il sait tout jouer. C’est la solitude du comédien qui attend que le téléphone sonne pour affirmer qu’il peut faire Jérôme Cahuzac, Lilliane Bettencourt ou Jean-Claude Van Damme. Les rappeurs du End of the Week font également le portrait de l’invité principal en ouverture et le débrief en fermeture sur une totale improvisation de rap. C’est tout bonnement exceptionnel. Ce talk-show est original et différent de ce qu’on a l’habitude de voir.

Il y a une vraie volonté de se démarquer des autres talk-shows...

Oui, on n’est pas en public et France Ô nous donne les moyens de nous amuser. On reste quand même sur une petite chaîne avec des moyens limités donc il faut avoir du jus de cervelle et des idées pour essayer de se démarquer. Il ne faut pas chercher à faire comme tout le monde, car sinon, on va droit dans le mur vu les comparaisons avec des émissions comme C à Vous, Touche pas à mon poste ou Le Grand Journal qui ont quand même des budgets colossaux. Il faut être original avec du ton et de l’esprit. Lab’Ô me ressemble beaucoup d’autant que je la produis.

Pour Acoustic, reste-t-il des artistes que vous aimeriez recevoir ?

Oui, énormément. Je fais une émission sur une chaîne francophone diffusée dans le monde entier donc il y a des symboles de la chanson francophone qu’il faudrait que je reçoive un jour tels que Johnny ou Charles Aznavour. On est toujours ravi de recevoir les légendes...