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Star Academy > La venue de Britney Spears décryptée

Tony Cotte
Publié le 29/11/2008 à 19:42 Mis à jour le 02/06/2011 à 15:23

Vendredi 28 novembre, rendez-vous est pris à la Plaine Saint-Denis. L’événement du 50, avenue du Président Wilson se situe au studio 217. Comme chaque semaine, Star Academy y fait le plein d’environ 1800 spectateurs. Parmi eux, une majorité de fans de Britney Spears présents ce soir pour acclamer leur idole à l’occasion de son premier passage en France en quatre ans. C’est sans surprise que les demandes du public ont atteint, cette semaine, un niveau record : près de 47 000 à en croire les organisateurs. Il faut dire, l’événement est de taille : depuis trois semaines, TF1, Endemol comme les fidèles de l’artiste comptent les jours avant la venue de « la plus grande star de la décennie ». Plus de 500 heures d’attente pour moins de six minutes de présence en plateau. Mais, contrairement à l’adage, il ne suffit pas d’être long pour être bon...

A 19 heures, soit 60 minutes après les spectateurs dits « lambdas », c’est dans une petite allée parallèle à l’entrée du public que les VIP rejoignent les lieux. Sur le passage, une grille et plusieurs vigiles procèdent à une vérification minutieuse des invitations et/ou de l’identité des personnes conviées, au grand dam des habitués peu enclins à patienter à l’extérieur quand le thermomètre n’affiche que cinq malheureux degrés. Le premier contrôle effectué, la froideur est toujours de mise, l’accès à l’antre se réalisant au compte-gouttes. Journalistes, salariés de la chaîne privée ou de la société de production, anciens académiciens et autres connaissances du corps professoral sont ensuite réunis en masse autour du buffet. Les bruits de couloir vont bon train et les rumeurs relayées par la presse et le web ces derniers jours sont évoquées ici et là. A en croire les différentes indiscrétions, l’interprète de Gimme more aurait ainsi réclamé un jet privé, interdit à Nikos de lui adresser la parole à la fin de sa prestation et même exigé de vider la fosse à l’avant de la scène !

Manque de chance pour les mauvaises langues et les journalistes en manque de scoop : c’est dans cette fosse même qu’une centaine d’individus de tous les âges assistent à l’événement. Sur place, la production distribue des t-shirts « All five and the world votes for Britney », dont la faute en anglais ne semble interpeller personne, surtout pas un groupe de jeunes filles accompagnées d’une bannière « Britney we still with you forever ». La langue de Shakespeare a beau être massacrée, l’auditoire n’attend plus qu’une seule chose : l’arrivée de l’invitée d’honneur.


Quelques minutes auparavant, la foule est prévenue de retirer les maillots à manches courtes dédiés à la star dès que celle-ci quittera la scène. Avant le passage à l’antenne, le chauffeur de salle fait mine de s’inquiéter : « Il y a avait plus de bruits pour Tokio Hotel et les Jonas Brothers ». De quoi augmenter un peu plus le (déjà) très haut niveau sonore des lieux. Après l’entrée des professeurs, le public littéralement en folie scande de nombreux « Brit - ney » tout au long d’un pre-générique mettant en scène sa doublure. Pour patienter, les cinq candidats de l’émission entonnent Baby one more time suivi de Oops I did it again pendant qu’Anne Ducros et Rafaël Armago agitent respectivement leur drapeau « Vote for Britney ».

L’euphorie est à son comble quand les premières notes de Womanizer retentissent. Pendant toute la prestation, la fosse est en ébullition. Le retour en grâce de la star fascine et intrigue à la fois. Les fidèles, eux, ont pu voir la performance à peu près identique la veille lors d’une remise de prix en Allemagne. Pour ce soir, Britney a pris en revanche le soin de changer sa tenue. « Elle est vraiment belle », s’exclame un couple de retraités venu accompagner leurs petits enfants. Vêtue d’une robe bustier rouge ouverte, l’artiste charme véritablement l’auditoire, faisant oublier sa performance décevante des Video Music Awards en 2007 en sous-vêtements. Point d’orgue du numéro, une boule géante dorée s’approche du public, sur laquelle l’artiste s’assied. Du haut de sa sphère, Britney est en surplomb, sourire crispée et sans doute revigorée par l’ovation du public, métaphore d’une reine assise sur le globe, prête à reprendre une place laissée vacante.

De retour sur la terre ferme, l’artiste se voit offrir un bouquet de fleurs de la part de Nikos. Dans la salle, les cris et le faible retour son ne permettent pas de comprendre la question de l’animateur. Dans un anglais approximatif et malgré le texte immobile du prompteur, l’hôte insiste : « They want your job, could you tell them good luck ». Apparemment inconsciente que Star Academy est une compétition avec des candidats, l’interlocutrice souhaite bon courage, à sa manière, aux prétendants pour la remplacer : « Awesome ! Good luck, good luck with that ». Après un bref regard et sourire aux académiciens, Britney Spears quitte le plateau et aussitôt la Plaine Saint Denis. « Elle s’en fout complètement des candidats... comme nous d’ailleurs », commentent des fans encore sous le charme de leur idole. « C’était génial, trop foooort », s’égosille un groupe de jeunes garçons avant de quitter la fosse.

Du côté de la salle VIP où champagne et buffet sont redevenus les stars de la soirée, des privilégiés, présents lors des répétitions quelques heures auparavant, font part de leur satisfaction : « Elle était plus énergique que cet après-midi ». L‘interprète de Stronger est donc bel et bien de retour et, malgré une très courte apparition sur le plateau, a créé l’un des événements majeurs dans l’histoire du télé-crochet de TF1.