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Stars aux USA > Conan O’Brien, le plus versatile

Thomas Thierry
Publié le 31/12/2013 à 14:14 Mis à jour le 13/01/2014 à 06:16

Aux États-Unis, après les séries ou les programmes de variétés de prime time, les chaînes font place à des émissions « mythiques » mais relativement inconnues en France : les late shows et late nights. Soit des programmes de divertissement à la mécanique bien rodée, où l’animateur se situe à mi-chemin entre l’éditorialiste, l’interviewer et le comédien, face des invités souvent en promotion. Tour d’horizon de ces stars du petit écran dont la renommée dépasse parfois la frontière américaine.

Pas facile d’être Conan O’Brien. Le présentateur à la chevelure rousse a le parcours le plus atypique de tous les anchormen (animateurs) de late shows. Passé par Harvard et passionné d’écriture, c’est par ce biais qu’il va atteindre la reconnaissance. Arrivé à New York en 1987 pour faire du stand up, il se fait rapidement repérer par Lorne Michaels, le producteur de l’émission américaine mythique Saturday Night Live, et intègre l’équipe non pas d’acteurs, mais d’auteurs du programme. Il y reste quatre ans et en profite alors pour faire de la figuration à l’écran.

Épuisé par le rythme d’écriture, il quitte le navire en 1991, mais rejoint rapidement l’équipe des Simpson, toujours au poste de scénariste. Le cartoon, diffusé sur Fox, n’en est à cette époque qu’à sa deuxième saison et n’est pas encore le monument télévisuel qu’il deviendra au milieu des années 90. La série animée fait cependant rêver de nombreux auteurs/scénaristes. O’Brien écrit alors quelques-uns des épisodes qui vont faire des aventures des personnages jaunes le hit que l’on connaît aujourd’hui. Il quitte l’équipe en 1993, rêvant de passer devant la caméra et faire comme l’un de ses modèles : David Letterman. Il succède alors à Jay Leno sur NBC, en prenant la case horaire du Late Night, à partir de 1993, où il officie jusqu’en 2009. Avec son humour très pince-sans-rire et son flegme à toute épreuve, il fait les belles soirées de la chaîne.

En septembre de cette année-là, comme le stipule son contrat avec la chaîne, il prend la suite de Leno au Late Show. Mais les déconvenues s’enchaînent, entre gros différents artistiques et audiences en chute libre, son passage ne dure que quelques mois, Jay Leno reprenant son siège dès février 2010. O’Brien claque alors la porte de NBC et se fait embaucher par la câblée TBS, dès le mois de septembre suivant.

Les limites de l’humour

Audiences plutôt confidentielles mais liberté de ton maximale ; Conan O’ Brien se fait (enfin) plaisir avec un programme à son image : sarcastique, à l’humour sec et méchant. Ses monologues d’ouverture laissent entendre sa voix nasillarde et ses piques à l’encontre du monde politique et du spectacle à un rythme effréné.

Comme certains de ses camarades voulant aller (trop) loin pour stimuler les zygomatiques, Conan O’Brien s’est fait remarquer en 2006 à la suite d’une série de sketchs jugés désobligeants et insultants par les politiques canadiens et plus spécifiquement québécois. Dans cette pastille, une marionnette de chien crie sur les Montréalais sur le motif qu’ils parlaient français, alors qu’ils sont en Amérique du Nord, et se doivent donc de s’exprimer en anglais. Suite au tollé provoqué par ce sketch, O’ Brien a présenté ses excuses dans son émission quelques jours plus tard.